Pas un jour ne s'écoulait sans qu'il ne nous apporte des nouvelles du décès de quelque connaissance. Ainsi, comme la fatalité augmentait, nous apprîmes à nous attendre quotidiennement à la perte de quelque ami. A la longue nous tremblions à l'approche de chaque messager. L'air même du sud nous semblait imprégné de mort. Cette pensée paralysante, en effet, prit entière possession de mon âme. Je ne pouvais ni parler, penser, ni rêver à rien d'autre. Mon hôte était d'un tempérament moins excitable, et, bien que le moral profondément déprimé, il s'efforçait à remonter le mien.
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Soumis le 16/05/2020 par El Marco