Colère du présent

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  • 7/10 L'association Colères du présent, je cite la page de présentation de leur site web, "a pour but de promouvoir l’écriture et la littérature d’expression populaire et de critique sociale par l’organisation de manifestations culturelles et ainsi de contribuer à la lutte contre l’exclusion sociale et culturelle." Et organise notamment, chaque 1er mai, un salon du livre d'expression populaire et de critique sociale au coeur d'Arras. Ainsi Jean-Bernard Pouy avec sa verve habituelle rend hommage à la fois à l'association et à la manifestation en question dans ce roman où il imagine une édition du salon qui se termine par une insurrection de certains participants qui vont occuper le centre ville et notamment tout le quartier historique, barricadant les rues et réclamant de pouvoir mettre en place une commune libre (rien que ça). Le lecteur suit essentiellement d'un côté le général Marc de La Villardeuse, chargé de gérer cette crise et de négocier avec les "rebelles" et de l'autre côté Henry Fonda (c'est un pseudo nous dit-on), Amila (le livre est dédié à Jean Meckert) ou encore Zo, insurgés aux idées qui leurs sont propres, pas toujours d'accord entre eux. En plus de cette espèce de rêve utopiste, sorte de coup de pied à l'état social, politique... actuels, Pouy réussit à mettre deux camps en conflit sans aucun raccourci qui verrait d'un côté les bons et de l'autre les méchants. Les militaires font leur boulot (et je dirais que les partisans gauchistes de tout poil ne font pas autre chose), obéissent à la hiérarchie et sont gentiment égratignés par l'auteur mais au même titre que chaque personnage. Un roman très drôle, au bon goût de révolution en marche, avec des citations à chaque début de chapitre savoureuses. Le genre de livres qui donnent à rêver, en un mot: salutaires. Rendez-vous est pris pour le 1er mai !

    02/12/2015 à 14:05 LeeWeel (357 votes, 7.9/10 de moyenne) 2

  • 6/10 Premier roman que je lis de Pouy, ce roman n'est pas a mon avis réellement un polar .Un livre permet un bon moment de détente, et favorise quelques rigolades de bob coeur .

    06/09/2011 à 15:48 janjak (466 votes, 7.9/10 de moyenne) 1

  • 6/10 À Arras, chaque premier mai a lieu un salon qui regroupe tout ce que la région compte d'anarchistes, gauchistes, libertaires, écologistes, etc. Sauf que cette fois-ci, quand les tréteaux commencent à être rangés, des barrières se dressent et la ville devient un fortin imprenable. Il semblerait que les agitateurs veulent en faire une cité libre, autogérée. Mais les autorités ne l'entendent pas de cette oreille et c'est bientôt l'armée qui s'apprête à entrer dans la danse pour briser la rébellion.

    Auteur culte de romans policiers engagés, Jean-Bernard Pouy est un écrivain illustre, et l'on retrouve dans cet ouvrage ce qui a fait l'arôme de ses précédents opus : de fortes revendications sociales et politiques, un humour qui ne peut laisser de glace, et une imagination débordante. Le récit est très court, le rythme échevelé, et l'action ne manque pas, notamment grâce à une belle alternance des points de vue. Néanmoins, on a connu Jean-Bernard Pouy plus inspiré ; si la situation de départ est certes originale et alléchante, le déroulement de l'histoire est un peu décevant, et les motivations des séditieux ne sont que survolées. On a parfois l'impression tenace que la concision du roman lui empêche de prendre un éventuel envol lyrique et narratif. Par ailleurs, même si les protagonistes sont croustillants, ils sont un peu convenus et demeurent caricaturaux. En fait, tout dépend de la manière dont on appréhende cette histoire : si l'on veut passer un bon moment et rire des saillies humoristiques du créateur de la série consacrée au Poulpe, le service est assuré. Cependant, si le lecteur s'attendait à une forte charge politique, un ouvrage qui remue les sangs en proposant une véritable offensive contre l'ordre établi, il risque d'être déçu.

    En résumé, si Colère du présent est très agréable à lire, il constitue toutefois une petite déception. Ce livre de Jean-Bernard Pouy aurait probablement gagné à être plus profond ou noir. Il est certes amusant et atypique, mais n'atteint pas le niveau de Nous avons brûlé une sainte, Train perdu wagon mort ou Les compagnons du veau d'or.

    06/06/2011 à 17:38 El Marco (3235 votes, 7.2/10 de moyenne) 1