La Terre des morts

23 votes

  • 9/10 Un énième roman que Franck 28 n'a probablement jamais lu, ou comment le commandant Stéphane Corso, de la Brigade Criminelle du 36 de Paris, en vient à enquêter sur le meurtre particulièrement sordide (et dans le même temps, recherché du point de vue esthétique, avec « sourire de Dublin », pierre calée dans la bouche et nœuds complexes) d’une strip-teaseuse. Face à lui et à son équipe va se profiler un peintre maudit, miracle de l’enseignement artistique appris bien tard, traînant une aura maléfique, pour un affrontement qui va révéler bien des surprises. J’avais été heureux, il y a quelque temps, de renouer avec les ouvrages de Jean-Christophe Grangé (en l’occurrence, « Lontano »), et je me réjouis de cette lecture. D’entrée de jeu, on retrouve la patte du maestro : des phrases qui claquent, des individus maltraités, fragmentés, et une intrigue ténébreuse. Ici, plusieurs personnages ont retenu mon attention, dont Corso, ancien junkie et esclave sexuel des caves de banlieue, devenu une épée chez les policiers, et qui bataille comme un lion pour reprendre la garde de leur fils à son ex-épouse (elle-même est assez gratinée). Les milieux interlopes du porno et du bondage sont détonants, avec leur lot de pratiques ignominieuses, jusqu’au vertige : l’auteur pousse certes le bouchon assez loin, mais ce naturalisme ne m’a pas choqué (ayant déjà lu des ouvrages de Nada, plus rien ne peut vraiment me crisper dans le domaine, je pense). L’histoire est particulièrement dense, sans temps mort à mes yeux, et je me suis littéralement passionné pour les divers pans de l’enquête, dédaléenne, tonitruante, arachnéenne. Pas mal de rebondissements (la partie consacrée au procès a été l’une de mes préférées par l’atmosphère étouffante comme par les surprises qui y pleuvent). Je n’ai pas vu passer les nombreuses pages de ce beau pavé (je me le suis pris en édition de poche), jusqu’aux révélations finales dans ce caveau, explosives, et si typiques de la bibliographie et des obsessions de JCG : je ne suis pas près d’oublier ces ultimes révélations, d’autant qu’elles apportent dans les dernières pages du roman le sens la raison du titre « La Terre des Morts ». Certes, il y a des éléments un peu capillotractés dans la confession finale et d’outre-tombe du tueur, mais j’ai adoré cette machination, si puissante du point de vue de sa force de percussion littéraire. Et ce que j’ai beaucoup apprécié également, c’est ce côté resserré, compact, de l’intrigue (on est ici assez loin des diverses pièces du puzzle que constitue « Lontano »). Un thriller particulièrement âpre et sombre, étourdissant et fascinant, d’autant plus qu’il révèle nombre de facettes de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus animal, de plus primitif. Un de mes préférés de Grangé, définitivement.

    28/11/2024 à 19:39 El Marco (3456 votes, 7.2/10 de moyenne) 7

  • 8/10 Lu il y a quelque temps. Un tout bon Grangé. Trois parties bien distinctes, du rythme, une intrigue originale, un final inattendu, des personnages bien campés. Bref, un très bon moment de lecture.

    11/05/2024 à 22:09 Franck 28 (727 votes, 7.7/10 de moyenne) 2

  • 9/10 Un des meilleurs Grangé à mon avis.
    On y retrouve un flic qui m'a fait penser à Niemans des rivières pourpres et a celui de Kaiken dont j'ai oublié le nom. Des personnages torturés, violents mais ayant aussi au fond d'eux une petite part d'innocence.
    Dans ce roman, JC Grangé explore a la fois le monde de la peinture et celui de la nuit, de la perversion et du SM. Et il y a des passages difficiles mais ce monde existe!
    JC Grangé a construit une histoire ou peu a peu tout s'explique nous laissant tout au long du roman nous interroger sur Sobierski: Coupable ou non coupable. Et on oscille d'un coté à l'autre de la balance tout au long jusqu'à la dernière partie.
    Un autre point que JC Grangé a corrigé depuis quelques romans c'est le fait (et beaucoup le lui reprochaient) de ne pas savoir terminer ses romans, de bâcler ses fins. Depuis Lontano et Congo requiem ce n'est plus le cas. Et je dirai que la fin de la terre des morts est un petit bijou qu'il nous a ciselé.

