Raymond, dit Roy, quarante-deux ans, a eu plusieurs vies et une carrière de boxeur professionnel. Pas gâté par la nature, il a toujours dû montrer les muscles pour s'en sortir.
Guillemette, petit bout de femme malmenée par la vie et par son ex, ne sait plus trop où elle en est.
Leur rencontre improbable va faire des étincelles et, assez rapidement, un mort.
Ayant commencé la lecture de l’œuvre de Benoît Philippon à rebours, on avait découvert Roy et Guillemette dans Mamie Luger, paru aux Arènes en mai 2018, dans la nouvelle collection Equinox où l'auteur a suivi son éditeur Aurélien Masson. Dans l'opus assez savoureux consacré à la centenaire rock 'n' roll, le couple était en fuite sans qu'on connaisse tous les tenants et aboutissants de leur cavale. C'est donc dans ce Cabossé – fort joli titre – qu'on en saura davantage.
La surabondance de scènes de sexe dans Mamie Luger nous avait quelque peu dérouté, pour ne pas dire dérangé. Et bien c'est encore plus prononcé ici. On ne va pas dire que Roy et Guillemette ne font que ça, puisqu'ils fuient aussi, tout en semant la pagaille sur leur chemin, mais disons qu'ils sont on ne peut plus portés sur la chose. S'il y a incontestablement de l'amour dans l'air, les scènes sont crues, pour ne pas dire parfois vulgaires s'agissant du choix des termes usités pour parler bagatelle. Le lecteur, sans être prude pour autant, aura du mal à ne pas focaliser son attention là-dessus tant c'est omniprésent, à un point que ça fragilise l'équilibre du roman, plutôt intéressant par ailleurs bien que le scénario ne soit pas inoubliable en lui-même.
Il s'agit donc, vous l'aurez compris, d'un roman de cavale – les deux néo-tourtereaux étant poursuivis pour avoir laissé pour mort Xavier, l'ex en question – qui vaut surtout pour le portrait de ces deux êtres atypiques, à commencer par Roy. Monstrueux d'apparence – laid et colossal – et rustre au possible, il cache finalement, sous sa coriace carapace cabossée, un être bien plus sensible qu'il n'y paraît. L'habit ne fait pas le moine.
Sans être durablement mémorable à l'exception du personnage de Roy (et de quelques seconds couteaux ayant contribué à faire de lui ce qu'il est devenu), ce premier roman imparfait se lit bien. L'écriture de Benoît Philippon, tantôt émouvante tantôt vulgaire peine à trouver son équilibre et à convaincre totalement tout en touchant le lecteur par moments.
Raymond, dit Roy, quarante-deux ans, a eu plusieurs vies et une carrière de boxeur professionnel. Pas gâté par la nature, il a toujours dû montrer les muscles pour s'en sortir.
Guillemette, petit bout de femme malmenée par la vie et par son ex, ne sait plus trop où elle en est.
Leur rencontre improbable va faire des étincelles et, assez rapidement, un mort.
Ayant commencé la lecture de l’œuvre de Benoît Philippon à rebours, on avait découvert Roy et Guillemette dans Mamie Luger, paru aux Arènes en mai 2018, dans la nouvelle collection Equinox où l'auteur a suivi son éditeur Aurélien Masson. Dans l'opus assez savoureux consacré à la centenaire rock 'n' roll, le couple était en fuite sans qu'on connaisse tous les tenants et aboutissants de leur cavale. C'est donc dans ce Cabossé – fort joli titre – qu'on en saura davantage.
La surabondance de scènes de sexe dans Mamie Luger nous avait quelque peu dérouté, pour ne pas dire dérangé. Et bien c'est encore plus prononcé ici. On ne va pas dire que Roy et Guillemette ne font que ça, puisqu'ils fuient aussi, tout en semant la pagaille sur leur chemin, mais disons qu'ils sont on ne peut plus portés sur la chose. S'il y a incontestablement de l'amour dans l'air, les scènes sont crues, pour ne pas dire parfois vulgaires s'agissant du choix des termes usités pour parler bagatelle. Le lecteur, sans être prude pour autant, aura du mal à ne pas focaliser son attention là-dessus tant c'est omniprésent, à un point que ça fragilise l'équilibre du roman, plutôt intéressant par ailleurs bien que le scénario ne soit pas inoubliable en lui-même.
Il s'agit donc, vous l'aurez compris, d'un roman de cavale – les deux néo-tourtereaux étant poursuivis pour avoir laissé pour mort Xavier, l'ex en question – qui vaut surtout pour le portrait de ces deux êtres atypiques, à commencer par Roy. Monstrueux d'apparence – laid et colossal – et rustre au possible, il cache finalement, sous sa coriace carapace cabossée, un être bien plus sensible qu'il n'y paraît. L'habit ne fait pas le moine.
Sans être durablement mémorable à l'exception du personnage de Roy (et de quelques seconds couteaux ayant contribué à faire de lui ce qu'il est devenu), ce premier roman imparfait se lit bien. L'écriture de Benoît Philippon, tantôt émouvante tantôt vulgaire peine à trouver son équilibre et à convaincre totalement tout en touchant le lecteur par moments.