Le Train

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  • 7/10 Parmi les réfugiés. Printemps 1940, l'Allemagne envahit la Hollande, la Belgique, et menace la France. Dans les Ardennes, Marcel Feron doit quitter Fumay, avec sa fille, et sa femme prête à accoucher. Ils partiront en train, mais sont très vite séparés, dans la confusion régnante en ces temps troublés.
    En route pour le sud-ouest de la France, un femme rejoint le wagon de Marcel. Elle s'appelle Anna...
    Une histoire passionnelle sur fond de guerre, qui a l'avantage de nous mettre dans la peau de réfugiés, angoissés dans ces wagons, et qui vont perdre tous leurs biens, le temps de cette guerre. Mais comme la plupart des romans durs de Simenon, l'absence de suspense est préjudiciable, malgré la fin du récit, émouvante.

    30/04/2020 à 11:01 Lucas 2.0 (456 votes, 7.7/10 de moyenne)

  • 8/10 Le récit d’un exode, celui de Marcel Féron, vendeur de matériel radiophonique, et de sa famille constituée de sa femme et de sa fille. Lorsqu’il apprend l’invasion de pays voisins par l’Allemagne nazie, il monte dans un train avec nombre d’autres réfugiés. Marcel Féron est-il un héros ou un antihéros ? C’est surtout un être indifférent à tout et aux autres, presque heureux que le conflit armé éclate, surtout soucieux d’avoir consciencieusement sur lui sa paire de lunette de secours. Dans le wagon, il fera la connaissance d’Anna, jeune et attirante, qui a des origines juives. Un portrait saisissant de foules hétérogènes poussées sur les routes – ici ferrées, à cause de la guerre, et qui vivent une expérience étrange, engendrant des émotions contraires voire contradictoires, depuis le sexe tarifé dans le convoi avec la dénommée Julie à la peur légitime quand fondent les avions de combat, en passant par quelques fugaces scènes d’espoir. Et c’est au terme de cette péripétie, bien longtemps après, que Féron illustrera sa lâcheté, voire son indifférence si caractéristique, avec une attitude qui se montrera criminelle. Encore une fois chez Georges Simenon, une galerie de personnages rendue crédibles et terriblement crédibles en quelques traits de plume, une vision acerbe de la société, surtout lorsqu’elle est poussée dans les ultimes retranchements de l’humanité que l’on attend d’elle lorsque la situation le nécessite, et un pessimisme latent qui éclate dans les ultimes pages.

    08/10/2018 à 17:11 El Marco (3229 votes, 7.2/10 de moyenne) 6