    04/05/2021 à 03:08 eagle4 (816 votes, 7.3/10 de moyenne) 3

  • 8/10 Roman en 3 parties qui trouvent tout son intérêt dans la dernière. Le début est un peu convenu, les perso caricaturaux mais on s'enlise peu à peu dans les bas-fonds et la partie "procès" est vraiment très bien fichue. Tout s'imbrique à ce moment là.

    03/05/2021 à 23:21 Nelfe (227 votes, 7.5/10 de moyenne) 4

  • 7/10 A chaque nouvel opus, Grangé tisse l’intrigue autour d’un thème de prédilection : le Japon et ses codes d’honneurs dans Haïken, le Diable et les anges dans Le serment des limbes, … Et, à chaque fois, le thème y est décrit avec tant de détails, de précisions, qu’on a le sentiment de suivre un cours. Mais Grangé a l’art et la manière de rendre cette leçon agréable et ludique. Oui, il est romancier, auteur de polars.

    Dans La terre des morts, on rentre dans le monde du SM, du bondage mais également dans l’Art de la peinture. Même si les résumés soulignent avec, parfois, trop de prévenance, la présence de scènes politiquement incorrectes, de pratiques sexuelles « hors normes », l’écriture de Grangé est, malgré tout, mesurée et polie. Mais comme on dit : les goûts et les couleurs… Sinon, allez lire 50 nuances de Grey si ce n’est pas trop « hard »…

    On retrouve également dans ce livre le fameux policier rebelle, Corso, à la gueule d’ange mais aux mœurs dissolues ; au passé malheureux et à l’esprit « no futur » ; à celui qui a sacrifié sa vie de famille pour sa vocation de flic mais qui veut se racheter auprès de son fils ;… Oui, c’est stéréotypé à souhait.

    Malgré tout, La terre des morts propose une lecture intéressante et une histoire qui se laisse lire. Et j’ai trouvé pour ma part la connexion (même fictive) des meurtres avec le peintre Goya assez intéressante. Je passerai, cependant, sous silence le non-sens du mobile du meurtrier. Mais c’est comme la perception des pratiques sexuelles, c’est complément subjectif.

    25/09/2020 à 14:24 JohnSteed (631 votes, 7.7/10 de moyenne) 3

  • 6/10 Le début — l’enquête qui piétine durant un bon moment, l’écriture, très crue, le domaine du hard… m’a assez déplu et j’ai dû m’accrocher pour continuer. Vient ensuite une accélération dans l’histoire, qui commence à intriguer, puis un procès assez palpitant. La dernière partie où l’enquête redémarre, mais de manière beaucoup plus rythmée, avec quasiment une révélation à chaque fin de chapitre, est également intéressante. Au final, je trouve quand même l’histoire assez tirée par les cheveux, et j’ai l’impression de retrouver à chaque fois chez Grangé la même personnalité chez ses « flics » principaux (Kasdan, Corso, Passan, Morvan…), ce qui commence à me lasser un peu. Cela dit, on passe toutefois, après le début un peu longuet, un bon moment de lecture.

    09/07/2020 à 13:47 mamboo (444 votes, 6.8/10 de moyenne) 1

  • 8/10 Un très bon roman avec 3 parties bien marqués. La première partie met en lumière l’enquêteur écorché par la vie et dans la vie Corso et son équipe qui mènent l 'enquête dans le milieu du sexe sous de très diverses formes. La deuxième partie relate le procès qui se révélé être un show à rebondissement. Et la troisième partie expose la vérité et le dénouement que je n'aborderai pas. Pour ma part, tout se tient correctement, même si je trouve le personnage un peu "trop" dans son attitude, son métier, sa vie personnelle, ses relations qui fait bizarrement preuve de naïveté par moment. En tout cas, très bonne lecture pour moi ou j'ai eu du mal à lâcher le livre.

    10/05/2020 à 23:25 bidibule (257 votes, 7.9/10 de moyenne) 4

  • 9/10 Un début un peu long avec une enquête laborieuse dans le domaine des perversions sexuelles (domaine déjà ébauché dans Lontano) qui endort un peu le lecteur pour mieux rebondir et s'intensifier avec le procès (là on ne sait plus sur quel pied danser : innocent ou coupable ?) et finir en apothéose. C'est tout bonnement machiavélique ! D'accord on peut trouver cela irréaliste mais n'est-ce pas le propre de la littérature et de la littérature de genre en particulier ? En tout cas, moi, j'ai adoré me faire manipuler par Grangé et j'en redemande !

