Mathieu Desaulty, désormais au chômage, est revenu de Paris pour habiter à Berck chez ses parents. Alors qu’il se balade, un octogénaire l’interpelle et lui demande de l’aider à remettre son épouse dans le lit d’où elle est tombée. Mathieu semble comprendre que Paul et Monica Slama sont en situation irrégulière, mais un portrait dans leur appartement va attirer son attention. Il n’en faudra pas moins pour le faire basculer vers le passé et déclencher une série de réactions en chaîne…
Habituellement, aux éditions du Chat Moiré, c’est Patrick S. Vast qui nous régale de ses ouvrages à suspense, forts d’un engrenage scénaristique de premier ordre, parmi lesquels Potions amères, Passé double, Duo fatal et Nuits grises. Ici, il a transmis le flambeau à Odile Guilheméry le temps d’un roman. On se rend vite compte que cette écrivaine, douée de ses propres personnalité et style, est allée à bonne école : une plume intéressante, une prose très agréable, des éléments du passé qui émergent lentement, et une histoire qui ne perd guère de temps pour se mettre en place. La suite de l’opus est particulièrement bien charpentée, et l’on n’ose imaginer le travail de préparation de l’auteure, avec cette multitude de rebondissements, d’interactions, d’anecdotes et autres éléments qui s’emboîtent parfaitement, du début à la fin du livre. Rarement un livre à suspense n’aura été si riche en jonctions entre les personnages, interférences entre les divers protagonistes, le tout étayé par force dates et détails, et c’est paradoxalement là que le bât blesse, parfois à en écorcher le malheureux lecteur. Car dès le deuxième chapitre, on comprend qu’Odile Guilheméry ne suivra pas exactement les traces de Patrick S. Vast, avec ses romans racés, simples et terriblement efficaces : on y trouve pléthore de personnages, de références au passé des personnages, avec des identités multiples et des contre-coups incessants. Et ce n’est pas fini, car les pages qui suivent réservent encore énormément d’informations. C’est bien simple : le début de ce Portraits croisés, c’est un peu vouloir se faire expliquer les dix premières saisons de Plus belle la vie par un ami dans un ascenseur entre deux étages. La formule est un peu exagérée, mais si vous tentez l’expérience – ce que l’on vous recommande chaudement, parce que cet opus est en soi une expérience littéraire, vous vous rendrez compte que la vérité n’est guère si éloignée. Des arbres généalogiques à faire passer celui des Atrides pour un végétal rachitique, et des chapelets de détails à coller une céphalée à Agatha Christieherself.
Pour son premier roman, Odile Guilheméry frappe fort, très fort, voire trop. Certains lecteurs risqueront, à leur façon, de trancher ce nœud gordien par un abandon pur et simple de ces pages si complexes, pour ne pas dire excessivement complexifiées. Mais si vous êtes prêts à vous lancer dans une histoire dédaléenne recélant une multiplicité d’intrigues, vous serez aux anges.
Mathieu Desaulty, désormais au chômage, est revenu de Paris pour habiter à Berck chez ses parents. Alors qu’il se balade, un octogénaire l’interpelle et lui demande de l’aider à remettre son épouse dans le lit d’où elle est tombée. Mathieu semble comprendre que Paul et Monica Slama sont en situation irrégulière, mais un portrait dans leur appartement va attirer son attention. Il n’en faudra pas moins pour le faire basculer vers le passé et déclencher une série de réactions en chaîne…
Habituellement, aux éditions du Chat Moiré, c’est Patrick S. Vast qui nous régale de ses ouvrages à suspense, forts d’un engrenage scénaristique de premier ordre, parmi lesquels Potions amères, Passé double, Duo fatal et Nuits grises. Ici, il a transmis le flambeau à Odile Guilheméry le temps d’un roman. On se rend vite compte que cette écrivaine, douée de ses propres personnalité et style, est allée à bonne école : une plume intéressante, une prose très agréable, des éléments du passé qui émergent lentement, et une histoire qui ne perd guère de temps pour se mettre en place. La suite de l’opus est particulièrement bien charpentée, et l’on n’ose imaginer le travail de préparation de l’auteure, avec cette multitude de rebondissements, d’interactions, d’anecdotes et autres éléments qui s’emboîtent parfaitement, du début à la fin du livre. Rarement un livre à suspense n’aura été si riche en jonctions entre les personnages, interférences entre les divers protagonistes, le tout étayé par force dates et détails, et c’est paradoxalement là que le bât blesse, parfois à en écorcher le malheureux lecteur. Car dès le deuxième chapitre, on comprend qu’Odile Guilheméry ne suivra pas exactement les traces de Patrick S. Vast, avec ses romans racés, simples et terriblement efficaces : on y trouve pléthore de personnages, de références au passé des personnages, avec des identités multiples et des contre-coups incessants. Et ce n’est pas fini, car les pages qui suivent réservent encore énormément d’informations. C’est bien simple : le début de ce Portraits croisés, c’est un peu vouloir se faire expliquer les dix premières saisons de Plus belle la vie par un ami dans un ascenseur entre deux étages. La formule est un peu exagérée, mais si vous tentez l’expérience – ce que l’on vous recommande chaudement, parce que cet opus est en soi une expérience littéraire, vous vous rendrez compte que la vérité n’est guère si éloignée. Des arbres généalogiques à faire passer celui des Atrides pour un végétal rachitique, et des chapelets de détails à coller une céphalée à Agatha Christie herself.
Pour son premier roman, Odile Guilheméry frappe fort, très fort, voire trop. Certains lecteurs risqueront, à leur façon, de trancher ce nœud gordien par un abandon pur et simple de ces pages si complexes, pour ne pas dire excessivement complexifiées. Mais si vous êtes prêts à vous lancer dans une histoire dédaléenne recélant une multiplicité d’intrigues, vous serez aux anges.