Dans le petit village d'Enigma, en Géorgie, la population prépare avec entrain l'arrivée du célèbre chanteur de gospel. Depuis bien longtemps, l'enfant du pays est devenu une institution, au point qu'on lui prête des vertus prodigieuses, au-delà de l'enchantement que provoque sa voix : il se murmure qu'il est en contact direct avec Dieu, qu'il peut guérir certaines maladies… Mais cette année, la jeune et belle MaryBell vient d'être assassinée de soixante-et-un coups de couteau par un Noir. La pression couve parmi les habitants qui veulent le lyncher. L'arrivée de l'artiste stigmatisera toutes les haines jusqu'à l'éclosion d'une violence qui n'épargnera personne.
Auteur de romans noirs, Harry Crews livrait en 1968 ce livre atypique, peuplé de personnages incongrus : un chanteur messianique dépassé par sa notoriété, un impresario dévoré par la religion, des monstres humains dont un homme appelé Pied, un suspect plongé dans l'hébétude… Un panorama iconoclaste et grinçant de l'Amérique profonde. L'écriture d'Harry Crews est également acide, puisqu'aucun des protagonistes n'est exemplaire, mangé de l'intérieur par les contradictions et les désillusions. Il faut cependant noter que l'intrigue purement policière passe nettement au second plan, et même si elle traverse le récit jusqu'au dénouement, cet aspect du roman risque de décevoir les puristes du genre. Néanmoins, l'histoire est très prenante malgré quelques longueurs, et la chute est forte et marquante : une véritable descente aux enfers, noire et puissante, à la fois tragique et burlesque.
Au final, un opus à l'intrigue policière ténue, mais qui mérite nettement d'être (re)découvert. Une histoire de désenchantement et de rédemption, qui illustre bien le précepte inscrit en épigraphe, au début du livre : "Les hommes pour qui Dieu est mort s'idolâtrent entre eux".
Dans le petit village d'Enigma, en Géorgie, la population prépare avec entrain l'arrivée du célèbre chanteur de gospel. Depuis bien longtemps, l'enfant du pays est devenu une institution, au point qu'on lui prête des vertus prodigieuses, au-delà de l'enchantement que provoque sa voix : il se murmure qu'il est en contact direct avec Dieu, qu'il peut guérir certaines maladies… Mais cette année, la jeune et belle MaryBell vient d'être assassinée de soixante-et-un coups de couteau par un Noir. La pression couve parmi les habitants qui veulent le lyncher. L'arrivée de l'artiste stigmatisera toutes les haines jusqu'à l'éclosion d'une violence qui n'épargnera personne.
Auteur de romans noirs, Harry Crews livrait en 1968 ce livre atypique, peuplé de personnages incongrus : un chanteur messianique dépassé par sa notoriété, un impresario dévoré par la religion, des monstres humains dont un homme appelé Pied, un suspect plongé dans l'hébétude… Un panorama iconoclaste et grinçant de l'Amérique profonde. L'écriture d'Harry Crews est également acide, puisqu'aucun des protagonistes n'est exemplaire, mangé de l'intérieur par les contradictions et les désillusions. Il faut cependant noter que l'intrigue purement policière passe nettement au second plan, et même si elle traverse le récit jusqu'au dénouement, cet aspect du roman risque de décevoir les puristes du genre. Néanmoins, l'histoire est très prenante malgré quelques longueurs, et la chute est forte et marquante : une véritable descente aux enfers, noire et puissante, à la fois tragique et burlesque.
Au final, un opus à l'intrigue policière ténue, mais qui mérite nettement d'être (re)découvert. Une histoire de désenchantement et de rédemption, qui illustre bien le précepte inscrit en épigraphe, au début du livre : "Les hommes pour qui Dieu est mort s'idolâtrent entre eux".