Black-out

(Black Out)

  1. Dans les brouillards de Londres

    En février 1944, à Londres, une bande de gamins voient venir vers eux un chien tenant dans sa gueule un bras. Le sergent Frederick Troy, de Scotland Yard, se voit confier l’enquête. Il ignore qu’il vient de mettre les pieds dans un dangereux nids de serpents, avec divers services d’espionnage en guise de reptiles.

    Ce premier opus de la série consacrée au policier Troy met immédiatement le lecteur dans l’ambiance, et il ne faut que quelques pages pour être directement plongé dans le récit. Dans le décor sinistre de la capitale anglaise, meurtrie par les bombardements allemands, les privations et la paranoïa, John Lawton tisse un texte fort et efficace, peuplé de femmes fatales, d’espions, de savants, d’enjeux de pouvoir transnationaux, avec la silhouette inquiétante d’un terrible tueur à gages qui ne tarde pas à sourdre. Frederick Troy constitue un personnage intéressant et original : jeune, doué pour le profilage et les déductions policières, il est également mal à l’aise avec la gent féminine, presque ingénu, ce qui ne l’empêche nullement d’être tenace, son enquête se bouclant quatre ans et demi plus tard sur l’aéroport d’Heathrow. Durant son investigation, il croisera nombre d’individus interlopes, désireux de cacher de sombres secrets scientifiques qui pourraient être déterminants quant à la conclusion de la guerre voire le partage du monde libre à l’échéance de celle-ci. D’ailleurs, Troy se fera de multiples fois malmener : tabassages, attaques par surprise, il manquera de peu de perdre, dans l’ordre, un bras, sa vue et un rein. Au-delà de ces abondantes et indéniables qualités, on regrettera quelques temps morts et, malgré un récit vif dans la forme, une patente impression de déjà lu tout au long de l’histoire.

    John Lawton signe donc un ouvrage énergique et prenant, manquant à quelques reprises d’originalité, mais qui ravira sans le moindre mal les aficionados de romans d’espionnage.

    /5