De nos jours. Ian Jarrett, photographe anglais, est à Vienne pour prendre une série de clichés lorsqu’il fait la rencontre de la magnétique Marian Esguard. Le coup de foudre est violent et réciproque. Après plusieurs jours de folle passion, Ian décide d’abandonner sa femme et sa fille pour convoler avec celle qui est pourtant une presque inconnue à ses yeux. 21h33 : elle l’appelle pour lui dire que tout est fini, qu’il ne doit surtout pas essayer de la retrouver. Fin du rêve. Qu’est-ce qui l’a poussé à rompre aussi brutalement ? Et si cette séparation aussi brutale que ne le fut leur ardeur cachait en réalité une histoire criminelle ?
Les éditions Sonatine régalent les lecteurs de Robert Goddard en publiant régulièrement chez nous ses romans, et celui-ci enchantera sans le moindre doute ses lecteurs. Partant d’une histoire classique de liaison puis de rupture, l’auteur, entre autres, du Secret d’Edwin Strafford, de L’Héritage Davenall ou de Sans même un adieu, nous propose une suite aussitôt accrocheuse. Déboussolé par cette perte, Ian va tâcher de retrouver la jeune femme et comprendre pourquoi elle a si rapidement quitté son paysage sentimental. Il va alors rencontrer Daphné Sanger, psychothérapeute et hypnothérapeute, qui va lui faire d’étranges confessions quant à celle qui a été sa patiente, l’autorisant également à écouter des cassettes audios où Marian expliquait ses maux. Elle était persuadée d’être en connexion avec Eris Moberly, jeune femme ayant vécu au début du XIXe siècle, et pionnière de la photographie même si nul n’a jamais retenu son patronyme. Réincarnation ? Fugue dissociative ? Démence paranoïaque ? Magnifiée par une plume légère, simple et particulièrement accrocheuse, Robert Goddard mène son récit de main de maître, multipliant les fausses pistes et autres rebondissements, nous offrant par la même occasion de beaux moments de pure érudition sur des sujets aussi variés que la photographie ou l’hémophilie. L’ensemble est très prenant, impossible à lâcher, et les émotions autant que le suspense le disputent tout au long d’un livre impossible à lâcher tant que le dénouement n’est pas intervenu. Tout au plus pourra-t-on reprocher à l’écrivain un élément du passé de Ian émergeant de façon un peu abrupte au cours du onzième chapitre et éclairant subitement l’intrigue d’une lumière fortuite, mais cet élément peut au contraire être envisagé comme une petite surprise aménagée par un romancier roué qui n’aura pas souhaité livrer toutes les clefs de son histoire à son lectorat.
Un ouvrage savoureux et maîtrisé, fixant avec la virtuosité d’un photographe sûr de son art les sentiments de ses protagonistes – tous singulièrement crédibles – ainsi qu’une manipulation ingénieuse, pour ne pas dire machiavélique.
De nos jours. Ian Jarrett, photographe anglais, est à Vienne pour prendre une série de clichés lorsqu’il fait la rencontre de la magnétique Marian Esguard. Le coup de foudre est violent et réciproque. Après plusieurs jours de folle passion, Ian décide d’abandonner sa femme et sa fille pour convoler avec celle qui est pourtant une presque inconnue à ses yeux. 21h33 : elle l’appelle pour lui dire que tout est fini, qu’il ne doit surtout pas essayer de la retrouver. Fin du rêve. Qu’est-ce qui l’a poussé à rompre aussi brutalement ? Et si cette séparation aussi brutale que ne le fut leur ardeur cachait en réalité une histoire criminelle ?
Les éditions Sonatine régalent les lecteurs de Robert Goddard en publiant régulièrement chez nous ses romans, et celui-ci enchantera sans le moindre doute ses lecteurs. Partant d’une histoire classique de liaison puis de rupture, l’auteur, entre autres, du Secret d’Edwin Strafford, de L’Héritage Davenall ou de Sans même un adieu, nous propose une suite aussitôt accrocheuse. Déboussolé par cette perte, Ian va tâcher de retrouver la jeune femme et comprendre pourquoi elle a si rapidement quitté son paysage sentimental. Il va alors rencontrer Daphné Sanger, psychothérapeute et hypnothérapeute, qui va lui faire d’étranges confessions quant à celle qui a été sa patiente, l’autorisant également à écouter des cassettes audios où Marian expliquait ses maux. Elle était persuadée d’être en connexion avec Eris Moberly, jeune femme ayant vécu au début du XIXe siècle, et pionnière de la photographie même si nul n’a jamais retenu son patronyme. Réincarnation ? Fugue dissociative ? Démence paranoïaque ? Magnifiée par une plume légère, simple et particulièrement accrocheuse, Robert Goddard mène son récit de main de maître, multipliant les fausses pistes et autres rebondissements, nous offrant par la même occasion de beaux moments de pure érudition sur des sujets aussi variés que la photographie ou l’hémophilie. L’ensemble est très prenant, impossible à lâcher, et les émotions autant que le suspense le disputent tout au long d’un livre impossible à lâcher tant que le dénouement n’est pas intervenu. Tout au plus pourra-t-on reprocher à l’écrivain un élément du passé de Ian émergeant de façon un peu abrupte au cours du onzième chapitre et éclairant subitement l’intrigue d’une lumière fortuite, mais cet élément peut au contraire être envisagé comme une petite surprise aménagée par un romancier roué qui n’aura pas souhaité livrer toutes les clefs de son histoire à son lectorat.
Un ouvrage savoureux et maîtrisé, fixant avec la virtuosité d’un photographe sûr de son art les sentiments de ses protagonistes – tous singulièrement crédibles – ainsi qu’une manipulation ingénieuse, pour ne pas dire machiavélique.