Valse Macabre

(Cemetery Dance)

  1. Les ombres de la Ville

    William Smithback et son épouse sont agressés à New York. Le meurtrier est rapidement identifié, ce dernier n’ayant rien fait pour dissimuler son identité. Colin Fearing. Décédé dix jours plus tôt. Mis sur l’enquête, l’inspecteur du FBI Pendergast et son ami le lieutenant D’Agosta vont aller de surprise en surprise, et ce jusqu’à la Ville, une secte étrange œuvrant à couvert depuis bien longtemps, pratiquant sacrifices rituels et magie vaudoue.

    Issu de la série consacrée à l’agent spécial Pendergast écrite par Douglas Preston et Lincoln Child, cet opus séduit rapidement par ce qui a fait tout le sel de cette saga. Le style est dynamique, les chapitres courts, alternant entre divers points de vue. Par ailleurs, c’est toujours un plaisir que de retrouver ce fantasque détective Pendergast, à la fois si raffiné dans ses attitudes, et perspicace dans ses observations et analyses. Ici, le mystère se développe autour de la magie vaudoue, d’un ancien groupuscule aux desseins obscurs, et d’assassins revenant d’entre les morts. L’intrigue est bien ficelée, avec des rebondissements intéressants, et la fin peut réserver quelques surprises.
    Cependant, cet ouvrage ne constitue assurément pas l’un des plus réussis de la série. Si le rythme et la plume sont bien présents, il manque quelques éléments qui plaisent tant aux fans de Douglas Preston et Lincoln Child, comme la présence d’événements plus en lien avec la vie personnelle de Pendergast. Ce livre constitue une sorte de passerelle entre Croisière maudite et Fièvre mutante, et seule une rapide assertion en fin d’ouvrage laisse augurer que les deux auteurs mijotent un épisode à venir touchant de près leur héros. Par ailleurs, même s’ils demeurent bien écrits, certains passages sont un peu longuets, comme cette errance dans Manhattan dans le dernier quart du roman, rappelant à l’occasion les ambiances des Croassements de la nuit.

    Ouvrage-passerelle, ouvrage-relai, ouvrage-transition, voilà des formules qui synthétiseraient assez bien la teneur de cet opus. Il se montre tout à la fois efficace et prenant, mais sans pour autant atteindre le niveau, par exemple, de La Chambre des curiosités ou du Violon du diable. Néanmoins, sa lecture demeure divertissante et réaffirme, s’il en était encore besoin, à quel point Douglas Preston et Lincoln Child sont parvenus à ciseler une série littéraire de premier ordre.

    /5