Frank Ryan n’en croit pas ses yeux : un individu lui vole une des voitures qu’il essaie de vendre sous son nez et avec une totale décontraction. Rapidement arrêté, cet homme que l’on surnomme « Stick » finit au tribunal… et Frank prend sa défense en revenant sur sa déclaration. Pourquoi ? Parce que Stick lui a, à sa façon, tapé dans l’œil. Aussitôt, il propose à ce voleur à la petite semaine une association, pour des braquages, puisque ces derniers semblent être très lucratifs. Et ça tombe bien : Frank a justement écrit dix règles d’or du parfait braqueur pour toujours s’en sortir. Seul problème : les règles, lorsqu’elles sont trop belles, sont justement là pour être enfreintes…
De Elmore Leonard, on retient une imposante bibliographie, du western au polar, et dont des ouvrages ont été adaptés au cinéma. Ce qui marque également, c’est son écriture, unique, remarquable entre mille : un style sec, une immense économie de mots, et des dialogues qui claquent en restant crédibles et débarrassés de toute recherche littéraire. Comme il le disait lui-même, nous le rappelle Laurent Chalumeau – l’auteur de Elmore Leonard, un maître à écrire – dans la préface : « If it sounds like writing, I rewrite it ». Ce roman ne déroge pas à la règle : des réparties excellentes, crédibles, jamais travaillées. C’est aussi l’occasion de découvrir deux sacrés protagonistes : Frank, petit rusé, parfois sanguin, qui abuse des alcools et s’associe parfois à des personnes peu recommandables, et Stick, plus flegmatique, guignant les bons coups, même illégaux, pour mettre de l’argent de côté et en faire profiter sa fille, et avec une solide forme de moralité – enfin, pour un braqueur… Elmore Leonard avait déjà imaginé, en 1976, dix règles qu’il transposera, près de trente ans plus tard, pour caractériser ses spécificités d’écrivain dans Mes dix règles d'écriture. Mais, comme on s’en doute un peu, ces préceptes ne vont pas être totalement suivis, et les problèmes ne tarderont pas à survenir. Un roman noir dans la plus pure tradition du genre, à l’intrigue simple mais redoutable d’efficacité, mettant en scène quelques autres personnages bien sentis comme le policier Cal Brown, ou encore Arlene, belle et désirable jeune femme.
Elmore Leonard, en auteur roué et maître de sa technique dès les seventies, signait alors un opus fort réussi et entraînant, reposant pourtant sur une histoire réduite à la portion congrue mais dont, dans un puissant paradoxe, l’écrivain a su tirer le meilleur justement grâce à cette belle sobriété et son expertise dans les dialogues. « Less is more » : dans tous les arts, le minimalisme a parfois du bon, et on ne cessera jamais de célébrer cette ligne de conduite littéraire dès lors qu’elle s’exprime avec autant de talent.
Frank Ryan n’en croit pas ses yeux : un individu lui vole une des voitures qu’il essaie de vendre sous son nez et avec une totale décontraction. Rapidement arrêté, cet homme que l’on surnomme « Stick » finit au tribunal… et Frank prend sa défense en revenant sur sa déclaration. Pourquoi ? Parce que Stick lui a, à sa façon, tapé dans l’œil. Aussitôt, il propose à ce voleur à la petite semaine une association, pour des braquages, puisque ces derniers semblent être très lucratifs. Et ça tombe bien : Frank a justement écrit dix règles d’or du parfait braqueur pour toujours s’en sortir. Seul problème : les règles, lorsqu’elles sont trop belles, sont justement là pour être enfreintes…
De Elmore Leonard, on retient une imposante bibliographie, du western au polar, et dont des ouvrages ont été adaptés au cinéma. Ce qui marque également, c’est son écriture, unique, remarquable entre mille : un style sec, une immense économie de mots, et des dialogues qui claquent en restant crédibles et débarrassés de toute recherche littéraire. Comme il le disait lui-même, nous le rappelle Laurent Chalumeau – l’auteur de Elmore Leonard, un maître à écrire – dans la préface : « If it sounds like writing, I rewrite it ». Ce roman ne déroge pas à la règle : des réparties excellentes, crédibles, jamais travaillées. C’est aussi l’occasion de découvrir deux sacrés protagonistes : Frank, petit rusé, parfois sanguin, qui abuse des alcools et s’associe parfois à des personnes peu recommandables, et Stick, plus flegmatique, guignant les bons coups, même illégaux, pour mettre de l’argent de côté et en faire profiter sa fille, et avec une solide forme de moralité – enfin, pour un braqueur… Elmore Leonard avait déjà imaginé, en 1976, dix règles qu’il transposera, près de trente ans plus tard, pour caractériser ses spécificités d’écrivain dans Mes dix règles d'écriture. Mais, comme on s’en doute un peu, ces préceptes ne vont pas être totalement suivis, et les problèmes ne tarderont pas à survenir. Un roman noir dans la plus pure tradition du genre, à l’intrigue simple mais redoutable d’efficacité, mettant en scène quelques autres personnages bien sentis comme le policier Cal Brown, ou encore Arlene, belle et désirable jeune femme.
Elmore Leonard, en auteur roué et maître de sa technique dès les seventies, signait alors un opus fort réussi et entraînant, reposant pourtant sur une histoire réduite à la portion congrue mais dont, dans un puissant paradoxe, l’écrivain a su tirer le meilleur justement grâce à cette belle sobriété et son expertise dans les dialogues. « Less is more » : dans tous les arts, le minimalisme a parfois du bon, et on ne cessera jamais de célébrer cette ligne de conduite littéraire dès lors qu’elle s’exprime avec autant de talent.