Maya a dix-huit ans. Ballottée de famille en famille, elle a été amenée à se prostituer pour gagner sa vie. Mais là, Maya fuit. La mort à ses trousses.
Devenue la favorite du maire, qui les préfère jeunes, elle a appris des choses qu'elle ne devait pas savoir. Devenue gênante, on conseille l'édile, plutôt réticent, qu'il n'y a qu'une façon de s'assurer du silence de la fille : l'occire et livrer son corps aux alligators.
Mais voilà, alors qu'elle était ligotée dans le coffre d'une voiture, Maya parvient à échapper à ses poursuivants et à se cacher dans la forêt. Là, rien que des arbres. Et la maison de Leonard Moye.
Dans Dernier appel pour les vivants, premier roman de Peter Farris paru chez Gallmeister en 2015, il était question de braquage et de néonazis. Ici, le point de départ est on ne peut plus classique : une jeune fille fuit des hommes prêts à tout pour faire d'elle un cadavre. Pourtant rebattu, l'auteur rend le sujet passionnant, en grande partie grâce aux deux personnages principaux, tous deux attachants à leur manière. Il y a donc Maya, jeune fille un brin candide mais pas bête, pleine de ressources quand il s'agit de sauver sa peau. Et il y a Leonard. L'ancien vit comme un ermite dans sa cabane avec un mannequin à qui il parle et fait à manger et une bonne collection d'armes à feu. Lors de ses rares virées en ville, il est autant raillé que craint et l'on ne sait plus très bien séparer légende et réalité à son propos. La sombre histoire de corruption mouillant le maire d'une grande ville jamais citée – Atlanta sans doute – n'est pas détaillée et n'est clairement pas le centre du propos. Elle est surtout prétexte à amener les divers personnages dans la présente situation. S'ensuit cavales, y compris souterraines, fusillades et autres scènes d'action dans lesquelles l'auteur est on ne peut plus à son avantage. Mais aussi quelques moments plus intimes et émouvantes, notamment dans la relation entre ces deux êtres solitaires chacun à leur manière, comme ce passage mémorable où Leonard part en ville avec son mannequin pour lui acheter des serviettes hygiéniques, à moins que ce ne soit pour Maya...
On sent que Peter Farris prend beaucoup de plaisir à jouer avec les codes du genre – méchants retors à souhait, dialogues bien sentis, etc. – et le lecteur n'est pas en reste.
Sans révolutionner le genre, Peter Farris nous propose avec Le Diable en personne un très bon roman noir, plaisant et diablement efficace.
Maya a dix-huit ans. Ballottée de famille en famille, elle a été amenée à se prostituer pour gagner sa vie. Mais là, Maya fuit. La mort à ses trousses.
Devenue la favorite du maire, qui les préfère jeunes, elle a appris des choses qu'elle ne devait pas savoir. Devenue gênante, on conseille l'édile, plutôt réticent, qu'il n'y a qu'une façon de s'assurer du silence de la fille : l'occire et livrer son corps aux alligators.
Mais voilà, alors qu'elle était ligotée dans le coffre d'une voiture, Maya parvient à échapper à ses poursuivants et à se cacher dans la forêt. Là, rien que des arbres. Et la maison de Leonard Moye.
Dans Dernier appel pour les vivants, premier roman de Peter Farris paru chez Gallmeister en 2015, il était question de braquage et de néonazis. Ici, le point de départ est on ne peut plus classique : une jeune fille fuit des hommes prêts à tout pour faire d'elle un cadavre. Pourtant rebattu, l'auteur rend le sujet passionnant, en grande partie grâce aux deux personnages principaux, tous deux attachants à leur manière. Il y a donc Maya, jeune fille un brin candide mais pas bête, pleine de ressources quand il s'agit de sauver sa peau. Et il y a Leonard. L'ancien vit comme un ermite dans sa cabane avec un mannequin à qui il parle et fait à manger et une bonne collection d'armes à feu. Lors de ses rares virées en ville, il est autant raillé que craint et l'on ne sait plus très bien séparer légende et réalité à son propos. La sombre histoire de corruption mouillant le maire d'une grande ville jamais citée – Atlanta sans doute – n'est pas détaillée et n'est clairement pas le centre du propos. Elle est surtout prétexte à amener les divers personnages dans la présente situation. S'ensuit cavales, y compris souterraines, fusillades et autres scènes d'action dans lesquelles l'auteur est on ne peut plus à son avantage. Mais aussi quelques moments plus intimes et émouvantes, notamment dans la relation entre ces deux êtres solitaires chacun à leur manière, comme ce passage mémorable où Leonard part en ville avec son mannequin pour lui acheter des serviettes hygiéniques, à moins que ce ne soit pour Maya...
On sent que Peter Farris prend beaucoup de plaisir à jouer avec les codes du genre – méchants retors à souhait, dialogues bien sentis, etc. – et le lecteur n'est pas en reste.
Sans révolutionner le genre, Peter Farris nous propose avec Le Diable en personne un très bon roman noir, plaisant et diablement efficace.