La petite Bella disparaît. Les équipes de police remontent lentement vers la piste de Glen Taylor, un livreur qui pourrait être le coupable de l’enlèvement de la gamine. Mais la justice n’est pas parvenue à prouver sa culpabilité. Puis Glen est fauché par un bus. Nul ne saura donc jamais ce qui s’est réellement passé. Sauf si Jane, la veuve de Glen, venait à se confier…
Ce premier roman de Fiona Barton se montre très habile. La plume rend hommage aux émotions des divers protagonistes qui tous, à tour de rôle, vont venir intervenir dans l’histoire et offrir des points de vue alternatifs sur l’affaire. Il y a bien évidemment Jane, l’épouse du monstre que la vindicte populaire a voué aux gémonies, mais également Kate Waters, journaliste au Daily Post, et Bob Sparkes, policier obstiné et que cette enquête va enfiévrer. Ce roman choral, fort crédible et prenant, nous fait aussi côtoyer des personnages étranges voire interlopes, dont le lecteur viendra à imaginer, à un moment ou un autre, qu’il s’agit du responsable du kidnapping de Bella, comme un autre livreur aux penchants interdits, ou la mère de la disparue qui a également des éléments à se reprocher. Ce qui est singulier dans ce roman, c’est qu’il n’y a pas de fougue particulière, de moment choc ou de scène frappante. Avec ce récit qui n’est pas construit selon le traditionnel ordre chronologique, ce sont des morceaux de l’investigation qui vont lentement et patiemment apparaître, s’emboîter puis former des parcelles cohérentes de vérité. Une enquête qui va donc s’exposer de manière très classique, sans soubresaut ni fièvre particulière, mais qui a l’immense mérite de se montrer plausible. Ce qui ne fait d’ailleurs que renforcer, grâce à cette espèce de contre-jour, l’incroyable noirceur de certains thèmes évoqués au long de ce livre, comme l’addiction à la pornographie ou la pédophilie. A cet égard, Fiona Barton trouve souvent les mots justes à apposer sur des maux terribles, comme l’absence d’un enfant dans un couple, la disparition d’un être cher, l’incompréhension grandissante entre deux conjoints, le poids de l’accusation publique même lorsqu’elle est infondée, la course au scoop entre les médias concurrents, ou la manière toxique dont cette affaire banalement tragique va corrompre l’âme des policiers.
Un livre fort, paradoxalement très efficace en raison de l’apparente simplicité et authenticité de sa structure narrative, qui se dénoue en quelques phrases élémentaires et émouvantes, dans un bois esseulé, à côté de la tombe d’un enfant.
La petite Bella disparaît. Les équipes de police remontent lentement vers la piste de Glen Taylor, un livreur qui pourrait être le coupable de l’enlèvement de la gamine. Mais la justice n’est pas parvenue à prouver sa culpabilité. Puis Glen est fauché par un bus. Nul ne saura donc jamais ce qui s’est réellement passé. Sauf si Jane, la veuve de Glen, venait à se confier…
Ce premier roman de Fiona Barton se montre très habile. La plume rend hommage aux émotions des divers protagonistes qui tous, à tour de rôle, vont venir intervenir dans l’histoire et offrir des points de vue alternatifs sur l’affaire. Il y a bien évidemment Jane, l’épouse du monstre que la vindicte populaire a voué aux gémonies, mais également Kate Waters, journaliste au Daily Post, et Bob Sparkes, policier obstiné et que cette enquête va enfiévrer. Ce roman choral, fort crédible et prenant, nous fait aussi côtoyer des personnages étranges voire interlopes, dont le lecteur viendra à imaginer, à un moment ou un autre, qu’il s’agit du responsable du kidnapping de Bella, comme un autre livreur aux penchants interdits, ou la mère de la disparue qui a également des éléments à se reprocher. Ce qui est singulier dans ce roman, c’est qu’il n’y a pas de fougue particulière, de moment choc ou de scène frappante. Avec ce récit qui n’est pas construit selon le traditionnel ordre chronologique, ce sont des morceaux de l’investigation qui vont lentement et patiemment apparaître, s’emboîter puis former des parcelles cohérentes de vérité. Une enquête qui va donc s’exposer de manière très classique, sans soubresaut ni fièvre particulière, mais qui a l’immense mérite de se montrer plausible. Ce qui ne fait d’ailleurs que renforcer, grâce à cette espèce de contre-jour, l’incroyable noirceur de certains thèmes évoqués au long de ce livre, comme l’addiction à la pornographie ou la pédophilie. A cet égard, Fiona Barton trouve souvent les mots justes à apposer sur des maux terribles, comme l’absence d’un enfant dans un couple, la disparition d’un être cher, l’incompréhension grandissante entre deux conjoints, le poids de l’accusation publique même lorsqu’elle est infondée, la course au scoop entre les médias concurrents, ou la manière toxique dont cette affaire banalement tragique va corrompre l’âme des policiers.
Un livre fort, paradoxalement très efficace en raison de l’apparente simplicité et authenticité de sa structure narrative, qui se dénoue en quelques phrases élémentaires et émouvantes, dans un bois esseulé, à côté de la tombe d’un enfant.