L'Indien blanc

(Kindness Goes Unpunished)

  1. Walt Longmire à Philadelphie, la ville où la gentillesse ne reste jamais impunie

    Henry Standing Bear, l'ami de Walt Longmire, est invité par l'Académie des Beaux-Arts de Pennsylvanie dans le cadre d'une exposition sur l'art indien. Le shérif a une excuse pour prendre un peu de repos et l'y accompagner : sa fille habite à Philadelphie.
    Lorsqu'ils arrivent sur place après trois jours de route, c'est pour découvrir le pire. Cady a été agressée et, grièvement blessée, plonge dans un profond coma. Walt Longmire ne peut se résoudre à rester tenir indéfiniment la main de sa fille à l'hôpital. Il veut comprendre qui lui a fait du mal, et pourquoi. Cady, juriste dans un des cabinets les plus huppés de la ville, se serait-elle fait des ennemis dans le cadre de son travail ? C'est ce que veut savoir Walt, bien décidé à découvrir la vérité.

    Une fois n'est pas coutume, Walt Longmire abandonne donc son Wyoming pour la grande ville de Philadelphie. Si les fans de la série ressentiront peut-être un manque à ne pas retrouver les magnifiques paysages des Bighorn Mountains, il faut bien admettre qu'en matière de descriptions, l'auteur est aussi à l'aise en milieu urbain que dans les Hautes Plaines. Le fait que Craig Johnson ait été un temps policier à New York n'y est sans doute pas pour rien. Le Wyoming mis à part, tous les ingrédients ayant fait le succès des romans précédents sont au rendez-vous.
    Walt Longmire, l'un des plus sympathiques shérifs que la littérature policière ait connu, est toujours fidèle au poste, tout comme son ami indien Henry Standing Bear et son adjointe Vic. Ce roman donnera au lecteur l'occasion d'en savoir plus sur cette jeune femme au caractère bien trempé « avec une aussi grande gueule qu'un crocodile des mers salées » surnommée la Sainte Terreur par son entourage. Vic étant originaire de Philly, on fait connaissance au fil des pages avec la famille Moretti au grand complet. À part Al, l'un des quatre frères, qui tient une pizzeria avec son oncle, tous sont policiers : Victor Junior, Tony, Michael, ainsi que le père, Victor, inspecteur principal en chef et chanteur d'opéra. Walt découvrira rapidement que Lena Moretti, la mamma de cette charmante tribu, est aussi belle que Vic, avec quelques années de plus. A cette galerie de personnages hauts en couleur, comme toujours chez Craig Johnson, il faut ajouter l'humour de Walt, qui fait des ravages et se montre particulièrement bienvenu dans les situations les plus tendues.
    L'intrigue est à la hauteur et amènera le lecteur à se poser bien des questions, notamment sur l'identité de ce mystérieux Indien blanc qui semble bien décidé à vouloir aider Walt... à sa manière. Après l'agression de Cady, les morts violentes se succèdent et notre shérif a tout intérêt à prendre des précautions s'il ne veut pas voir sa vie s'arrêter sur un trottoir de la Cité de l'amour fraternel. Les rebondissements se succèdent sur un bon rythme et Walt n'est pas au bout de ses surprises, pas plus que le lecteur d'ailleurs.

    Après les excellents Little Bird et Le camp des morts, Craig Johnson confirme avec L'Indien blanc, très bon roman noir s'il en est, qu'il est incontestablement l'une des valeurs montantes du polar américain. Hollywood ne s'y est d'ailleurs pas trompé et une série (sobrement appelée Longmire) est prévue pour bientôt sur le petit écran, outre-Atlantique tout au moins. Vivement la suite !
    A noter que Little Bird vient de sortir en poche. Plus d'excuse donc pour ne pas découvrir Walt et consorts !

    /5