Et pour le pire

5 votes

  • 8/10 Un très bon petit roman, de facture assez classique au final, mais extrêmement agréable à lire. Le style cinématographique est plaisant, les personnages sont attachants, l'écriture simple mais efficace, ... tout concourt à faire passer de bons moments de lecture.
    Un auteur à découvrir.

    05/02/2023 à 19:55 ericdesh (933 votes, 7.4/10 de moyenne) 4

  • 9/10 Voilà un roman dont le titre n'est pas galvaudé...
    La loi du talion version Boudou se pratique sans délai, ni commisération, en réponse à l'abjection dont a été victime la femme de Vincent, le héros du roman...
    L'auteur ne cherche en aucun cas à édulcorer le chemin de croix de son personnage, d'un point de vue physique comme émotionnel, et c'est comme ça qu'il nous le rend si bouleversant, si poignant...
    Sa quête de justice, et son incapacité à pouvoir l'exercer par lui-même, le rendent même fondamentalement humain...
    On pardonnera a l'auteur quelques petites incohérences, nullement préjudiciable au plaisir que l'on prend à la lecture de cet ouvrage...

    20/01/2023 à 21:04 jackbauer (698 votes, 7.2/10 de moyenne) 7

  • 8/10 Vincent Dolt, octogénaire, passe pour être un vieux con. Il le sait, il l’assume. Alcoolique, misanthrope, solitaire, il veut bien confesser tous les défauts du monde, sauf aux curés qu’il déteste également. Mais le malheureux a pour lui des circonstances atténuantes : son épouse, Bénédicte, a été violée, torturée puis tuée par trois sauvages. Son calvaire aura duré dix-huit heures. Celui de Vincent vingt ans. Bientôt, les trois bourreaux de l’amour de sa vie vont enfin sortir de prison. Vincent est résolu à les assassiner, mais si la vengeance est un plat qui se mange froid, certains ingrédients, inattendus et épicés, peuvent venir contrarier la saveur d’un mets tant escompté…

    Dès l’entame, Noël Boudou frappe fort. Très fort. Au gré de ce récit à la première personne, on apprend à connaître Vincent, et surtout le drame que son épouse a subi. « Ligotée sur son lit de fortune, elle a servi pendant dix-huit heures, et à tour de rôle, de punching-ball, de poupée gonflable, de cendrier, de chiottes » : une véritable horreur, traumatisante, dont Vincent n’a jamais pu se remettre. Pendant la réclusion des monstres, il a patiemment songé aux représailles auxquelles il comptait bien se livrer, mais rien ne va se passer comme prévu. Ça commence par l’arrivée de voisins, France et Bao, accompagnés de leurs deux délicieux enfants, et cette exquise famille, celle que Vincent et Bénédicte n’ont pas eu la chance de concevoir, va éclairer l’existence d’une lumière nouvelle. Une chance de rédemption ? Peut-être… Entre Bao qui est bâti comme une montagne et qui maîtrise la boxe, et son épouse qui s’avère être policière, il se peut que la donne change. Noël Boudou fait preuve d’une belle maîtrise littéraire, alternant les moments d’un humour survolté et décomplexé, les scènes poignantes où son protagoniste se souvient des temps radieux avec sa femme, les réflexions intelligentes sur la vieillesse et les embêtements qui vont avec, mais aussi les passages violents et assez sanglants. Un cocktail habilement exécuté, qui jamais ne verse dans la gaudriole, le pathos, ni la surenchère d’hémoglobine. On rigole franchement lorsque notre vieil homme nous compte ses déboires liés à l’âge, on enrage lorsque l’on apprend les sévices qu’a endurés Bénédicte, on sourit d’empathie lorsque Vincent se civilise au contact de ses nouveaux voisins, on frémit quand tonnent les coups de feu ou claquent les crocs d’Omon, le mastiff tibétain que notre vengeur usé avait gardé pour dévorer les corps de ses cibles. Et au-delà de l’aspect policier de ce suspense, se posent de puissantes réflexions quant au sens de la justice individuelle, de la rédemption et de la justification du châtiment.