    29/11/2019 à 15:05 mireille (440 votes, 7.6/10 de moyenne) 5

  • 5/10 Une enquête longue et laborieuse. L'univers glauque dans lequel ont lieu les meurtres ne pimente même pas une histoire assez ennuyeuse. L'intrigue manque de punch et les personnages sont tous beaucoup trop impliqués dans celle-ci pour être réaliste. Les rebondissements sont assez prévisibles, seul le dénouement est un peu inattendu et pour cause, c'est Dallas et Les feux de l'amour version thriller.

    31/05/2019 à 19:04 Grolandrouge (1598 votes, 6.6/10 de moyenne) 3

  • 6/10 Amis de la poésie et du romantisme, autant vous prévenir, ce livre n'est pas pour vous. On est dans le hautement trash, le sordide et le voyeurisme à l'excès.
    La première partie est vraiment gratinée dans le domaine des perversions sexuelles et la plupart des protagonistes du roman ont des pratiques pour le moins extrêmes. Alors, on ne les trouve pas forcément très attachants et la crédibilité de l'ensemble en prend un coup dans l'aile.
    La deuxième partie est, fort heureusement, bien plus soft et se concentre sur l'enquête, avec son lots de rebondissements et de révélations fracassantes qui maintiennent le lecteur éveillé jusque tard dans la nuit.
    Le scénario est machiavélique (Grangé oblige !) mais complètement improbable. Et puis, l'ultime coup de théâtre se renifle à des kilomètres à la ronde donc je n'ai pas bénéficié du dernier effet kiss cool et j'en suis restée toute déconfite.

    20/03/2019 à 10:32 Ironheart (848 votes, 7.4/10 de moyenne) 10

  • 4/10 Avec « La terre des morts » , l’auteur a capitalisé sur presque toutes les perversions qu’on peut imaginer. La fange sexuelle qu’il y décrit ressemble à l’enfer et rendrait fou tout un couvent. Dieu quelle surenchère…Pourquoi en faire autant ? Pourquoi accumuler ces couches abjectes qui provoquent la nausée ?

    17/03/2019 à 07:52 PoisonIvy (346 votes, 7.7/10 de moyenne) 3

  • 9/10 J'aurais bien mis 9,5 mais ce n'est pas possible . Je ne mets pas 10 car il y a quelques imperfections à mon goût, mais c'est personnel.
    C'est de loin l'un des meilleurs thrillers de l'année. Peut-être même le meilleur ouvrage de l'auteur.
    Une œuvre à faire découvrir , comme cadeau de Noël ? à tous les amateurs de polars.

    01/11/2018 à 13:37 dioler (31 votes, 8.7/10 de moyenne) 7

  • 8/10 J'ai bien aimé ce nouveau Grangé. On a envie de découvrir le fin mot de l'histoire et la vérité sur l'auteur des meurtres. La fin est surprenante et nous éclairci sur les raisons qui ont poussé le meurtrier a commettre ces crimes.

    15/09/2018 à 21:39 Matyeux (125 votes, 7.5/10 de moyenne) 4

  • 8/10 Du Grangé comme je l'aime! Une histoire originale et bien ficelée avec un dénouement surprenant.

    07/09/2018 à 15:24 guimouts (428 votes, 7.8/10 de moyenne) 4

  • 9/10 J'ai pleinement retrouvé le style de l'auteur à ses débuts, avec un roman brut, fort, net, efficace, et j'ai vraiment adoré cette sensation !
    Le scénario est implacable, tous les ingrédients sont là et savamment dispersés, pour moi on frôle le chef d'oeuvre

    19/08/2018 à 14:41 Rod (95 votes, 7.8/10 de moyenne) 4

  • 9/10 C'est de mon point de vue un véritable retour aux sources de J.C Grangé. On retrouve dans ce roman tous les ingrédients et le cheminement qui ont fait son vrai premier succès à savoir Les Rivières Pourpres. La première partie de suivi de l'intrigue avec toutes ses composantes, une résolution qui fait appel aux mêmes chemins d'explications - mais chut ! - sans oublier une fin captivante, à la différence des fins des certains de ses romans qu'il avait tendance à rater. Plongez vous à lecture débridée dans ce roman ... et SVP une suite.

    23/07/2018 à 09:36 fred69 (85 votes, 6.5/10 de moyenne) 10

  • 6/10 Mouais... après le formidable diptyque Lontano /Congo Requiem, je trouve que JC Grangé retombe dans une histoire pas franchement captivante, même si le procès redonne un souffle à l'ensemble.

