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7/10 Le corps d’une inconnue est retrouvé dans la mangrove, non loin d’une plage. Ce crime, au départ inexpliqué, va agiter la population locale et permettre à nombre de personnes, aux traits et activités variés, de s’exprimer.
Stéphane Pair signe un roman qu’il sera difficile d’oublier. Ouvrage choral, il met tour à tour en scène des individus particulièrement différents, tous ayant plus ou moins gravité autour de la victime. Le gendarme Gardé, originaire de l’Hexagone en butte à une criminalité galopante. Aymé, un pêcheur à la retraite. « Vegeta », Aristide de son vrai prénom, un dealer. Tavares, un narcotrafiquant bahaméen. Jimmy, un gamin. Gina, sa sœur, une conteuse. Josette, quimboiseuse, c’est-à-dire pratiquant la sorcellerie. Lize, une étudiante américaine qui est la compagne de Tavares. Chacun, au gré des chapitres, viendra parler, expliquer sa vérité, décrire le contexte de la vie locale ainsi que l’envers du décor. Car Stéphane Pair, journaliste, n’envoie pas ici une carte postale faite de décors de rêve, de pastels et de clichés. Il y est question de magie, d’inceste, de pauvreté, tant pécuniaire qu’humaine, de familles déchirées, de trafic de drogue exploitant des moyens souvent fort ingénieux pour faire transiter la marchandise, de jeux de pouvoir. L’alternance pourra d’ailleurs déstabiliser les lecteurs plus habitués à une construction classique et qui pourraient éventuellement se perdre dans ce léger dédale. Mais là où l’auteur fait fort, plus qu’au niveau de l’intrigue, somme toute attendue, c’est au niveau de la forme : la langue qu’il emploie est absolument remarquable. Mêlant le langage habituel à des idiomatismes typiques de la Guadeloupe, toujours expliqués via des notes de bas de page, les registres que l’on pouvait s’attendre à trouver en fonction de l’éducation et des profils des personnages à des tournures particulièrement poétiques, la globalité de ce livre est une véritable éruption littéraire.
Un ouvrage qui envoûte et séduit, même s’il peut surprendre par sa construction labyrinthique et son parler si riche. Un métissage qui saura néanmoins ensorceler au gré d’une petite musique noire, au sens littéraire du terme, qui n’est assurément pas une biguine.09/07/2018 à 09:11 El Marco (3419 votes, 7.2/10 de moyenne) 3
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6/10 « Élastique nègre » n’est assurément pas un roman insignifiant. Stéphane Pair y a jeté pêle-mêle des personnages complexes qui prennent, à tour de rôle, le devant de la scène. La construction de ce récit est des plus déstabilisante et peu perdre parfois ou pire : sembler confuse.
19/11/2017 à 08:24 PoisonIvy (346 votes, 7.7/10 de moyenne) 4
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6/10 C’est le premier roman de ce journaliste de France Inter. Il nous entraîne en Guadeloupe. Pas moins de huit narrateurs, huit styles, huit langages, vont se relayer avec une chronologie aléatoire qui déroutera le lecteur au cours de la première moitié de cette intrigue et s’éclaircira progressivement au fil des pages. L’exotisme antillais par son vocabulaire contribue largement au dépaysement tout en dressant un tableau féroce de la vie autochtone, de la survie faudrait-il d’ailleurs dire. Une romance qui tourne mal, un trafic de drogue à grande échelle, des petits malfrats qui se prennent pour des grands, une gendarmerie bien mal équipée et en plus l’empreinte vaudou pour parfaire le tout … une ambiance plombée d’inceste dans des paysages de rêve, à un jet de pierre des Bahamas et de la Floride : ceci expliquant cela ! Bref une sorte de parcours initiatique pour le lecteur métropolitain perdu dans la jungle de l’île papillon. Original donc !
22/01/2017 à 15:18 Dany33 (535 votes, 8/10 de moyenne) 3