Nuit sans fin

(City of Endless Night )

  1. La traque du « Coupeur de têtes »

    Deux gamins découvrent un cadavre. Fait obscène : la tête est manquante. La victime est rapidement identifiée : il s’agit de la fille d’un nabab des nouvelles technologies ayant fait fortune dans le domaine des plateformes de musique sur Internet. C’est ensuite un avocat véreux qui est assassiné dans son appartement, véritable bunker protégé par une myriade de systèmes de sécurité, avant que sa tête ne soit également tranchée. La liste des victimes ne fait que s’allonger tandis que le NYPD ne parvient pas à comprendre les motivations de ce tueur sans pitié et redoutable, dont la route va, à un moment ou un autre, croiser celle de Pendergast.

    Ce dix-septième opus de la série consacrée à Pendergast est un nouveau régal. D’entrée de jeu, la plume de Douglas Preston et de Lincoln Child envoûte, avec son apparente simplicité qui dissimule une efficacité redoutable. Les chapitres, courts et endiablés, alternent si vite que l’on ne voit guère défiler les quelque trois cents soixante pages de ce livre. Comme d’habitude, les auteurs ont pris soin de faire intervenir des personnages secondaires savoureux, comme ce journaliste sur le retour avide de scoops au point de tisser une théorie vite lucrative, ou encore ce jésuite s’inspirant des théories de Savonarole. L’intrigue est également bien bâtie, préservant un long suspense avant que la vérité n’apparaisse. Si les motivations profondes du psychopathe ne sont guère originales, les derniers chapitres, haletant combat entre ce monstre et Pendergast, sont palpitants, et l’on comprend les origines du bouleversement psychologique de cet individu, si retors et dément. L’agent spécial Pendergast ainsi que son fidèle ami D’Agosta devront redoubler d’efforts, tant physiques que moraux et intellectuels, pour contrer les plans de ce forcené.

    Un nouvel ouvrage brillant et sémillant, qui prouve, si l’on en doutait encore, que cette saga est l’une des meilleures de la littérature policière actuelle.

    /5