Toucher mortel

(Love You Dead)

  1. Jodie n’est pas ce qu’elle paraît. Belle, désirable, cette presque quadragénaire est une croqueuse d’hommes. Et quand elle croque, c’est pour tuer. Ses proies : des hommes plus âgés qu’elle et riches. Parce qu’elle est atteinte d’une envie profonde et radicale de vivre des jours heureux et opulents, elle n’a de cesse de tuer ses époux successifs pour récupérer leurs fortunes. Mais le vol de deux cent mille dollars va engendrer un enchaînement de péripéties, parmi lesquelles le fait que le commissaire Roy Grace et son équipe vont s’intéresser de près à elle.

    Ce douzième opus de la série consacrée à Roy Grace séduit d’entrée de jeu par son style. Peter James use d’une plume simple mais terriblement efficace, se rapprochant de la dynamique d’illustres collègues comme Douglas Preston et Lincoln Child. Un véritable page-turner, presque un modèle du genre. L’adversaire principal de notre héros est ici une femme redoutable, aussi venimeuse que les serpents et les araignées qui la fascinent et qui lui sont très utiles pour se débarrasser de ses maris consécutifs. Certaines scènes mettant en scène ces bestioles constituent d’ailleurs de grands moments, très visuels, à faire naître des frissons, très légitimes, chez les victimes d’arachnophobie et d’ophiophobie. Traumatisée dans sa tendre enfance par son physique ingrat, rabaissée par les comparaisons avec sa sœur, elle saura vite tuer cette dernière et user de la chirurgie esthétique avant de se lancer dans une croisade où vont se mêler meurtres et quête du gain. Dans le même temps, des personnages déjà apparus dans d’autres ouvrages de la saga réapparaissent, dont le redoutable Tooth, un tueur à gages déterminé et dangereux, pour qui peu de choses « sont son truc ». Le lecteur aura également l’occasion d’en apprendre plus sur ce qui est arrivé à Sandy, l’épouse de Roy, jusqu’ici disparue, avec un épilogue poignant à la clef. Et même si certains passages sont un peu capillotractés (comme certains dialogues convenus ou des profils psychologiques de victimes de Jodie trop rapidement brossés), le livre est un vrai régal.

    Un succès de plus pour Peter James et son personnage emblématique.

    /5