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8/10 … ou comment une découverte apparemment remarquable et porteuse de grands espoirs pour l’humanité entière, à savoir des bactéries proches de l’Alcanivorax borkumensis capables de digérer les plastiques pour éviter toute pollution ou déchet, va finir par se retourner contre ses inventeurs et la population mondiale. Un postulat très intéressant, prenant et efficace, susceptible de faire réfléchir nos têtes blondes (mais pas seulement) sur les enjeux de l’évolution technique, de la science, de l’écologie et de notre société de consommation. Arthur Ténor, comme dans chacun de ses romans que j’ai lus, est très habile dans ses scenarii ainsi que dans la suite de ses récits. Ici, on suit cette catastrophe mondiale à travers les yeux d’Alexandre Karadine, le chef de projet de cette invention, depuis l’annonce télévisée de cette découverte jusqu’aux premières calamités, en passant par la lente propagation des spores, la paranoïa croissante dans la population, les scènes de panique, les bousculades, et ces jours où les foules, plus meutes qu’autre chose, se déchaînent dans des élans primaires. L’épilogue est un peu trop appuyé à mon goût (mais c’est peut-être nécessaire pour engendrer une morale déjà construite pour les jeunes lecteurs auxquels se destine ce livre) ainsi qu’angélique à l’excès, mais il a le mérite indéniable d’accentuer des arguments plus que valables quant aux critiques prononcées. Environ soixante pages (et encore, très aérées) d’un militantisme écologique malin, intéressant et original (cependant plus dans le fond que dans la forme), et qui a également pour lui de nous pousser à la réflexion autant que de nous divertir.
03/02/2019 à 18:21 El Marco (3422 votes, 7.2/10 de moyenne) 3