La Planète des nains de jardin

(Planet of the Lawn Gnomes )

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  • 6/10 … ou les déboires du jeune Jay Gardener, enfant habitué à réaliser de sales farces, que ses parents ont de plus en plus de mal à supporter (surtout ses incartades) au point de devoir déménager, et qui se retrouve aux prises avec une ville qui semble contrôlée par des nains de jardin. Ouch… Dit comme ça, cela ressemble à un immonde navet poisseux. Même si je ne suis pas vraiment un aficionado de R. L. Stine, je lui reconnais volontiers le talent d’imaginer des histoires assez folles, bien montées pour la plupart, avec un sens de la rythmique consommé, et ponctuées de rebondissements prenants pour les jeunes lecteurs auxquels il s’adresse. Là, je me suis surtout embarqué dans ce livre pour me rendre compte de la façon dont l’auteur se dépatouillerait avec ce récit gentiment foutraque, au point de départ difficilement soutenable, et je dois dire que j’ai été agréablement surpris. On retrouve l’archétype des personnages qui peuplent communément les livres de l’écrivain, quelques cliffhangers en fin de chapitres plutôt bien sentis (ou du moins efficaces), et un dénouement final presque impossible à trouver (où le titre prend une saveur particulière). A côté de ça, R. L. Stine multiplie les effets et saynètes pas toujours nécessaires, comme les accidents causés par le labrador qui tiennent plus du scalp que du simple ressort capillotracté, ou encore l’apparition des buses n’apportant pas grand-chose à mes yeux à l’histoire. Quant au final, même s’il est assez imprévisible, il est sacrément culoté, et pourra décevoir une part du lectorat en raison de ce choix scénaristique. Je ne l’approuve pas vraiment, j’avais imaginé d’autres solutions alternatives qui correspondaient selon moi mieux au tracé du récit, mais qu’importe : si l’écrivain continue à avoir tant de succès, c’est qu’il a opéré (et continue de le faire) de bons choix quant à ses ouvrages. Bref, pas un de mes romans préférés de sa bibliographie, c’est certain, mais j’ai apprécié l’aplomb de monsieur Stine à choisir une histoire de ce type, à l’assumer et à proposer une fiction sur ce fil directeur sans jamais mettre les pieds dans le vide du grand ridicule, même s’il faut bien évidemment apprécier les romans sacrément excentriques pour comprendre et goûter ce type de littérature.

    13/02/2019 à 08:45 El Marco (3432 votes, 7.2/10 de moyenne) 2