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7/10 Marc Meneric a disparu. Le seul indice que possède sa famille, c’est un lieu et une date. La mer au sud des Philippines, le 17 octobre à 23h32. C’est sa montre GPS qui a transmis l’information. Il était ingénieur en géostatistique, devant ainsi découvrir des gisements miniers. Son frère Vincent, lobbyiste dans la même entreprise, ne peut se résoudre à ce que le cercueil de Marc demeure vide. Aussi part-il à la recherche du corps de son frère.
Ce premier roman de Philippe Rouquier a reçu le Prix du premier roman policier du festival de Beaune en 2017, avec un jury parmi lesquels figuraient Jean-Christophe Grangé et Sylvie Granotier. D’entrée de jeu, l’auteur impose sa plume : foisonnante, intelligente, efficace. Le récit consiste en une longue traque du corps de Marc, même si Vincent est persuadé à de nombreuses reprises qu’il n’est pas mort. Au gré de son périple, il fera de multiples rencontres, entre personnages doubles et troubles, femmes fatales, trafiquants, ainsi que des concurrents aux dents effilées. Par moments, le rythme faiblit, et le lecteur friand de suspense effréné, de courses-poursuites haletantes et de complots à l’échelle intercontinentale en seront pour leurs frais. Néanmoins, Philippe Rouquier mérite amplement sa récompense ainsi qu’un large lectorat pour au moins deux raisons. Lorsque l’on découvre la raison de la disparition de son frère, on est à peu près aussi désarçonné que Vincent : le choix de l’écrivain est fin et crédible, atypique, ne pouvant que surprendre. L’autre raison est le panache du final. Des pages d’une extrême sensibilité, brillantes et émouvantes, loin des clichés de la littérature de ce genre, dont on se souviendra longtemps.
Un premier roman très maîtrisé, mis à part quelques passages plus faibles ou engourdis, qui ne peut que nous permettre d’espérer de la part de Philippe Rouquier d’autres ouvrages de cette teneur, dans un avenir que l’on souhaite évidemment le plus proche possible.09/07/2018 à 09:16 El Marco (3430 votes, 7.2/10 de moyenne) 3