Le major Yan Lebrun est officier de police à Lille et elle détonne dans le paysage. Sexy quoiqu’un peu enrobée, androgyne, elle est surtout sujette à des douleurs endémiques, soudaines et monstrueuses qui surgissent à n’importe quel moment et qui la fracassent. Dans le même temps, elle et son équipe vont devoir enquêter sur deux affaires singulières : l’assassinat d’un journaliste à son domicile et la décapitation d’un homme dans sa voiture dont la tête a été retrouvée sur la banquette arrière de l’automobile.
Voici le dernier thriller de Sacha Erbel, cette fois-ci paru chez Taurnada. D’entrée de jeu, on est intrigué par ce que l’héroïne a baptisé « L’Araignée », à savoir ce mal insidieux qui la martyrise et la brise, une calamité qu’elle essaie de dissimuler aux yeux de ses collègues tout en se gavant d’analgésiques pour amoindrir la souffrance. Et les deux affaires qui sont confiées à elle ainsi qu’à son équipe ne sont pas là pour apaiser son état de santé. Pourquoi a-t-on tué ce journaliste, spécialiste des sujets sulfureux, dans sa baignoire ? Parallèlement, comment ce gardien de nuit anonyme a-t-il ainsi pu se faire couper la tête ? Existe-t-il un lien entre ces cas ? Et que dire de cette malheureuse victime qui semble avoir elle-même orchestré cette mise en scène au terme de laquelle une tronçonneuse lui a tranché les cervicales ? Dit ainsi, on peut s’imaginer un texte gore et voyeuriste, mais ça serait à tort : Sacha Erbel a distillé tout au long de son ouvrage un humour parfois potache, notamment dans les relations que Yan entretient avec ses partenaires, qui vient contrebalancer cette noirceur et cette violence, même si certains lecteurs reprocheront justement à l’écrivaine cette cocasserie trop appuyée alors que le récit aurait peut-être justement mérité de jouer la partition des ténèbres sans ces retouches. Entre éventuelles dérives sectaires, vengeance prenant racine au Pakistan et hypnose, Sacha Erbel maintient le suspense à un haut niveau et n’aménage aucun temps mort dans ce thriller tendu. C’est aussi pour l’auteure un moyen d’évoquer une maladie dont elle souffre – s’en ouvrant avec beaucoup d’humanité et de tact dans la postface, offrant au-delà de l’intrigue policière une dimension autobiographique bienvenue.
Un livre efficace et attachant, ingénieux et machiavélique, qui mérite amplement d’être découvert et de figurer sur les étagères des amateurs de sensations fortes et autres romans nerveux.
Le major Yan Lebrun est officier de police à Lille et elle détonne dans le paysage. Sexy quoiqu’un peu enrobée, androgyne, elle est surtout sujette à des douleurs endémiques, soudaines et monstrueuses qui surgissent à n’importe quel moment et qui la fracassent. Dans le même temps, elle et son équipe vont devoir enquêter sur deux affaires singulières : l’assassinat d’un journaliste à son domicile et la décapitation d’un homme dans sa voiture dont la tête a été retrouvée sur la banquette arrière de l’automobile.
Voici le dernier thriller de Sacha Erbel, cette fois-ci paru chez Taurnada. D’entrée de jeu, on est intrigué par ce que l’héroïne a baptisé « L’Araignée », à savoir ce mal insidieux qui la martyrise et la brise, une calamité qu’elle essaie de dissimuler aux yeux de ses collègues tout en se gavant d’analgésiques pour amoindrir la souffrance. Et les deux affaires qui sont confiées à elle ainsi qu’à son équipe ne sont pas là pour apaiser son état de santé. Pourquoi a-t-on tué ce journaliste, spécialiste des sujets sulfureux, dans sa baignoire ? Parallèlement, comment ce gardien de nuit anonyme a-t-il ainsi pu se faire couper la tête ? Existe-t-il un lien entre ces cas ? Et que dire de cette malheureuse victime qui semble avoir elle-même orchestré cette mise en scène au terme de laquelle une tronçonneuse lui a tranché les cervicales ? Dit ainsi, on peut s’imaginer un texte gore et voyeuriste, mais ça serait à tort : Sacha Erbel a distillé tout au long de son ouvrage un humour parfois potache, notamment dans les relations que Yan entretient avec ses partenaires, qui vient contrebalancer cette noirceur et cette violence, même si certains lecteurs reprocheront justement à l’écrivaine cette cocasserie trop appuyée alors que le récit aurait peut-être justement mérité de jouer la partition des ténèbres sans ces retouches. Entre éventuelles dérives sectaires, vengeance prenant racine au Pakistan et hypnose, Sacha Erbel maintient le suspense à un haut niveau et n’aménage aucun temps mort dans ce thriller tendu. C’est aussi pour l’auteure un moyen d’évoquer une maladie dont elle souffre – s’en ouvrant avec beaucoup d’humanité et de tact dans la postface, offrant au-delà de l’intrigue policière une dimension autobiographique bienvenue.
Un livre efficace et attachant, ingénieux et machiavélique, qui mérite amplement d’être découvert et de figurer sur les étagères des amateurs de sensations fortes et autres romans nerveux.