Schuss

  1. Tel est ski qui croyait prendre

    Georges mène une existence bien chaotique. Il est le compagnon de Berthe Combaz mais est amoureux de la fille de cette dernière, Évelyne. Pour surmonter ses difficultés existentielles, son ami Paul lui propose d’écrire son journal intime. Les événements tombent bien, car il va en avoir, des événements à y consigner. Médecin du sport, il aide aussi à la mise au point d’un ski révolutionnaire, surnommé le « Combaz Torpedo ». Mais le premier test est un échec : le sportif s’écrase sur un sapin. Est-ce à cause de ce ski remarquable ? D’autant qu’un corbeau commence à essaimer les lettres de menace…

    Pierre Boileau et Thomas Narcejac ont signé quelques-uns des plus célèbres romans de la littérature policière, parmi lesquels Celle qui n’était plus ou Sueurs froides. Ici, le livre part d’une idée assez originale : la mise au point d’un matériel de ski aux qualités démentielles. Sont-ce ses qualités qui ont engendré la mort du descendeur professionnel ? Qui est ce maître-chanteur qui multiplie les missives comminatoires ? On plonge alors dans un monde interlope, avec des personnages croustillants et qui constituent autant de suspects potentiels. D’Évelyne, la jeune belle-fille, à Berthe, en passant par un concepteur douteux, un ex-mari artiste, ou encore un détective privé qui ne cesse de livrer des informations intéressantes, les individus douteux ne manquent guère. Avec une plume habile et discrète, émaillant le récit de délicieuses touches d’humour, le lecteur va être confronté à de sombres histoires de famille, des machinations ayant trait à l’espionnage industriel, ou encore de douloureuses péripéties liées à des amours éconduites. Un exquis jeu de massacre, tout en simplicité et en crédibilité, qui s’achève sur un épilogue inattendu ainsi que sur des coups de feu semblables à des clous venant river les planches d’un cercueil.

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