La révolte agite la ville du Grestain suite au projet de privatisation du port. Dans le même temps, on apprend que le capitaine Joseph Langrenne est décédé lors d'un vol en parapente. Accident ? Suicide ? Assassinat ? Deux détectives privés, Maria La Suerte et Gandalf de Saint Aygulf, sont chargés de percer ce mystère.
Laurence Biberfeld signe ici un roman fortement engagé du point de vue social. En effet, l'histoire prend ses racines dans un port sur le point d'être privatisé, avec tout ce que cela peut engendrer : craintes pour les ouvriers de voir leurs conditions de travail bafouées, esclandres des élites tutélaires, emploi de la force pour déloger les grévistes, et surtout la situation profondément déplorable des matelots obligés de voguer sur des mers incertaines à bord d'épaves. A cet égard, les préoccupations sociales de Laurence Biberfeld sont ouvertement ancrées à gauche, avec une très nette propension à l'empathie pour tous les forçats des flots, ainsi qu'une colère contre un certain capitalisme.
Au-delà de cet aspect du livre, le roman présente une intrigue solide dont les pièces du puzzle apparaissent au gré de chapitres qui alternent habilement entre les points de vue des divers protagonistes. La langue est belle et riche, offrant de nombreuses formules que le lecteur se plaira à lire à haute voix pour en apprécier toute la saveur. Détail atypique : certaines parties se proposent sous la forme de courtes scènes de théâtre, avec dialogues entre les personnages et didascalies. C'est d'ailleurs au cours des réparties que l'on apprécie la personnalité des deux détectives. Maria De Suerte est une libertaire zélée, prompte à pourfendre la marchandisation des êtres humains – rappelant en cela le personnage du Poulpe que Laurence Biberfeld a d'ailleurs dirigé avec On ne badine pas avec les morts –, et Gandalf de Saint Aygulf, personnage au verbe châtié et aux manières élégantes. La coexistence de ces deux individus aux caractères si différents est source d'échanges souvent pertinents et amusants, en plus de créer un duo que l'on se plairait à retrouver dans d'autres enquêtes. Maria pense que le capitaine est décédé en raison des remous provoqués par la situation du port, Gandalf à cause d'une histoire de cœur. Lequel des deux a raison ? Il faudra attendre les derniers chapitres pour le savoir.
Malgré un trait parfois un peu épais lié aux convictions politiques de l'auteur, le roman est vraiment très bon en plus d'être original, à la fois par sa forme, le contexte de l'histoire et le binôme des enquêteurs.
La révolte agite la ville du Grestain suite au projet de privatisation du port. Dans le même temps, on apprend que le capitaine Joseph Langrenne est décédé lors d'un vol en parapente. Accident ? Suicide ? Assassinat ? Deux détectives privés, Maria La Suerte et Gandalf de Saint Aygulf, sont chargés de percer ce mystère.
Laurence Biberfeld signe ici un roman fortement engagé du point de vue social. En effet, l'histoire prend ses racines dans un port sur le point d'être privatisé, avec tout ce que cela peut engendrer : craintes pour les ouvriers de voir leurs conditions de travail bafouées, esclandres des élites tutélaires, emploi de la force pour déloger les grévistes, et surtout la situation profondément déplorable des matelots obligés de voguer sur des mers incertaines à bord d'épaves. A cet égard, les préoccupations sociales de Laurence Biberfeld sont ouvertement ancrées à gauche, avec une très nette propension à l'empathie pour tous les forçats des flots, ainsi qu'une colère contre un certain capitalisme.
Au-delà de cet aspect du livre, le roman présente une intrigue solide dont les pièces du puzzle apparaissent au gré de chapitres qui alternent habilement entre les points de vue des divers protagonistes. La langue est belle et riche, offrant de nombreuses formules que le lecteur se plaira à lire à haute voix pour en apprécier toute la saveur. Détail atypique : certaines parties se proposent sous la forme de courtes scènes de théâtre, avec dialogues entre les personnages et didascalies. C'est d'ailleurs au cours des réparties que l'on apprécie la personnalité des deux détectives. Maria De Suerte est une libertaire zélée, prompte à pourfendre la marchandisation des êtres humains – rappelant en cela le personnage du Poulpe que Laurence Biberfeld a d'ailleurs dirigé avec On ne badine pas avec les morts –, et Gandalf de Saint Aygulf, personnage au verbe châtié et aux manières élégantes. La coexistence de ces deux individus aux caractères si différents est source d'échanges souvent pertinents et amusants, en plus de créer un duo que l'on se plairait à retrouver dans d'autres enquêtes. Maria pense que le capitaine est décédé en raison des remous provoqués par la situation du port, Gandalf à cause d'une histoire de cœur. Lequel des deux a raison ? Il faudra attendre les derniers chapitres pour le savoir.
Malgré un trait parfois un peu épais lié aux convictions politiques de l'auteur, le roman est vraiment très bon en plus d'être original, à la fois par sa forme, le contexte de l'histoire et le binôme des enquêteurs.