    Même si, çà et là, quelques poncifs viennent émailler ce récit, Noël Boudou nous gratifie d’un ouvrage décapant et mémorable, au scénario intelligemment construit et au déroulé parfaitement huilé. Un livre éclairé et éclairant, qu’il le soit par ses multiples lueurs d’humour, d’espoir, d’amour ou de ténèbres.

    05/10/2022 à 06:57 El Marco (3221 votes, 7.2/10 de moyenne) 4

  • 7/10 En bref, un personnage principal cynique attachant pour un thriller à mille à l'heure !
    J'ai tout de suite accroché à Vincent, octogénaire solitaire dans un petit village du Lot. Son cynisme et ses réflexions font sourire et amènent un peu de fraîcheur dans ce thriller qui s'annonce plutôt lourd en terme de violence.
    En effet, on apprend rapidement que sa femme est décédée après d'atroces souffrances, que Noël Boudou ne nous épargne pas. Il va même nous donner des détails à plusieurs reprises : âmes sensibles, attention, on a le droit à un mix d'horreurs assez atroces.
    Les personnages secondaires sont également hauts en couleurs, notamment Bas, force de la nature et nouveau voisin fraîchement installé au village. La relation qui se tisse petit à petit entre les deux hommes est touchante et permet de découvrir un nouveau Vincent, plus tendre, sans la carapace qu'il se forge depuis 20 ans et qui l'a enfermé petit à petit, à l'écart du reste de la population.
    L'intrigue est intéressante, la vengeance de Vincent légitime et il est très simple de s'identifier et de comprendre la douleur de l'absence, la solitude du veuvage. Cependant, même si le rythme est très soutenu et que les 250 pages du roman se tournent en un clin d'œil, des problèmes de crédibilité m'ont perturbé à plusieurs reprises... Cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture pour les points déjà évoqués mais je pense que le coup de cœur global auquel je m'attendais s'est effacé à cause de petites facilités et d'une passivité générale de l'ensemble du village : l'auteur nous décrit un lieu où tout le monde se connaît et où le café du bourg sert de gazette locale, mais les événements qui vont se produire, la violence et la disparition de certains noms connus n'ont a priori quasiment aucune répercussion, que ce soit sur les habitants ou sur les autorités.
    [...]

    09/06/2021 à 17:30 Riz-Deux-ZzZ (467 votes, 6.9/10 de moyenne) 1

  • 8/10 Vincent est un vieux con, c’est lui qui le dit ! Cet octogénaire poursuit un deuil qui n’en finit pas car la femme de sa vie été furieusement assassinée. Vincent se prépare à honorer ses « violenteurs » comme il se doit, alors qu’ils vont sortir de prison. Pourra-t-il compter sur la complicité de ses nouveaux voisins, sa nouvelle famille, celle qui lui redonne un avenir … ?
    Le lecteur est dans la tête de Vincent et réclame justice sinon vengeance dans ce village du Lot, où le Maire, le curé, l’aubergiste et le docteur ont de surprenantes méthodes pour exercer « leur art ». Chronique villageoise à la Leffe et au vitriol.
    J’ai trouvé dans le premier roman que je lis de Noël Boudou qui en compte 3 dans sa bibliographie, un style et un humour très efficaces, au service de sentiments douloureux, capables de dédramatiser n’importe quelle mise à tabac ou n’importe quel dépeçage ! Du grand art pour poser LA question : quand la justice vous semble trop clémente, êtes-vous légitime à prendre la relève et finir son travail pour retrouver la sérénité ?
    Au-delà de cette intrigue principale, sont tout aussi élégamment posées les problématiques de la vie rurale, du racisme, la puissance de la notoriété, de la vieillesse, de la solitude au service desquelles Noël Boudou a su mettre à profit toute son expérience personnelle, crument certes, mais avec une certaine pudeur néanmoins.

    14/05/2021 à 11:23 Dany33 (535 votes, 8/10 de moyenne) 4