Au milieu des années 1990, par un étrange hasard, Moshe entend sur un bateau une formule, Mützen ab, à savoir Enlève ton chapeau en allemand. Une phrase qui le renvoie une cinquantaine d’années plus tôt, au camp d’Auschwitz. Alors emprisonné dans ce camp de concentration et d’extermination, trois prisonniers avaient trouvé le moyen de s’échapper. Le commandant du camp, Karl Breitner, ordonna alors que dix détenus seraient placés dans une sorte de buanderie, le bloc 11, afin qu’ils décident qui d’entre eux serait fusillé au petit matin. Dans la même nuit, Breitner va jouer une étrange partie d’échecs avec son jeune fils Felix.
Très difficile, voire impossible de ne pas frémir en lisant ce roman de Piero Deglia Antoni. Un livre sombre et glacial, plongeant le lecteur dans l’enfer concentrationnaire d’Auschwitz. Des mots secs et acérés, rendant palpable les horreurs du génocide des Juifs. Des conditions de vie atroces, décuplées par la cruauté des geôliers et autres kapos responsables de l’encadrement. Dans ce huis clos terrifiant, les individus, relégués au rang de bétail à qui l’on prête un minimum de libre arbitre devront donc décider qui des leurs sera sacrifié afin de sauver la vie des neuf autres codétenus. Des pourparlers, des atermoiements, de saines réflexions, et de très pertinentes pensées quant à la rédemption et la culpabilité. Dix êtres vivants très différents, depuis l’homosexuel à la brute criminelle en passant par le rabbin, le fils de SS ou un riche homme d’affaires. Piero Deglia Antoni a su apposer sur ces âmes et ces situations des termes humains, crédibles, avec une réelle légitimité morale et historique, remerciant à la fin de son ouvrage Nedo Fiano, écrivain ayant survécu à Auschwitz. La partie d’échecs entre le Sturmbannführer et son fils unique est aussi très intelligente, puisque, dans un souci pédagogique, il va tenter d’inculquer à son enfant des principes et des conseils quant à la manière de mener une guerre psychologique, briser un moral, jouer sur les altérités d’un groupe hétérogène, etc.
Un ouvrage dense et poignant, tenant à la fois de la littérature noire et blanche, qui grise le lecteur de bout en bout.
Au milieu des années 1990, par un étrange hasard, Moshe entend sur un bateau une formule, Mützen ab, à savoir Enlève ton chapeau en allemand. Une phrase qui le renvoie une cinquantaine d’années plus tôt, au camp d’Auschwitz. Alors emprisonné dans ce camp de concentration et d’extermination, trois prisonniers avaient trouvé le moyen de s’échapper. Le commandant du camp, Karl Breitner, ordonna alors que dix détenus seraient placés dans une sorte de buanderie, le bloc 11, afin qu’ils décident qui d’entre eux serait fusillé au petit matin. Dans la même nuit, Breitner va jouer une étrange partie d’échecs avec son jeune fils Felix.
Très difficile, voire impossible de ne pas frémir en lisant ce roman de Piero Deglia Antoni. Un livre sombre et glacial, plongeant le lecteur dans l’enfer concentrationnaire d’Auschwitz. Des mots secs et acérés, rendant palpable les horreurs du génocide des Juifs. Des conditions de vie atroces, décuplées par la cruauté des geôliers et autres kapos responsables de l’encadrement. Dans ce huis clos terrifiant, les individus, relégués au rang de bétail à qui l’on prête un minimum de libre arbitre devront donc décider qui des leurs sera sacrifié afin de sauver la vie des neuf autres codétenus. Des pourparlers, des atermoiements, de saines réflexions, et de très pertinentes pensées quant à la rédemption et la culpabilité. Dix êtres vivants très différents, depuis l’homosexuel à la brute criminelle en passant par le rabbin, le fils de SS ou un riche homme d’affaires. Piero Deglia Antoni a su apposer sur ces âmes et ces situations des termes humains, crédibles, avec une réelle légitimité morale et historique, remerciant à la fin de son ouvrage Nedo Fiano, écrivain ayant survécu à Auschwitz. La partie d’échecs entre le Sturmbannführer et son fils unique est aussi très intelligente, puisque, dans un souci pédagogique, il va tenter d’inculquer à son enfant des principes et des conseils quant à la manière de mener une guerre psychologique, briser un moral, jouer sur les altérités d’un groupe hétérogène, etc.
Un ouvrage dense et poignant, tenant à la fois de la littérature noire et blanche, qui grise le lecteur de bout en bout.