    12/06/2018 à 11:43 FatPat (36 votes, 6.3/10 de moyenne) 2

  • 5/10 Poussif et longué...avec un flic looseur et une enquête qui piétine. Pas du tout habituel pour JC Grangé.

    11/06/2018 à 11:17 jasonkite (261 votes, 6.9/10 de moyenne) 2

  • 10/10 Il m'a fallu 1 nuit pour me fixer sur la note que j'allais mettre à ce Grangé dans mon échelle de saveur des thrillers. Et quelle nuit ! Avec cette histoire et son final, J'hésitais entre 9 et 10. Au final, ce sera donc 10 - chef d'oeuvre - et à partir de maintenant si je dois conseiller un titre pour découvrir l'auteur ce sera celui-là !
    3 parties distinctes, dont un procès au milieu (inédit pour Grangé !) qui permet de se détacher de l'enquête de terrain de la 1ere partie pour s'attarder sur les arguments d'une défense déstabilisante dans nos propres convictions. Ça m'a même donné envie de lire du Grisham pour approfondir le genre sur un livre entier !
    Sur le fond du livre et son "héros", ça faisait longtemps que je n'avais pas autant douté sur le jugement d'un personnage principal dans un thriller : d'habitude, je me range facilement derrière lui et j'appuie ses convictions ou ses doutes, mais là, je ne serai jamais allé aussi loin que lui et j'aurai abandonné la piste qu'il suit assez rapidement ou, au contraire, accéléré aux moments où il doutait. Ça change, et dans le bon sens !!
    L'enquête sur Sobiersky, tueur-repenti devenu artiste-peintre, est rapide et ultra violente dans un monde artistique, où la peinture et le sexe se croisent et se décroisent. Je ne peux (très, très) malheureusement pas juger de la qualité des recherches de Grangé sur le monde du sexe, mais ça me semble totalement crédible et flippant de savoir qu'il existe des personnes aussi décalées sur ce plan-là. Mais bon, si ça se trouve quelqu'un qui lit mon avis est-il adepte, qui sait ! (Un MP pour se denoncer ? ^_^)
    Quant à la 3e partie, elle est géniale, dans le sens "qui tient du génie". Je pense que cette fin est une des plus réussies que j'ai rarement lues dans un thriller (hors celles de Thilliez, dont les fins sont plutôt axées sur des doubles-sens et énigmes, plus cérébrales).
    Le maitre du thriller horrifique, c'est bien Grangé ! Les quelques questions en suspens après le procès trouvent leur réponse alors que tout semblait bien ficelé. Franchement, ma nuit m'a porté vers ce 10 et je trouve que c'est largement mérité. Monsieur Grangé, vous me faites flipper, et vous le faites bien !

    10/06/2018 à 08:42 athanagor (292 votes, 7.8/10 de moyenne) 13

  • 7/10 Avec son diptyque africain, Lontano et Congo Requiem, Jean-Christophe Grangé avait su rallumer le désir, et j'attendais tout naturellement que son nouvel opus, annoncé comme sulfureux, me donne un gros coup de chaud, voire un coup de cœur...
    La partie de plaisir s'est d'abord muée en mauvais coup... En cause: des préliminaires ratés, et cette intrigue saucissonnée, ligotée dans sa première partie par un traitement assez sage de l'aspect SM et des autres déviances sexuelles, comparé, par exemple, à la subversion d'un Sénécal... J'aurais aimé de la part du taulier du polar hexagonal une approche un peu moins routinière, un peu plus trash, surtout quand on sait qu'en amour, c'est la routine qui tue tout...
    Mais dans un second temps, le pouvoir de séduction de Grangé reprend le dessus, dans la façon qu'il a de prendre son public à contre-pied, dans son art consommé de mener son récit, et même si on se demande jusqu'à quel point il poussera le vice de l'abracadabrantesque, quand l'enquête originale se transforme en quête originelle, on se prête de bonne guerre au cocufiage, en acceptant de fermer les yeux sur les écarts de conduite de l'auteur...
    Au final, une lecture pas orgasmique, un démarrage plus passif que lascif, mais un thriller à conseiller tout de même à tous les hédonistes du polar, sans craindre la débandade...

    04/06/2018 à 20:38 jackbauer (728 votes, 7.2/10 de moyenne) 9