Chet Conway est chauffeur de taxi à New York. Sa vie est fade : célibataire, toujours fauché, son père passe son temps à éplucher des contrats d’assurance pour y découvrir une éventuelle faille. Ses seuls hobbys : le poker et les paris hippiques. Un de ses clients lui indique un cheval, Purple Pecunia, qui ne peut que gagner. Indubitablement, le coup du siècle. Et il se trouve qu’effectivement, il remporte la course. Chet avait misé trente-cinq dollars et en récolte neuf cent trente. Mais lorsqu’il se rend chez son bookmaker, Tommy McKay, ce dernier vient d’être abattu. De là à ce que l’on accuse du crime, qu’il devienne la proie de deux gangs rivaux, et que la sœur du défunt, croupière de black jack, se mette en tête de se venger, il n’y a qu’un pas… Un tout petit pas de rien du tout…
Donald Westlake nous a quittés il y a plus de dix ans, et notre seule consolation, au-delà des souvenirs qui demeurent, c’est sa très riche bibliographie, dont ce Qui gagne perd qui date de 1969. Un roman qui ravira autant les fans de l’écrivain que ceux qui, éventuellement, découvriraient son œuvre. Le ton est immédiatement donné : ça sera drôle. La scène où Chet débarque dans l’appartement de McKay et devient aussitôt la cible des regards suspicieux de la tout juste veuve et des voisins est immanquable d’humour. D’autres passages sont à se tordre, comme lorsque le malfrat se cache dans la penderie alors que l’inspecteur Golderman pénètre dans le domicile, la raclée qu’inflige Abbie, la sœur du défunt à l’un des gangsters, et quelques autres moments où les dialogues sont succulents, resteront longtemps dans les mémoires. Dans le même temps, l’intrigue, assez classique mais très resserrée (le livre ne compte que deux cents soixante-dix pages), tient amplement la route, offrant de nombreuses pistes quant aux raisons pour lesquelles on a dessoudé le preneur de paris. Concurrence entre les bandes de Walter Droble et de Solomon Napoli ? Une histoire d’adultère ? Un flic ripou ? Une escroquerie montée par McKay et qui se serait retournée contre lui ? Le fin mot de l’histoire, inattendu, n’interviendra que dans les dernières pages, où l’auteur se permet même un whodunit pour le moins décontracté, presque parodique, où Abbie s’exclame : « Je dis que c’est pas du jeu. Dans un roman policier, ça ne marcherait pas ».
Probablement pas le meilleur ouvrage de Donald Westlake, mais assurément un sacré moment de détente, cocasse à souhait, et dont l’humour ne sacrifie néanmoins pas l’intrigue, suffisamment solide pour retenir l’attention. Encore un opus qui consacre le personnage de loser, et nous, on adore ça.
Chet Conway est chauffeur de taxi à New York. Sa vie est fade : célibataire, toujours fauché, son père passe son temps à éplucher des contrats d’assurance pour y découvrir une éventuelle faille. Ses seuls hobbys : le poker et les paris hippiques. Un de ses clients lui indique un cheval, Purple Pecunia, qui ne peut que gagner. Indubitablement, le coup du siècle. Et il se trouve qu’effectivement, il remporte la course. Chet avait misé trente-cinq dollars et en récolte neuf cent trente. Mais lorsqu’il se rend chez son bookmaker, Tommy McKay, ce dernier vient d’être abattu. De là à ce que l’on accuse du crime, qu’il devienne la proie de deux gangs rivaux, et que la sœur du défunt, croupière de black jack, se mette en tête de se venger, il n’y a qu’un pas… Un tout petit pas de rien du tout…
Donald Westlake nous a quittés il y a plus de dix ans, et notre seule consolation, au-delà des souvenirs qui demeurent, c’est sa très riche bibliographie, dont ce Qui gagne perd qui date de 1969. Un roman qui ravira autant les fans de l’écrivain que ceux qui, éventuellement, découvriraient son œuvre. Le ton est immédiatement donné : ça sera drôle. La scène où Chet débarque dans l’appartement de McKay et devient aussitôt la cible des regards suspicieux de la tout juste veuve et des voisins est immanquable d’humour. D’autres passages sont à se tordre, comme lorsque le malfrat se cache dans la penderie alors que l’inspecteur Golderman pénètre dans le domicile, la raclée qu’inflige Abbie, la sœur du défunt à l’un des gangsters, et quelques autres moments où les dialogues sont succulents, resteront longtemps dans les mémoires. Dans le même temps, l’intrigue, assez classique mais très resserrée (le livre ne compte que deux cents soixante-dix pages), tient amplement la route, offrant de nombreuses pistes quant aux raisons pour lesquelles on a dessoudé le preneur de paris. Concurrence entre les bandes de Walter Droble et de Solomon Napoli ? Une histoire d’adultère ? Un flic ripou ? Une escroquerie montée par McKay et qui se serait retournée contre lui ? Le fin mot de l’histoire, inattendu, n’interviendra que dans les dernières pages, où l’auteur se permet même un whodunit pour le moins décontracté, presque parodique, où Abbie s’exclame : « Je dis que c’est pas du jeu. Dans un roman policier, ça ne marcherait pas ».
Probablement pas le meilleur ouvrage de Donald Westlake, mais assurément un sacré moment de détente, cocasse à souhait, et dont l’humour ne sacrifie néanmoins pas l’intrigue, suffisamment solide pour retenir l’attention. Encore un opus qui consacre le personnage de loser, et nous, on adore ça.