DRH a une femme, un enfant. Il ne les voit jamais. Car DRH travaille. Beaucoup. Il licencie des gens, et ça lui prend tout son temps. Pas de place pour l'imprévu. Sa vie est réglée comme une horloge. Pourtant, sa vie va basculer. Une femme au charisme monstrueux, rencontrée par hasard, va lui faire perdre tous ses repères.
Un malade en phase terminale décide de quitter l'hôpital, puis se suicide. Un second patient à l'article de la mort prend la poudre d'escampette. Sa femme vient signaler sa disparition et jure qu'il n'aurait jamais fait ça. Le capitaine de police Javier est intrigué. N'ayant rien de probant permettant d'engager une procédure officielle, il décide pourtant d'enquêter sur ces coïncidences, aidé du lieutenant Plancher, qui devient vite son amant.
« Les toilettes sont excessivement propres.
DRH, de La Boîte, se tient devant l'urinoir, les jambes légèrement fléchies, la verge pointée dans la direction adéquate. » Pour commencer un roman de la sorte, il n'y a qu'Antoine Chainas. Dès les deux premières phrases, on retrouve le style si caractéristique de l'auteur : des phrases courtes, parfois constituées d'un seul mot, puis un retour à la ligne. Il ne s'embarrasse pas du superflu.
Plus que jamais, Antoine Chainas semble avoir une fascination pour le corps, d'un point de vue organique. Une femme fatale, photographe de l'extrême, parvient à convaincre des cancéreux en triste état de se faire scanner, faisant de leurs métastases et autres lymphomes des œuvres d'art. L'auteur réalise un tour de force, en faisant du suspense sans en faire. Dès le départ on sait que DRH va succomber aux charmes de la vénéneuse artiste. On comprend immédiatement que c'est à elle que va mener la piste des deux policiers. Et pourtant l'histoire, aussi folle soit-elle, tient la route. L'intrigue monte même peu à peu en puissance, jusqu'à un final rendu particulièrement explosif à coups de chapitres lapidaires.
Les personnages sont ici tous plus ou moins torturés, plus ou moins spéciaux, comme le sont toujours les protagonistes d'Antoine Chainas – on se souvient de ceux de Versus ou d'Anaisthêsia. Javier et Plancher souffrent de devoir se cacher pour vivre leur amour tandis que DRH est peu à peu contaminé par la folie de Veronika.
Grâce à DRH, qui ne sera jamais nommé autrement que par sa fonction, l'auteur s'interroge sur le rapport au travail, au corps, à la maladie, ou encore sur l'uniformité de nos vies, adressant au passage quelques piques à notre société.
A signaler que de par la nature des thématiques abordées, la crudité du langage ou encore la précision des scènes de sexe, ce roman est assurément dérangeant et ne conviendra pas à tous les publics.
Préoccupations particulières, style inimitable, Antoine Chainas poursuit avec ce roman une œuvre unique en son genre : la sienne. En poussant plus loin son propos et en travaillant davantage son intrigue, il signe sans doute avec Une histoire d'amour radioactive son texte le plus abouti.
DRH a une femme, un enfant. Il ne les voit jamais. Car DRH travaille. Beaucoup. Il licencie des gens, et ça lui prend tout son temps. Pas de place pour l'imprévu. Sa vie est réglée comme une horloge. Pourtant, sa vie va basculer. Une femme au charisme monstrueux, rencontrée par hasard, va lui faire perdre tous ses repères.
Un malade en phase terminale décide de quitter l'hôpital, puis se suicide. Un second patient à l'article de la mort prend la poudre d'escampette. Sa femme vient signaler sa disparition et jure qu'il n'aurait jamais fait ça. Le capitaine de police Javier est intrigué. N'ayant rien de probant permettant d'engager une procédure officielle, il décide pourtant d'enquêter sur ces coïncidences, aidé du lieutenant Plancher, qui devient vite son amant.
« Les toilettes sont excessivement propres.
DRH, de La Boîte, se tient devant l'urinoir, les jambes légèrement fléchies, la verge pointée dans la direction adéquate. » Pour commencer un roman de la sorte, il n'y a qu'Antoine Chainas. Dès les deux premières phrases, on retrouve le style si caractéristique de l'auteur : des phrases courtes, parfois constituées d'un seul mot, puis un retour à la ligne. Il ne s'embarrasse pas du superflu.
Plus que jamais, Antoine Chainas semble avoir une fascination pour le corps, d'un point de vue organique. Une femme fatale, photographe de l'extrême, parvient à convaincre des cancéreux en triste état de se faire scanner, faisant de leurs métastases et autres lymphomes des œuvres d'art. L'auteur réalise un tour de force, en faisant du suspense sans en faire. Dès le départ on sait que DRH va succomber aux charmes de la vénéneuse artiste. On comprend immédiatement que c'est à elle que va mener la piste des deux policiers. Et pourtant l'histoire, aussi folle soit-elle, tient la route. L'intrigue monte même peu à peu en puissance, jusqu'à un final rendu particulièrement explosif à coups de chapitres lapidaires.
Les personnages sont ici tous plus ou moins torturés, plus ou moins spéciaux, comme le sont toujours les protagonistes d'Antoine Chainas – on se souvient de ceux de Versus ou d'Anaisthêsia. Javier et Plancher souffrent de devoir se cacher pour vivre leur amour tandis que DRH est peu à peu contaminé par la folie de Veronika.
Grâce à DRH, qui ne sera jamais nommé autrement que par sa fonction, l'auteur s'interroge sur le rapport au travail, au corps, à la maladie, ou encore sur l'uniformité de nos vies, adressant au passage quelques piques à notre société.
A signaler que de par la nature des thématiques abordées, la crudité du langage ou encore la précision des scènes de sexe, ce roman est assurément dérangeant et ne conviendra pas à tous les publics.
Préoccupations particulières, style inimitable, Antoine Chainas poursuit avec ce roman une œuvre unique en son genre : la sienne. En poussant plus loin son propos et en travaillant davantage son intrigue, il signe sans doute avec Une histoire d'amour radioactive son texte le plus abouti.