L'action se déroule dans une ville non identifiée d'URSS, dans les années 1980.
Gontsov est un adolescent de quatorze ans. Plutôt brillant en classe, il se laisser subitement aller, ne voyant plus guère d'intérêt à travailler davantage que les autres. Il s'intègre vite à une bande de camarades, moins sérieux, dont les préoccupations sont tout autres. L'école, ils s'en foutent. Ce qui compte, c'est boire (beaucoup si possible), peloter les filles – et plus si affinités – et se battre pour l'honneur du quartier.
Amateurs de thrillers, de whodunit et autres romans policiers, il y a des risques que ce roman ne vous donne pas satisfaction.
D'ailleurs, les seuls policiers présents dans ce roman sont là pour tenter de juguler la délinquance de ces jeunes soviétiques, en vain. Ces derniers n'en ont cure, et pour cause : dans leur cité, ce sont eux qui font la loi. Quant à l'intrigue, surtout, ne la cherchez pas : c'est simple, il n'y en a pas.
Racailles, c'est un adolescent qui raconte comme il peut son quotidien, avec son vocabulaire limité, argotique, vulgaire. En faisant ce choix narratif, Vladimir Kozlov nous donne à voir, plus vraie que nature, la morne vie d'une génération de jeunes complétement perdus dans cette société socialiste en déclin. Gontsov, pourtant d'origine plutôt aisée et promis à un bel avenir, est un jeune de plus qui sombre dans un pays qui va mal.
Un pays, l'URSS des années 1980, où les beaux discours de Gorbatchev, avec ses perestroïka et autres glastnost, ne changent en rien – ou si peu – le misérable quotidien de ses compatriotes. Un pays dont l'alcool est devenu la religion principale et où tout le monde est pratiquant. Un pays où la violence est omniprésente, où personne n'ose plus sanctionner le tabassage d'un professeur, de peur d'être la prochaine victime. Un pays qui n'a plus rien à proposer à ses jeunes, lesquels passent leurs journées à zoner. Leur comportement est souvent dicté par leurs hormones, leurs pensées souvent sous la ceinture. Leurs distractions : l'alcool, la violence et le sexe. Parfois isolément, ou bien les trois à la fois.
A la manière d'un Zola, Vladimir Kozlov nous livre un superbe texte, quasiment documentaire, que l'on peut aisément qualifier de naturaliste. En toute fin de roman, il va même jusqu'à prendre la place de son personnage, comme pour nous dire : « cette vie-là, je l'ai vécue, je sais de quoi je parle ».
Il convient aussi de signaler le remarquable travail de traduction de Thierry Marignac, qui a tout fait pour transmettre au mieux aux lecteurs francophones l'écriture si particulière de Kozlov.
Racailles est au final un grand roman noir, naturaliste et atypique à tous les niveaux. La plume inimitable de Vladimir Kozlov nous donne à voir – au ras du bitume – ces tranches de vies d'une bande d'adolescents soviétiques, période perestroïka. Certains lecteurs trouveront sûrement ce roman ennuyeux, voire insupportable, tandis que d'autres y verront la marque d'un grand écrivain. Dans tous les cas, une expérience littéraire qui mérite d'être tentée.
L'action se déroule dans une ville non identifiée d'URSS, dans les années 1980.
Gontsov est un adolescent de quatorze ans. Plutôt brillant en classe, il se laisser subitement aller, ne voyant plus guère d'intérêt à travailler davantage que les autres. Il s'intègre vite à une bande de camarades, moins sérieux, dont les préoccupations sont tout autres. L'école, ils s'en foutent. Ce qui compte, c'est boire (beaucoup si possible), peloter les filles – et plus si affinités – et se battre pour l'honneur du quartier.
Amateurs de thrillers, de whodunit et autres romans policiers, il y a des risques que ce roman ne vous donne pas satisfaction.
D'ailleurs, les seuls policiers présents dans ce roman sont là pour tenter de juguler la délinquance de ces jeunes soviétiques, en vain. Ces derniers n'en ont cure, et pour cause : dans leur cité, ce sont eux qui font la loi. Quant à l'intrigue, surtout, ne la cherchez pas : c'est simple, il n'y en a pas.
Racailles, c'est un adolescent qui raconte comme il peut son quotidien, avec son vocabulaire limité, argotique, vulgaire. En faisant ce choix narratif, Vladimir Kozlov nous donne à voir, plus vraie que nature, la morne vie d'une génération de jeunes complétement perdus dans cette société socialiste en déclin. Gontsov, pourtant d'origine plutôt aisée et promis à un bel avenir, est un jeune de plus qui sombre dans un pays qui va mal.
Un pays, l'URSS des années 1980, où les beaux discours de Gorbatchev, avec ses perestroïka et autres glastnost, ne changent en rien – ou si peu – le misérable quotidien de ses compatriotes. Un pays dont l'alcool est devenu la religion principale et où tout le monde est pratiquant. Un pays où la violence est omniprésente, où personne n'ose plus sanctionner le tabassage d'un professeur, de peur d'être la prochaine victime. Un pays qui n'a plus rien à proposer à ses jeunes, lesquels passent leurs journées à zoner. Leur comportement est souvent dicté par leurs hormones, leurs pensées souvent sous la ceinture. Leurs distractions : l'alcool, la violence et le sexe. Parfois isolément, ou bien les trois à la fois.
A la manière d'un Zola, Vladimir Kozlov nous livre un superbe texte, quasiment documentaire, que l'on peut aisément qualifier de naturaliste. En toute fin de roman, il va même jusqu'à prendre la place de son personnage, comme pour nous dire : « cette vie-là, je l'ai vécue, je sais de quoi je parle ».
Il convient aussi de signaler le remarquable travail de traduction de Thierry Marignac, qui a tout fait pour transmettre au mieux aux lecteurs francophones l'écriture si particulière de Kozlov.
Racailles est au final un grand roman noir, naturaliste et atypique à tous les niveaux. La plume inimitable de Vladimir Kozlov nous donne à voir – au ras du bitume – ces tranches de vies d'une bande d'adolescents soviétiques, période perestroïka. Certains lecteurs trouveront sûrement ce roman ennuyeux, voire insupportable, tandis que d'autres y verront la marque d'un grand écrivain. Dans tous les cas, une expérience littéraire qui mérite d'être tentée.