L'Evangile de la colère

  1. La piste du Danseur

    Seth Kohl a été réintégré au sein de la police et une sordide affaire fait surface : une série d’atroces homicides ensanglante la région parisienne. Une piste apparaît : le tueur s’inspire des danses macabres. L’équipe de Kohl et de la capitaine Céline Fauvel vont tout mettre en œuvre pour stopper ce monstre.

    Ghislain Gilberti compte marquer les esprits avec ce thriller sous testostérone, et cela se sent dès le prologue au cours duquel Kohl, encore surnommé « le Zombie », porte secours à deux enquêteurs en bien mauvaise posture. On se doute dès cette entame qu’il y aura du sang, des tripes et de la violence. Tout au long des pages de ce roman, l’écrivain déploie son imagination et laisse libre cours à sa fécondité littéraire, avec force moments de haute tension, de sauvagerie et de profilage. Les divers policiers sont bien sentis, de Kohl – qui a connu une longue traversée du désert avec des addictions toxicologiques suite à l’assassinat de son frère, de son épouse et de sa fille, lui qui est un vétéran qui n’a rien oublié de ses réflexes de mort – à Céline Fauvel – habile profileuse – en passant par les divers membres de la famille Baptista. L’ensemble est extrêmement nerveux, bien écrit, et les amateurs de pics d’adrénaline seront ravis. En tout, de l’aveu même du criminel, ce sont « vingt-neuf personnes » qui tomberont au gré de la croisade saturée de mysticisme et de religiosité extrémiste. Ghislain Gilberti inclut quelques – rares – moments d’humour dans les dialogues ou dans des clins d’œil (notamment un à l’égard de Jean-Marc Souvira, et un autre à propos de son propre ouvrage Dynamique du chaos), mais c’est bien le sombre des ténèbres et l’écarlate du sang qui prédominent amplement dans ce livre. D’ailleurs, si on peut reprocher à l’écrivain quelques longueurs superflues et un déluge d’homicides, force est de reconnaître son indéniable talent de narrateur.

    Une partition certes classique pour ce thriller, mais les notes qui y sont épinglées sont rythmées, noires et accrocheuses – amplement aptes à contenter les fans du genre.

    /5