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4/10 J'ai eu l'occasion de prendre le dépliant de présentation du livre lors du dernier Salon du livre de Paris [cet avis date de 2011], qui contenait le premier chapitre. Je ne vous cache pas que mon œil a été attiré par la forte ressemblance avec la couverture de Prédation : Les voies de l'ombre de Jérôme Camut et Nathalie Hug. Et puis avec le titre Les Voies de l'ombre, Tome 3 : Instinct, c'était difficile de ne pas y penser. Depuis le salon, j'ai donc lu le livre (superbe couverture avec un vernis sélectif du plus bel effet) et je reste partagé. Le choix de la créature dans laquelle se "réveille" le héros est, dirons-nous, original (j'ai repensé à un film d'horreur que j'ai vu ado, Grizzly, le monstre de la forêt). Mais dans la forme, j'ai été un peu déçu. Par exemple, dès le début, on nous explique que le héros ne se souvient pas de ce qu'il s'est passé après l'accident, quand il se réveille dans une chambre d'hôpital. Et la page suivante, on découvre ... ce qu'il s'est passé, toujours du point de vue du personnage, sensé avoir oublié. Le soucis vient du fait que l'auteur veut créer une dissociation dans l'esprit ce son héros mais cette séparation n'est pas matérialisée via le narrateur. Le narrateur est le même pour chaque personnage qu'il "hante", le même pour l'enfant et pour le monstre. Mais l'un ne se souvient pas de ce que fait l'autre. C'est brouillon, surtout que la question revient régulièrement dans le récit, il se souvient, non, il ne se souvient pas, il fait croire qu'il se souvient mais ... etc. Le romancier enferme son héros dans une carapace qui nous empêche d'avoir une quelconque empathie pour lui. Il est inaccessible et du coup, on ne s'intéresse pas à lui. Finalement, c'est le personnage féminin, Flora, qui lui vole la vedette. L'auteur réussi avec elle ce qu'il rate avec son héros : elle est mystérieuse et attachante.
Par contre, j'ai trouvé intéressante l'approche de l'auteur par rapport à la symbiose entre l'homme et l'animal, la relation de l'être à son totem. Vincent Villeminot a bien creusé la question, ça se voit. Les nombreuses références au comic books semblent le confirmer également. Spider-man et sa galerie de vilains en est le parfait exemple de la relation totémique entre l'homme et l'animal. Le scénariste J. Michael Straczynski l'a très bien retranscrit dans son run sur la série Amazing Spider-Man, avec John Romita Jr aux dessins. Je conseille vivement aux fans d'Instincts de se ruer sur les premiers épisodes de JMS sur la série.
Pour les fans de thériomorphes, je conseille aussi vivement cette lecture :Les Dossiers Dresden, tome 2 : Lune fauve, qui aborde aussi le sujet. Je serai certainement au rendez-vous du prochain tome, qui ne peut être que meilleur, du moins, je l'espère vivement, tant ce premier tome fourmille d'idées intéressantes qui méritent à être développées.
Malheureusement, il semblerait qu'il ne soit pas de bon ton d'avoir ce genre d'opinion sur le livre de l'auteur puisque cela m'a valu quelques attaques en règles sur mon site et une familiarité déplacée. Oui, je ne suis qu'un baratineur de livres ! L'auteur ne semble pas apprécier les avis qui se veulent étayés et constructifs. Des avis qui ne sont pas anonymes, eux ...16/06/2016 à 22:31 Fredo (1202 votes, 7.9/10 de moyenne) 4