Croisière maudite

(The Wheel of Darkness)

  1. La croisière ne s'amuse plus

    Alors qu'ils sont au Tibet, l'inspecteur Aloysius Pendergast et sa protégée Constance Greene découvrent qu'un bien mystérieux objet de culte, l'Agozyen, a disparu du temple. Le duo va rapidement découvrir que le voleur est probablement sur le paquebot Britannia, un immense navire de luxe. Une fois à bord, une série d'événements étranges survient : disparitions, suicides, meurtres sanglants... Pour leur plus grand malheur et celui des passagers, le voyage va prendre une tournure particulièrement terrifiante.

    Huitième ouvrage de la série consacrée à Aloysius Pendergast, Croisière maudite constitue un thriller fantastique efficace, signé par Douglas Preston et Lincoln Child. On retrouve avec plaisir le si spécial agent du FBI, cette fois-ci aux prises avec un esprit particulièrement retors. Le style des deux auteurs est bien présent, mélangeant action et suspense, avec un héros toujours aussi atypique. Cependant, le niveau atteint par Le violon du diable ou Danse de mort n'est pas égalé. En effet, l'intrigue peine un peu à prendre forme, et même si l'on suit avec intérêt les pérégrinations de Pendergast dans ce paquebot, le lecteur se perd parfois dans des intrigues secondaires : la traque de tricheurs aux cartes, les divers personnages, etc. Par ailleurs, Douglas Preston et Lincoln Child amalgament divers genres – le whodunit, le récit catastrophe, le fantastique –, mais l'alchimie ne prend pas toujours et l'on a parfois l'impression tenace que l'histoire part dans plusieurs directions. Certains événements sont même aisément devinables, téléphonés, et même si la mécanique du thriller est impeccablement maîtrisée par les deux auteurs, ce livre laisse un petit goût de déception.

    Au final, Croisière maudite est un opus qui ne parvient pas toujours à atteindre la qualité des précédents épisodes, rappelant en cela Les croassements de la nuit, qui marquait un peu le pas par rapport aux autres. Néanmoins, il se laisse lire avec plaisir, procure de belles heures de détente, et apporte un élément important dans les ultimes pages, élément qui laisse augurer des rebondissements intéressants pour la suite.

    /5