Le Frisson

(The Chill)

3 votes

  • 9/10 Lew Archer est détective privé, et c’est en sortant du tribunal où il dépose qu’il est abordé par Alex Kincaid. L’épouse de ce dernier, Dorothy McGee, dite Dolly, a disparu juste après leur mariage. A-t-elle été enlevée ? L’a-t-on kidnappée ? Lew accepte cette mission sans savoir qu’elle va s’avérer beaucoup plus complexe que prévu, avec des racines s’enfouissant deux décennies plus tôt.

    Voici un pur roman noir que Ross MacDonald signait en 1963 et faisant partie de la série consacrée à Lew Archer. On se rend rapidement compte que ce limier dispose d’une personnalité bien particulière : peu porté sur la violence – même si distribuer des coups ne le choque pas, désintéressé, peu enclin à la boisson, doué d’une incroyable mémoire, il s’illustre par sa sagacité, sa morale et son humour. Il faut d’ailleurs reconnaître que Ross MacDonald nous régale avec la manière qu’il a de mener son récit : dialogues au cordeau, réparties soulignées par un bel esprit, descriptions concises et fort réussies. Dans le même temps, l’intrigue est particulièrement soignée et dédaléenne. Cela commence comme une disparition que l’on pourrait presque qualifier de banale, mais la suite des événements va rapidement contredire ce sentiment premier. Un mystérieux barbu venu à la rencontre de Dolly peu de temps avant qu’elle ne quitte la scène, des vieilles dames au-dessus de tout soupçon, le shérif Crane qui n’y va pas par quatre chemins, des personnages douteux dans le milieu universitaire, des mariages que certains auraient préféré garder secrets, un sénateur, un psychiatre, des individus connus sous plusieurs identités, des doubles vies, un suicide suspect… Et Lew Archer n’est pas au bout de ses peines dans la mesure où l’étendue de cette affaire va se complexifier avec un premier meurtre, l’obligeant à enquêter sur plusieurs assassinats, « espacés sur une période de vingt-deux ans ». Et il faudra attendre le trente-deuxième et dernier chapitre pour obtenir la résolution de cette trame serrée et vertigineuse de roublardise : après une succession de rebondissements et de fausses pistes, Ross MacDonald nous offre un dénouement de haute volée, inattendu et marquant, achevant ce livre de manière remarquable.

    Pas étonnant que des auteurs comme James Ellroy ou Michael Connelly encensent Ross MacDonald et son œuvre. Ce roman se distingue par l’excellence de son écriture, la complexité de son histoire et la finesse de ses analyses psychologiques – sobres et incisives.

    01/03/2023 à 07:00 El Marco (3233 votes, 7.2/10 de moyenne) 6

  • 8/10 Une aventure de Lew Archer assez dense, longue et particulièrement compliquée. On a l'habitude des relations très ambigües entre les personnages chez MacDonald et on est une fois de plus bien servi. L'intrigue est très complexe tous comme les protagonistes et Archer devra jongler entre les mensonges et les demies vérités qu'on lui sert tout en essayant de gardé un commanditaire pour le succès de son enquête.

    31/12/2022 à 16:46 Grolandrouge (1484 votes, 6.6/10 de moyenne) 2

  • 9/10 Lew Archer est chargé par Alex Kincaid de retrouver sa jeune épouse, Dolly. En enquêtant, Archer va être confronté à un meurtre vieux de vingt-deux ans et un second vieux de dix, et, s'enfonce dans un labyrinthe tortueux. Il faut attendre ou patienter jusqu'au 32e chapitre pour connaître le dénouement de cette affaire.
    Ross MacDonald a le talent pour construite une très bonne histoire et a brosser le décor et les personnages en quelques phrases.
    Ambiance californienne. Ambiance des années 60.
    Ross MacDonald est un grand auteur de polar. Et, pour simple un véritable écrivain qui faut lire.

    06/03/2022 à 20:20 Max (696 votes, 8.1/10 de moyenne) 5