Une cité industrielle du Nord-Pas-de-Calais où la pollution a tout gangrené, une cité séparée du monde "sain et normal" par une autoroute, une cité qu'on ne quitte pas, sinon pour aller au cimetière.
A quinze ans d'intervalle, deux voix se répondent. Celle d'un père, Clément, et celle de sa fille Judith. Ce sont des voix endeuillées. Clément raconte la mort de sa jeune épouse et l'horreur de l'usine qu'il finit par quitter, pour arriver au drame qui va tout faire basculer. Judith, elle, est âgée de dix-huit ans et orpheline. Elle parle de sa vie avec son oncle Etienne, qui l'a élevée, et cherche à éclaircir le mystère de la mort brutale de son père. L'usine n'est plus là ; il n'en reste que des traces indélébiles : crassiers, pollution des sols et des cours d'eau, maladies et chômage. Cette usine était la vie des gens, leur gagne-pain, elle a aussi été leur mort.
L'histoire de cette famille décimée, c'est celle de toute une communauté victime de pratiques industrielles dévastatrices et de cynisme d'affairistes voyous. Romancier de l'intime et du réel, Pascal Dessaint évoque le scandale de l'usine Metaleurop à Noyelles Godault, qui fut liquidée sans préavis pour les salariés et rasée.
On en parle sur le forum : Pascal Dessaint
Soumis le 05/03/2010 par Hoel