Ligeia

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  • 8/10 … ou la très étrange destinée du narrateur qui tombe follement amoureux de Ligeia. Une beauté surnaturelle, brune à s’en damner, à la voix profonde et ensorcelante, et dont l’instruction dépasse l’entendement humain. Mais elle finit par mourir. Le veuf se réfugie dans une abbaye, s’adonne à l’opium, se lamente de la perte de l’être aimé, et finit par épouser lady Rowena Trevanion de Tremaine, « à la blonde chevelure et aux yeux bleus ». Sauf qu’elle finit à son tour par tomber gravement malade…
    Une nouvelle fantastique envoûtante, à mi-chemin entre la littérature blanche et le fantastique, où la plume d’Edgar Allan Poe excelle, notamment dans les descriptions physiques – parfois un peu longues à mon goût, néanmoins, - et les tourments de narrateur endeuillé. Le côté surnaturel surgit véritablement lors de la maladie de sa seconde épouse, et dans les dernières scènes décrivant les ultimes moments de la jeune femme dans ce monde – mais est-ce réellement le cas ? Les toutes dernières lignes, à force de côtoyer l’univers de l’écrivain, ne sont pas particulièrement surprenantes, mais elles ont tout de même un fort effet, panachant l’émotion et l’inexplicable. Un autre versant du deuil et de l’affliction que ceux proposés dans « Eléonora », « Bérénice » et « Morella », sachant que ces quatre nouvelles forment à mes yeux un tétraptyque (à ce stade de mes lectures d’Edgar Allan Poe, mais il y en a peut-être d’autres ?).

    17/07/2020 à 08:28 El Marco (3455 votes, 7.2/10 de moyenne)