Metropolis

6 votes

  • 8/10 Et voilà, la boucle est bouclée. Et les aventures de Bernie Gunther s'achèvent sur les débuts de Bernie à la Kripo. Et je dirai que dès ces débuts, le caractère de Bernie et ce qu'il sera tout au long de sa vie apparait bien dans cette premiere enquête.

    C'est aussi un hommage au Berlin d'avant guerre, une ville ou l'on devait adorer vivre ou détester mais qui ne laissait pas indifférent. Tout au long de la lecture de ce roman, (Comme l'a dit Gamille67), j'ai eu en tête les images de Babylon Berlin (il y a d'ailleurs des points communs comme cette manifestation communiste ou des manifestants furent tués par la police). Et l'atmosphere qui transparaissait dans la série était tout aussi présente dans le roman de P. Kerr.

    De la meme manière, L'hommage a Fritz Lang (meme si l'homme est dépeint sous un relief pas très sympathique) et à sa femme et scenariste, Thea Von Arbou apparait en tous premiers lieux dans le titre mais aussi tout au long du roman puisque il y a des similitudes fortes entre le tueur que recherche Bernie (il sifflote toujours le meme air en attaquant ses victimes et par deux fois Bernie parle de lui écrire à la craie dans le dos meurtrier!) et M. le Maudit un autre grand film de Lang.

    C'est fini il me faut tourner la page avec un héros que je n'oublierai pas de sitôt.

    11/01/2022 à 00:52 eagle4 (793 votes, 7.3/10 de moyenne) 10

  • 8/10 Bernie Gunther vient d’avoir une promotion. Il intègre la Kripo, Police criminelle, dans ce Berlin de la fin des années 20 (1928). Les rues de cette ville sont peuplées de soldats handicapés qui mendient de quoi survivre, de prostitués hommes et femmes qui vendent leur corps pour les mêmes raisons.
    Le jeune inspecteur doit enquêter sur une série de meurtres de prostituées, scalpées. D’ailleurs, le meurtrier se voit affublé du surnom de Winnetou, nom de l’Apache créé par le populaire romancier allemand Karl May.

    Mais cette affaire est vite remplacée par une autre série de meurtres, celle de soldats handicapés, exécutés d’une balle au front, comme un coup de grâce. Le tueur, Dr Gnadenshuss, envoie des courriers aux journaux où il explique ses motivations : débarrasser de Berlin ces êtres inutiles et déchets de la société, et l’image de la défaite allemande.

    On suit Bernie dans ce Berlin, la Babylone occidentale, où sexe, dépravation, misère, banditisme, alcool, drogue… rythment la vie quotidienne. Sans parler de la montée de l’antisémitisme, et son corollaire, celle du nazisme qui n’en est qu’à ses balbutiements. Et ce cynisme, cet humour décalé, toujours grinçant, toujours amère mais qui fait mouche…

    C’est donc avec beaucoup de plaisir que j’ai lu cette première histoire de la série de Gunther, qui est également et paradoxalement la dernière et l’ultime écrite par Philip Kerr. L’auteur britannique qui nous manque déjà, n’a pas perdu de son talent pour nous décrire avec justesse, précision historique, émotion et talent cette sombre histoire du nazisme durant le XXème siècle. Merci MONSIEUR Kerr d’avoir créé Bernie Gunther, qui a croisé mon chemin, et que je n’oublierai jamais, pour toutes les émotions qu’il a su m’apporter.

    09/05/2021 à 17:33 JohnSteed (549 votes, 7.7/10 de moyenne) 10

  • 8/10 Une bonne intrigue et une bonne histoire pour ce dernier épisode qui se démarque des autres par une enquête un peu plus classique dans laquelle les principaux dignitaires de l'Allemagne nazie ne jouent pas de rôle important. Les débuts de Bernie en tant qu'inspecteur sont intéressants et nous permettent de côtoyer des personnages importants de la police criminelle berlinoise avant l'arrivée au pouvoir des nazis.

