2 mars 2020 : des personnes se massent lors d’une cérémonie funéraire. Flash-back : deux ans auparavant, Alexandre Montjeune, maire de la petite ville de Seclemars, confie un poste dans le domaine culturel et économique à Gérald Régnier, et ce dernier est rapidement approché par le groupe industriel Deroulin qui voit en lui un poulain sur lequel miser afin d’obtenir son aval pour ériger un complexe commercial. Ce n’est que le début d’une lente mise en œuvre de rouages qui vont, les uns après les autres, broyer les protagonistes de cette histoire.
Après des ouvrages marquants et remarqués comme La Veuve de Béthune, Boulogne stress, Potions amères, Duo fatal ou encore Nuits grises, Patrick S. Vast nous revient pour notre plus grand plaisir avec cet opus. D’entrée de jeu, on se réjouit de retrouver la patte de l’auteur : des descriptions réduites à leur plus simple expression, des personnages nombreux, une intrigue plausible, et surtout, cet art consommé pour construire un enchaînement de péripéties au cours desquelles les protagonistes vont se caramboler, se désagréger voire se détruire. Ses livres, nombreux et toujours réussis, sont principalement fondés sur une rythmique littéraire implacable, des engrenages parfaitement huilés et imbriqués, dont la rotation du premier, de prime abord insignifiant, va emporter le suivant, et ainsi de suite, jusqu’à la désintégration et l’annihilation. Ici, une fois de plus, les individus sont nombreux, variés, et très bien rendus, depuis le maire vieillissant Montjeune jusqu’à son jeune adjoint Gérald qui va devenir la marionnette d’un trust, du paysan surnommé « la fouine » au rôle plus important que prévu à Jocelyn, ancien fiancé de la compagne de Gérald, Coralie, en passant par Agnès, une assistante au physique aussi ensorceleur qu’utile et par Léopold Deroulin, membre d’une fratrie aussi vorace que pervertie. Patrick S. Vast nous enchante du début de son roman jusqu’à la fin, multipliant les rebondissements, les enchevêtrements d’histoires, et les répercussions inattendues. L’auteur se permet même de semer, au cours de son récit, des références explicites à des faits qui ont marqué ces dernières années, comme l’affaire François Fillon, la crise sanitaire, le mouvement #MeToo et autres joyeusetés, ancrant tout autant son histoire dans le réel que faisant écho à celui-ci.
Encore un très bon livre de Patrick S. Vast, prenant et incisif où sont dépeints au vitriol des travers de nos sociétés comme l’appât du gain, l’individualisme effréné, le consumérisme, les corruptions de nos édiles. Pure fiction ? Allez savoir…
2 mars 2020 : des personnes se massent lors d’une cérémonie funéraire. Flash-back : deux ans auparavant, Alexandre Montjeune, maire de la petite ville de Seclemars, confie un poste dans le domaine culturel et économique à Gérald Régnier, et ce dernier est rapidement approché par le groupe industriel Deroulin qui voit en lui un poulain sur lequel miser afin d’obtenir son aval pour ériger un complexe commercial. Ce n’est que le début d’une lente mise en œuvre de rouages qui vont, les uns après les autres, broyer les protagonistes de cette histoire.
Après des ouvrages marquants et remarqués comme La Veuve de Béthune, Boulogne stress, Potions amères, Duo fatal ou encore Nuits grises, Patrick S. Vast nous revient pour notre plus grand plaisir avec cet opus. D’entrée de jeu, on se réjouit de retrouver la patte de l’auteur : des descriptions réduites à leur plus simple expression, des personnages nombreux, une intrigue plausible, et surtout, cet art consommé pour construire un enchaînement de péripéties au cours desquelles les protagonistes vont se caramboler, se désagréger voire se détruire. Ses livres, nombreux et toujours réussis, sont principalement fondés sur une rythmique littéraire implacable, des engrenages parfaitement huilés et imbriqués, dont la rotation du premier, de prime abord insignifiant, va emporter le suivant, et ainsi de suite, jusqu’à la désintégration et l’annihilation. Ici, une fois de plus, les individus sont nombreux, variés, et très bien rendus, depuis le maire vieillissant Montjeune jusqu’à son jeune adjoint Gérald qui va devenir la marionnette d’un trust, du paysan surnommé « la fouine » au rôle plus important que prévu à Jocelyn, ancien fiancé de la compagne de Gérald, Coralie, en passant par Agnès, une assistante au physique aussi ensorceleur qu’utile et par Léopold Deroulin, membre d’une fratrie aussi vorace que pervertie. Patrick S. Vast nous enchante du début de son roman jusqu’à la fin, multipliant les rebondissements, les enchevêtrements d’histoires, et les répercussions inattendues. L’auteur se permet même de semer, au cours de son récit, des références explicites à des faits qui ont marqué ces dernières années, comme l’affaire François Fillon, la crise sanitaire, le mouvement #MeToo et autres joyeusetés, ancrant tout autant son histoire dans le réel que faisant écho à celui-ci.
Encore un très bon livre de Patrick S. Vast, prenant et incisif où sont dépeints au vitriol des travers de nos sociétés comme l’appât du gain, l’individualisme effréné, le consumérisme, les corruptions de nos édiles. Pure fiction ? Allez savoir…