La Forêt des renards pendus

(Hirtettyjen kettujen metsä)

  1. Lapone, la brute et le truand

    Suite à un braquage partiellement raté, Rafael Jutunen se retrouve avec un paquet de lingots d'or à disposition et ses deux complices en prison. Mais la belle vie ne va pas durer car ces derniers vont sortir sans tarder et lui réclamer la part qui leur revient. Seulement, Rafael ne compte pas partager et décide, pour ne pas se faire retrouver, de se terrer avec les lingots dans le fin fond de la forêt lapone. C'était sans compter sur un ex-officier alcoolique, une nonagénaire en fugue à qui on ne la fait pas et un renardeau joueur.

    Arto Paasilinna est un nom qui parle à tous les amateurs de livres, les personnes qui fréquentent assidûment les rayonnages des bibliothèques et autres librairies. Pour autant, tout le monde n'a pas goûté à la plume de l'espiègle Finlandais et à ses aventures truculentes. Cet opus, paru initialement en 1983 – et traduit en français une dizaine d'années plus tard par Anne Colin du Terrail – tient autant du roman à suspense que de la comédie burlesque.
    On prend beaucoup de plaisir à suivre les déboires de Rafael Jutunen, qui de chanceux au départ, va passer plutôt poissard. Le personnage de la vieille dame n'est pas piqué des vers et le trio, voire le quatuor si l'on y intègre « Cinq-cents-balles », le surnom du renard chapardeur, apprend à cohabiter, pour le meilleur, le pire, et le plaisir du lecteur.
    À défaut d'être exceptionnels – ils sont même parfois prévisibles – les rebondissements sont souvent drôles et l'imagination malicieuse de l'auteur fait parfois des merveilles.

    Écrit il y a vingt-cinq ans, La forêt des renards pendus est un texte qui a bien vieilli et se lit toujours avec grand plaisir. Pour preuve, il vient d'être adapté en bande dessinée par Nicolas Dumontheuil chez Futuropolis et l'adaptation, forcément plus condensée mais fidèle, vaut aussi le détour. Une belle porte d'entrée vers l'univers débridé du Finlandais Arto Paasilinna.

    /5