Le Terminus, un bordel et bar perdu dans le Nord, aux confins des neiges et des forêts. Des règles strictes régissent le fonctionnement de ce lieu qui attire une clientèle rarement avare en débordements et violences. Pour juguler les problèmes, il y a Nats. Un garde-putes, féru de musique classique, castagneur de première, et dont le dos ravagé témoigne d’un passé douloureux. D’ailleurs, sa présence au sein du Terminus n’est peut-être pas un hasard ; il est possible qu’il s’y soit fait engager pour régler des comptes.
Stéphane Jolibert signe un premier ouvrage très réussi. Sa plume, alerte et noire, est agréable à suivre. L’idée de ce baisodrome tarifé, isolé dans un paysage lugubre, est une véritable réussite. Et là où son roman est particulièrement prenant, c’est par sa dimension chorale. Les divers personnages que l’on retrouve sont autant de morceaux brisés de l’humanité. Tom, le vieil homme désormais en fauteuil roulant, bouilleur d’une gnôle épatante, dont le pouvoir de persuasion est inversement proportionnel à sa vaillance physique. Twigs, mécano alcoolisé, qui aime les femmes le prenant avec un godemiché. Sean, brute épaisse œuvrant au Terminus, maltraitant sa femme et ses enfants. Sarah, la nièce de Tom, magnifique jeune femme rousse, qui va tourner les sangs de Nats. Et toutes ces existences vont se télescoper au gré de divers événements fortuits. Un cadavre enterré, mais dont Twigs ne se souvient plus de l’emplacement. Marthe, l’épouse de Sean, qui va en avoir assez de se faire brutaliser. Indéniablement, Stéphane Jolibert sait bâtir un récit efficace et noir, peuplé de personnages singuliers et tourmentés, dont les trajectoires sont inattendues, mais certainement sanglantes. Même si certains passages sont moins marquants que prévu (l’identité du propriétaire du bar, aisément devinable, ou les raisons de la vengeance programmé de Nats), on retiendra ces horizons laminés par le froid et la solitude, tantôt sinistres, tantôt âprement convoités, et décors de nombreux drames humains. D’ailleurs, les épisodes mettant en scène le loup, et jusqu’au post-épilogue, particulièrement fin et émouvant, ne cessent de nous rappeler à quel point cette espèce animale n’est pas si éloignée de la nôtre, moins pour sa cruauté que pour la justesse des codes qui gouvernent à sa survie.
Le Terminus, un bordel et bar perdu dans le Nord, aux confins des neiges et des forêts. Des règles strictes régissent le fonctionnement de ce lieu qui attire une clientèle rarement avare en débordements et violences. Pour juguler les problèmes, il y a Nats. Un garde-putes, féru de musique classique, castagneur de première, et dont le dos ravagé témoigne d’un passé douloureux. D’ailleurs, sa présence au sein du Terminus n’est peut-être pas un hasard ; il est possible qu’il s’y soit fait engager pour régler des comptes.
Stéphane Jolibert signe un premier ouvrage très réussi. Sa plume, alerte et noire, est agréable à suivre. L’idée de ce baisodrome tarifé, isolé dans un paysage lugubre, est une véritable réussite. Et là où son roman est particulièrement prenant, c’est par sa dimension chorale. Les divers personnages que l’on retrouve sont autant de morceaux brisés de l’humanité. Tom, le vieil homme désormais en fauteuil roulant, bouilleur d’une gnôle épatante, dont le pouvoir de persuasion est inversement proportionnel à sa vaillance physique. Twigs, mécano alcoolisé, qui aime les femmes le prenant avec un godemiché. Sean, brute épaisse œuvrant au Terminus, maltraitant sa femme et ses enfants. Sarah, la nièce de Tom, magnifique jeune femme rousse, qui va tourner les sangs de Nats. Et toutes ces existences vont se télescoper au gré de divers événements fortuits. Un cadavre enterré, mais dont Twigs ne se souvient plus de l’emplacement. Marthe, l’épouse de Sean, qui va en avoir assez de se faire brutaliser. Indéniablement, Stéphane Jolibert sait bâtir un récit efficace et noir, peuplé de personnages singuliers et tourmentés, dont les trajectoires sont inattendues, mais certainement sanglantes. Même si certains passages sont moins marquants que prévu (l’identité du propriétaire du bar, aisément devinable, ou les raisons de la vengeance programmé de Nats), on retiendra ces horizons laminés par le froid et la solitude, tantôt sinistres, tantôt âprement convoités, et décors de nombreux drames humains. D’ailleurs, les épisodes mettant en scène le loup, et jusqu’au post-épilogue, particulièrement fin et émouvant, ne cessent de nous rappeler à quel point cette espèce animale n’est pas si éloignée de la nôtre, moins pour sa cruauté que pour la justesse des codes qui gouvernent à sa survie.