Loup y es-tu ?

Loup, y es-tu ? (Down to the Woods)

  1. Proies et prédateurs

    La barbarie a envahi New Forest. On retrouve dans ces bois la dépouille d’un être humain ligotée et pendue par les pieds, criblée de carreaux d’arbalète. Ce sont également des cadavres de chevaux, pareillement perforés de flèches. Pour la commandant Helen Grace et son équipe, cela ne peut être que l’œuvre d’un psychopathe qui a renoué avec une forme de primitivité. Les premiers soupçons se portent sur Nathaniel Martin, un environnementaliste pur et dur, proche des mouvements écoterroristes, mais lorsque les assassinats se multiplient, Helen en a le pressentiment : le tueur à l’œuvre ne va pas s’arrêter de sitôt.

    M. J. Arlidge nous régale une fois de plus avec cet opus de la série consacrée à Helen Grace. On y retrouve instantanément ce qui nous ravit à chaque ouvrage : un rythme particulièrement cadencé, une écriture simple sans jamais être simpliste, des chapitres très courts et une intrigue implacable. C’est, une fois de plus, un ravissement que de retrouver l’enquêtrice fétiche de l’auteur, d’autant que le dernier ouvrage, A la folie, pas du tout, avait sacrément mis à mal notre héroïne ainsi que ses collègues. Ici, le scénario est une fois de plus très maîtrisé, et le livre se lit presque cul sec malgré les près de cinq cent cinquante pages. Qui est cet énigmatique tueur ? Pourquoi de telles mises en scène macabres ? Les victimes ont-elles un lien les unes avec les autres ? Tandis que la terreur s’amplifie à mesure que l’on retrouve des corps martyrisés, la pression médiatique s’accroît également, l’occasion de retrouver la journaliste Emilia Garanita, l’ennemie jurée d’Helen et chasseuse de scoops sordides, qui est encore de la partie. L’histoire s’avère singulièrement crédible, et M. J. Arlidge dénoue son intrigue en utilisant un ressort certes classique de la littérature et du cinéma policiers, mais qu’importe : le lecteur aura amplement eu son compte d’ivresse, alors le flacon ne compte pas.

    Un thriller fort réussi, qui se dévore plus qu’il ne se lit, et qui ne fait qu’augmenter l’addiction que procurent les livres de M. J. Arlidge.

    /5