L'Escadron guillotine

(Escuadrón guillotina)

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  • 8/10 Une histoire assez brève, sympathique et amusante dans laquelle nous suivons les aventures et surtout mésaventures d'un inventeur de guillotine à la sauce guacamole. A ses côtés nous mettons un pied dans la révolution mexicaine des années 1910 en accompagnant notamment Zapata et surtout Pancho Villa. Je poursuivrai ma découverte de cet auteur prochainement avec "Le bison de la nuit".

    07/04/2022 à 06:24 Grolandrouge (1484 votes, 6.6/10 de moyenne) 3

  • 8/10 Guillermo Arriaga raconte la révolution mexicaine (1910 - 1920) à sa façon : la moins respectueuse possible. Après la bataille de Torréon qui voit la mythique División del Norte de Pancho Villa écraser les forces loyalistes, nous suivons les tribulations du licenciado Velasco, avocaillon à la dérive qui manque d’argent mais pas d'idées, notamment UNE ! Profitant du climat de relâchement consécutif à la victoire, il soumet à Villa une invention extraordinaire, capable selon lui de semer la terreur parmi ses ennemis et de consolider son pouvoir : la guillotine ! Intrigué, Villa demande à voir - et, ravi, s’amuse à actionner le redoutable instrument. A la fin, éclaboussé de sang et fatigué de voir tous ces corps sans tête gigoter comme des pantins, il décide de nommer son promoteur capitaine et lui confie un escadron qui va bientôt s’illustrer. Ainsi naît l’Escadron Guillotine, qui connaîtra des heures de gloire jusqu’au jour où le mécanisme de la machine, mal entretenu, s’enraye. Humiliation du caudillo, disgrâce de l’infortuné Velasco qu'on relègue aux corvées de cuisine. La guillotine finit par reprendre du service, tranche le col d’un gringo (allusion à Ambrose Bierce, disparu dans la tourmente mexicaine), escorte les cavaliers jusqu’à Mexico et se voit consacrée comme symbole du nouvel ordre national.
    Arriaga ne tombe dans aucun des pièges de l’exagération baroque à la mexicaine, maniant un humour noir et glacial, adoptant un ton faussement neutre et détaché, imposant sa vision sanglante avec d’autant plus de force qu’il se garde d’appuyer le trait.

    27/07/2017 à 11:21 Surcouf (362 votes, 7.2/10 de moyenne) 5