L'Assassin des ruines

(Der Trümmermörder)

5 votes

  • 8/10 Hambourg, 1947.
    La ville hanséatique, à l’instar de Brest, est littéralement en ruines à cause des bombardements britanniques. Comme si cela ne suffisait pas, l’hiver le plus froid du siècle se profile. La nourriture manque, les habitants peinent à se chauffer, les sans-logis se réfugient tant bien que mal dans les caves des maisons détruites. Et par-dessus le marché, voilà que le corps nu d'une jeune fille est retrouvé parmi les décombres. L’inspecteur principal Frank Stave mène l’enquête. Seulement, personne ne signale la disparition de la jeune femme qui s’avère difficile à identifier. Avant que l’on ne retrouve une seconde victime, elle aussi non identifiée.

    Inspirée d’une histoire vraie et jamais résolue, ce policier historique très solidement documenté est passionnant du début à la fin et rappelle (le ton caustique en moins), l’excellente série de feu Philip Kerr. L’inspecteur Stave, qui a perdu sa femme dans les bombardements et essaie en parallèle de retrouver les traces de son fils porté disparu sur le front de l’est, est attachant. Il s’agit du premier tome d’une trilogie qui se poursuit avec L’orphelin des docks et Le Faussaire de Hambourg.

    03/12/2021 à 16:07 Hoel (1157 votes, 7.6/10 de moyenne) 7

  • 7/10 Le roman est inspiré d'un quadruple meurtre qui a réellement eu lieu à Hambourg, après la guerre, et qui est resté inexpliqué. L'histoire se déroule dans une ville en ruines, durant un hiver au froid sibérien, où le marché noir est florissant et où les habitants cherchent péniblement à survivre. Les flux de population (personnes déplacées, prisonniers de guerre libérés, anciens nazis en fuite, déportés juifs cherchant à fuir en Palestine) rendent les choses très difficiles pour les inspecteurs. Il en résulte une belle fresque historique, mais un récit très lent et statique où il ne se passe pas grand chose avant les dernières pages.

    06/10/2021 à 18:32 gamille67 (2404 votes, 7.3/10 de moyenne) 7

  • 7/10 Un bon début pour cette trilogie avec un policier assez sombre et triste tout comme le cadre de l'histoire: Hambourg détruite en 1947. De bonnes intrigues mais assez peu de personnages. Stave est moins charismatique que son collègue berlinois Bernie Gunther mais l'ensemble est pas mal et je poursuivrais cette série.

    29/07/2020 à 19:06 Grolandrouge (1574 votes, 6.6/10 de moyenne) 7

  • 7/10 Cay Rademacher, un nouveau venu qui s'en sort avec les honneurs sur le terrain du polar historique avec en toile de fond l'Allemagne après-guerre. La tâche n'est pas aisée, mais l'auteur s'appuie sur une histoire vraie et sur ses personnages pour bâtir une intrigue solide, vivante, basée à Hambourg (cela change un peu de Berlin avec toute l'affection que je peux avoir pour cette ville), Bien sûr, tout n'est pas parfait, deux trois raccourcis faciles et une fin un peu hâtive à mon goût. Une série qui débute bien avec son personnage principal Stave que je prendrai plaisir à suivre dans le futur.

    18/11/2017 à 11:32 Jabba (441 votes, 7/10 de moyenne) 9

  • 9/10 Hambourg, 1947. L’Allemagne tente de panser ses plaies. Le froid martyrise la population, tandis que tout manque : nourriture, vêtements, bois, etc. On découvre un cadavre anonyme dans les ruines. Frank Stave, Polizei-Oberinspektor, doit mener l’enquête aux côtés de Lothar Maschke, un collègue des mœurs, et MacDonald, représentant la tutelle britannique. Et quand d’autres morts sont retrouvés, les policiers savent que quelque chose de particulièrement grave est en train de se tramer.

    Nouveau venu dans le cercle des auteurs de polars, Cay Rademacher fait très fort avec ce roman. D’entrée de jeu, le lecteur est plongé dans la tragédie hambourgeoise, simple miroir grossissant de la situation allemande. Un mois de janvier particulièrement hiémal. Des rationnements insupportables, conduisant la population à l’impensable. Le marché noir, pieuvre monstrueuse et imparable. Et une reconstruction qui tarde à s’amorcer, tandis que les vainqueurs se partagent encore le territoire national. A cet égard, l’auteur réussit de main de maître l’exercice de l’immersion, sans jamais que cela ne devienne pesant : les descriptions faites de la cité sont à la fois saisissantes de réalisme et inoubliables. Dans le même temps, le personnage de Frank Stave est très réussi : il a perdu sa femme dans un bombardement et est toujours sans nouvelle de son fils unique Karl, embrigadé dans les derniers jours de la guerre sur le front de l’est. Pugnace, assez fin, il est d’ailleurs un protagoniste que l’on retrouvera sous peu dans d’autres enquêtes, puisque c’est avec cet opus que s’inaugure une série centrée sur lui. D’autres individus sont également à l’honneur : Maschke, fumeur invétéré ; MacDonald, ayant une liaison avec la secrétaire de Frank, ou encore Ehrlich, procureur combattif bien décidé à purger sa patrie du démon nazi. L’intrigue est riche et réussie, tout en se montrant crédible : s’inspirant d’un fait divers non résolu, Cay Rademacher signe une histoire très prenante, sans effet de mauvais aloi et pétarade hollywoodienne, où les enquêteurs sont des limiers embarqués sur le long terme – le récit s’étale du 20 janvier au 18 mars, à la recherche d’indices, interrogeant les éventuels témoins, fouissant dans les dossiers, et c’est un entrelacement d’indices qui va permettre à Frank de comprendre les raisons de ces crimes. Une origine qui prendra une proportion toute particulière pour les lecteurs français.

    Une entrée remarquable dans le cénacle policier, avec cette intrigue dense et prenante, et s’articulant sur une période et un lieu décrits avec une réelle maestria. Les amateurs de polars comme d’histoire – avec une majuscule, pour l’un comme pour l’autre – se doivent de ne pas rater ce rendez-vous.

    16/10/2017 à 18:46 El Marco (3422 votes, 7.2/10 de moyenne) 10