Snowdonia, au Pays de Galles. Une famille fuit. Hannah, la mère, Nate, le père, et Leah. Une monstruosité, appelée Jakab, est à leurs trousses. Un tueur impitoyable, capable d’endosser bien des identités. Mais pour mieux comprendre cette cavale, il faut retourner dans le passé. Plus exactement, en 1873, en Hongrie.
Voilà un roman singulier signé Stephen Lloyd Jones. Le rythme imprimé dès les premières pages est effréné, vif, incisif. On se demande immédiatement qui sont ces trois victimes, poursuivies par une entité qui semble auréolée de pouvoirs surnaturels, et dont la simple évocation du nom terrifie autant qu’elle implique de vérifier l’identité de chacun. L’auteur, par paliers, en suivant trois époques distinctes, nous fait peu à peu comprendre la genèse de Jakab, ses origines, qui il est et les raisons pour lesquelles il traque cette famille. L’écriture est remarquable, anxiogène à souhait, et l’on bascule progressivement vers un surnaturel traité avec intelligence. Il serait absurde de trop en dévoiler quant aux capacités si particulières du monstre, tout au plus peut-on évoquer une mythologie hongroise, une caste bien caractéristique, des amours éconduites et la lente constitution d’un être cruel et sanguinaire, dont la férocité et l’obstination n’empêchent nullement que l’on ne conçoive un peu d’empathie pour cet individu sentimentalement brisé. Stephen Lloyd Jones donne un ton original à son récit, ponctué de nombreuses scènes de paranoïa, de suspense et de non-dits conduisant à des moments de pure tension. Parallèlement, l’idée des époques relatées est intéressante et traitée avec subtilité, nous permettant de mieux comprendre les racines de cette exécration. Des instants forts – comme les ombres chinoises avec Lukacs ou le final dans le moulin périgourdin, contrastent avec des passages bien plus longs et bavards, certes utiles psychologiquement à l’étoffement des personnages, mais rompant souvent la vélocité et l’efficacité de l’ouvrage.
Un thriller fantastique bien mené et fascinant, ponctué de nombreux passages mémorables alternant avec d’autres plus anecdotiques. Mais l’ensemble n’en demeure pas moins très bon.
Snowdonia, au Pays de Galles. Une famille fuit. Hannah, la mère, Nate, le père, et Leah. Une monstruosité, appelée Jakab, est à leurs trousses. Un tueur impitoyable, capable d’endosser bien des identités. Mais pour mieux comprendre cette cavale, il faut retourner dans le passé. Plus exactement, en 1873, en Hongrie.
Voilà un roman singulier signé Stephen Lloyd Jones. Le rythme imprimé dès les premières pages est effréné, vif, incisif. On se demande immédiatement qui sont ces trois victimes, poursuivies par une entité qui semble auréolée de pouvoirs surnaturels, et dont la simple évocation du nom terrifie autant qu’elle implique de vérifier l’identité de chacun. L’auteur, par paliers, en suivant trois époques distinctes, nous fait peu à peu comprendre la genèse de Jakab, ses origines, qui il est et les raisons pour lesquelles il traque cette famille. L’écriture est remarquable, anxiogène à souhait, et l’on bascule progressivement vers un surnaturel traité avec intelligence. Il serait absurde de trop en dévoiler quant aux capacités si particulières du monstre, tout au plus peut-on évoquer une mythologie hongroise, une caste bien caractéristique, des amours éconduites et la lente constitution d’un être cruel et sanguinaire, dont la férocité et l’obstination n’empêchent nullement que l’on ne conçoive un peu d’empathie pour cet individu sentimentalement brisé. Stephen Lloyd Jones donne un ton original à son récit, ponctué de nombreuses scènes de paranoïa, de suspense et de non-dits conduisant à des moments de pure tension. Parallèlement, l’idée des époques relatées est intéressante et traitée avec subtilité, nous permettant de mieux comprendre les racines de cette exécration. Des instants forts – comme les ombres chinoises avec Lukacs ou le final dans le moulin périgourdin, contrastent avec des passages bien plus longs et bavards, certes utiles psychologiquement à l’étoffement des personnages, mais rompant souvent la vélocité et l’efficacité de l’ouvrage.
Un thriller fantastique bien mené et fascinant, ponctué de nombreux passages mémorables alternant avec d’autres plus anecdotiques. Mais l’ensemble n’en demeure pas moins très bon.