    24/03/2021 à 16:32 Grolandrouge (1484 votes, 6.6/10 de moyenne) 9

  • 6/10 Lecteur fidèle des aventures de Bernie Gunther, je suis déçu par ce dernier roman que je n'ai pas trouvé très bon.
    Certes, l'immersion dans les rues berlinoises de 1928 est réussie : j'ai très souvent fait des rapprochements avec l'excellente série TV Babylon Berlin, adaptée des romans de Volker Kutscher. Mais l'histoire en tant que telle m'a paru insipide et je n'ai pas retrouvé le Bernie Gunther que j'aime.
    J'ai parfois eu le sentiment de lire un premier roman d'une série, comme si l'auteur était encore en train de chercher les bons ingrédients : curieusement, les événements racontés dans ce livre se déroulent d'un point de vue chronologique avant tous les romans suivants.
    Au final, déception et tristesse.

    22/02/2021 à 18:37 gamille67 (2293 votes, 7.3/10 de moyenne) 2

  • 8/10 1928, Berlin. Bernie Gunther entre dans la Kripo avec comme supérieurs Bernhard Weiss ou encore Ernest Gennat, deux personnages qui ont réellement existé. On croisera aussi le cinéaste Fritz Lang (le clin d'oeil du titre à son film) et sa compagne Thea von Harbou (Kerr s'amuse à placer Bernie en inspirateur du film M. le Maudit).
    Et l'on retrouve déjà cette volonté chère à Philip Kerr de retranscrire fidèlement une époque, une ambiance, ici celle de la République de Weimar.

    Et c'est diablement réussi, comme d'habitude avec Kerr !

    On y trouve tout d'abord toutes les séquelles de la Première Guerre mondiale : qu'elles soient physiques (les nombreux invalides qui hantent les rues berlinoises et qui provoquent très souvent rejet et dégoût de la part des Berlinois, comme une volonté de tourner définitivement la page de cette "honte" qu'est à leurs yeux la défaite de 1918) ou psychologiques (les nombreux témoignages des différents personnages ayant participé à la guerre, dont Bernie lui-même, se réfugiant dans l'alcool pour surmonter ses traumatismes issus des tranchées).
    On assiste aussi à la montée du nazisme (qu'illustre notamment Arthur Nebe), l'antisémitisme omniprésent, les combats de rues entre membres du KPD (parti communiste allemand) et ceux du NSDAP (parti nazi). Et cette folie qui s'est emparée de la ville : une folie créatrice, jouissive mais aussi perçue comme dégénérée, ces fameuses années folles qui font de Berlin la ville décadente par excellence aux yeux d'un grand nombre, sorte de Babylone moderne, temple de la perversion. Cette décadence illustrée par les nombreux lieux interlopes de la capitale allemande et ces femmes seules, en surnombre car tant d'hommes sont morts à la guerre, qui tentent de survivre, en ailleurs recours à la prostitution.
    Alors quand certaines d'entre elles meurent, peu s'en préoccupent... Lorsqu'elles meurent scalpées, cela intéresse la presse, avide de meurtres sordides mais sans pour autant que cela émeuve beaucoup la masse berlinoise ("dans cette ville, vous tuez une fille, tout le monde s'en fout", p.244). Cela m'a d'ailleurs frappé dans ce roman, le manque d'empathie généralisé, vis-à-vis des invalides de guerre, des prostituées... comme un prélude à la brutalité qui s'annonce couleur brune...
    Des prostituées scalpées bof, mais des invalides abattus froidement, alors le pouvoir politique attend des résultats ("vous tuez un ancien combattant infirme, ça remonte jusqu'au Reichstag", p.244).

    Soyons honnête, l'intrigue policière n'est pas totalement à la hauteur de la contextualisation. Mais cela importe finalement peu. Car c'est à un voyage dans le temps que nous invite, une dernière fois hélas, Philip Kerr. Et c'est avec émotion, des images d'Allemagne d'antan en tête, que l'on referme, définitivement la page Bernie Gunther qui, comme un pied de nez, commence tout juste chronologiquement une série qui s'étendra sur près de 30 ans.
    Chapeau bas l'artiste, merci M. Kerr.

    23/12/2020 à 18:16 LeJugeW (1769 votes, 7.3/10 de moyenne) 9

  • 7/10 Une lecture plutôt agréable mais qui brille plus par la description de son contexte historique que par son intrigue policière plutôt classique.

    01/12/2020 à 22:58 Charliebbtl (127 votes, 7.4/10 de moyenne) 3