Léviatemps

  1. Avis

    Paris, 1900. L'Exposition Universelle attire des visiteurs du monde entier. Guy de Timée, romancier à succès, s'est réfugié dans les combles du Boudoir de Soi, une maison close du IXe arrondissement, après avoir fui femme et enfant afin de toucher du doigt la Ville, ses habitants, sa violence. Une série de meurtres prenant pour cible des prostituées, dans laquelle il se retrouve personnellement impliqué, lui offre une occasion rêvée de côtoyer le Mal, et peut-être une source d'inspiration pour un prochain roman. Il se lance donc à la poursuite du tueur en série, des bas-fonds de Paris aux coulisses des attractions de l'Exposition Universelle.

    Après nous avoir transporté dans Le Caire des années 20 avec Le Sang du temps et sur les plages du débarquement avec Prédateurs, Maxime Chattam renoue avec le thriller historique en prenant pour cadre le Paris de la Belle Époque. En se basant sur une documentation que l'on devine solide, l'auteur nous entraîne dans les années 1900, et utilise de manière plutôt habile l'Exposition Universelle comme décor de son intrigue, en nous faisant découvrir les innovations de l'époque et les attractions féériques de cette manifestation emblématique du début du XXe siècle.
    La richesse du cadre historique a cependant du mal à cacher le manque de consistance de l'intrigue de ce Léviatemps. En effet, le roman peine malheureusement à maintenir tout l'intérêt du lecteur, et traîne à plusieurs reprises en longueur. On regrettera en outre que certains personnages dont l'auteur nous laisse entrevoir tout le potentiel, comme ce mystérieux sumo japonais déshonoré, ne soient pas davantage exploités dans l'intrigue.
    Au final, cette lecture, dont on se réjouissait par avance tant le cadre paraissait alléchant, nous laisse un sentiment mitigé. Reste à savoir si Maxime Chattam saura nous convaincre davantage avec le second volet de ce diptyque, à paraître en 2011.

    /5