1 vote
-
9/10 … ou les déambulations de Dan, videur dans une boîte de nuit new-yorkaise. Il boit (sans soif), prend des femmes (sans réel plaisir), a une femme (Sheila) ainsi qu’un enfant qu’il a eu avec elle. Il est blanc, pas spécialement heureux. Mais en réalité, c’est un Noir, un sang-mêlé. La couleur réelle de sa peau n’a jamais été découverte dans la mesure où elle n’est pas visible. Aussi, quand son frère Richard vient à sa rencontre et lui demande cent dollars en échange de son silence sur sa couleur de peau, Dan va basculer dans une dégringolade meurtrière.
Un petit roman court et très facile à lire, à l’écriture simple et efficace, proposant une histoire originale. Ce que je retiens davantage, c’est presque l’implicite (la critique de la bonne société où l’on s’envoie en l’air sans état d’âme et de manière débridée, l’alcool triste aidant, et où règne un racisme latent) que l’explicite (beaucoup de passages répétitifs – je bois, on fait l’amour, je rebois, on refait l’amour, etc.). Un récit à la première personne singulier, qui n’a pas du tout vieilli, bien orchestré et très intéressant, d’une rare noirceur, et se clôturant sur une postface où Boris Vian dézingue avec une suprême intelligence les critiques littéraires. Bref, c’est sombre, concis et enlevé : vraiment bon !30/01/2025 à 18:47 El Marco (3517 votes, 7.2/10 de moyenne) 5