Le Mur, le Kabyle et le Marin

8 votes

  • 8/10 Avril 2008. George Crozat, boxeur en fin de carrière, mène ce qui doit être son dernier combat. Face à André Gabin, jeune Black aux poings fermes et solides, Le Mur (qui tient ce surnom du fait qu’il encaisse bien les coups) gagne par KO, avec la gueule toute défoncée. Il va fêter sa victoire, comme à son habitude, dans les bras d’une pute avant de reprendre son travail. Flic. Mais ça ne rapporte pas grand-chose, lui qui apprécie la compagnie de Mireille. Or quitter le circuit, c’est perdre ses soirées à se payer des filles. On lui propose de casser la gueule à quelques types, des amants qu’il faut remettre à leur place, il paraît. George n’est pas regardant, tant que les biftons tombent. Et ça rapporte mieux que la boxe officielle.

    Mai 1957. L’Algérie est à feu et à sang depuis trois ans. Tortures, exécutions sommaires, la guerre, qui n’en est pas une, est sale. Le service national est prolongé à 30 mois. Pascal Vérini doit délaisser ses études de dessin industriel et l’usine d’Aluvac. Pire que ça, il abandonnera ses lectures et ses rêves de voyage. Destination le Détachement Opérationnel de Protection (DOP) du secteur Rabelais, une ferme où certains « révolutionnaires » algériens sont détenus et interrogés. Mais Vérini est un pacifiste dans l’âme, un réfractaire aux interrogatoires musclés. Il sera mis au trou, ce qui prolongera sa présence à la Ferme.

    Deux époques, différents protagonistes, et deux temps dans ce roman. Antonin Varenne a écrit ce livre en hommage à son père, soldat en Algérie, dont les confidences et le témoignage devaient être portés aux futures générations. Un livre sombre, tendu, mais poignant sur ces « événements » qui ont laissé des traces indélébiles dans les deux camps.

    23/07/2021 à 17:53 JohnSteed (617 votes, 7.7/10 de moyenne) 4

  • 7/10 J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce livre, la première partie consacrant pas mal de place au personnage du boxer d'une part, et d'autre part je ne voyais pas très bien comment les 3 personnages principaux allaient pouvoir se croiser. Mais finalement, l'histoire est bien construite et les personnages sont bons tout comme l'intrigue.

    20/04/2019 à 12:46 Grolandrouge (1574 votes, 6.6/10 de moyenne) 5

  • 8/10 Un titre énigmatique pour un roman noir réussi. Qualité d'écriture pour un roman qui traite du thème toujours difficile de la Guerre d 'Algérie avec deux récits parallèles, le passé et le présent, qui finissent pas se rejoindre. On obtient là la confirmation du talent d'Antonin Varenne, un témoignage-hommage dont on ressort tel après un match avec un grand coup sur la tête.

    13/04/2015 à 09:53 Jabba (441 votes, 7/10 de moyenne) 6

  • 8/10 Je n'en ai pas un souvenir précis mais une sensation nette!

    23/07/2014 à 19:21 chouchou (603 votes, 7.6/10 de moyenne) 4

  • 7/10 C'est un roman qui va au delà du polar, un témoignage, un récit respectueux a ces vies brisées des deux côtés pendant cette guerre.

    14/02/2013 à 15:28 janjak (466 votes, 7.9/10 de moyenne) 5

  • 9/10 Une puissance de frappe dont on ne sort pas tout à fait indemne. J'avais bien aimé Fakirs, j'ai adoré Le Mur, le Kabyle et le Marin qui me plonge dans de drôles de réflexions liées à l'histoire de notre pays, et à travers celle-ci, à l'emprise du fantasme de liberté qui pousse les hommes à agir (ou non).

    27/08/2012 à 13:43 clemence (339 votes, 7.7/10 de moyenne) 6

  • 7/10 Très bon polar noir d'Antonin Varenne. Effectivement, c'est un récit qui vous retourne comme une crêpe !

    30/12/2011 à 19:51 d0d0 (135 votes, 7.5/10 de moyenne) 2

  • 8/10 Le lecteur prend ce récit en plein visage comme une déflagration de mine ou de grenade. On se demande ce que nos pères ont vraiment vécu et quels sont leurs horribles secrets enfouis dans leur mémoire ? Qu’aurions nous fait à leur place ? Faire partie des résistants, comme le personnage principal en refusant de participer aux tortures mais en y étant à jamais marqué, ou participer à l’horreur ?
    Le prologue du roman propulse le lecteur en plein centre du ring et l’envoie directement dans les cordes pour sortir littéralement K.O de ce roman. C'est un roman noir remarquable qui va au-delà du polar. Un vrai témoignage sans concessions, entre horreur et humanité, c’est un récit hommage et respectueux à ses vies brisées, marquées par cette guerre, des deux côtés.

    28/04/2011 à 18:05 stfoch (74 votes, 8.1/10 de moyenne) 3