QuoiLire

345 votes

  • Criminal loft

    Armelle Carbonel

    8/10 Même si la publication du livre d’Armelle Carbonel a été quelque peu mouvementée (son premier éditeur a mis les clés sous la porte juste après la signature de son contrat), ce livre est un conte de fées à lui tout seul. L’auteur a eu la chance de rencontrer Maxime Chattam avant son passage chez Fleur Sauvage. Séduit par l’idée du livre et l’écriture d’Armelle Carbonel, Maxim Chattam en a fait une relecture intégrale; et l’auteure a pris en compte l’ensemble de ces remarques.

    Nous avons donc un très bon, pardon un excellent, premier livre. Si l’idée est à la fois originale, prometteuse et séduisante, elle est parfaitement exploitée de manière intelligente. Sans répétition, l’auteure arrive à trouver à chaque fois de nouvelles pour repousser ses personnages dans leurs derniers retranchements, de confronter ces meurtriers aux peurs qu’ils suscitent.

    Même certains passages nous font penser au Puzzle de Franck Thilliez et que l’on devine le final, Criminal Loft est un excellent thriller. L’auteur raconte à la première personnage l’histoire d’un meurtrier, en alternant sa vie dans le loft et de courts flashbacks sur son enfance ou sur une des ses aventures de prédateur. On découvre donc au fur et à mesure toute la perversité des meurtriers du loft, et celle de l’organisateur de l’événement.

    L’écriture est impeccable, d’une très grande fluidité, même si les relances de fin de chapitre sont un peu grossières, comme si elles avaient été rajoutées en fin de travail d’écriture suite à la relecture (de Maxime Chattam ?).

    Cette année commence très bien du point de vue littéraire. Présageons que cela continue.

    15/03/2016 à 19:50 3

  • Promesse

    Jussi Adler-Olsen

    5/10 Est-ce le rythme de production des livres que Jussi Adler-Olsen s’est imposé face au succès de ces premiers livres ?, mais Promesse n’atteint pas le niveau de ces prédécesseurs.

    Il faut bien l’avouer, cette nouvelle aventure de Carl Mørck m’a un peu déçu.

    Déjà dans le rythme, la première partie du livre est très lente et j’ai eu du mal à accrocher à l’histoire. De nombreuses répétitions sont faites (si vous le lisez, comptez le nombre de fois où est fait mention la volumétrie des papiers), nombre de personnages sont mis en place et un peu comme le héros principal, on se demande bien si on a affaire à une enquête policière ou pas.

    Heureusement, l’humour nous fait ternir le pavé de 500 pages entre les mains. Les incompréhensions par Assad des expressions sont toujours hilarantes, et i faut souligner que la traduction a su conserver ou transposer en français cet humour.

    Dans la seconde partie, l’enquête avance mais si l’on devine la solution dans les grands axes dès les premières pages.

    Le modèle du livre reste fidèle au modèle de l’auteur : quelques fausses-pistes, un parallèle entre passé et présent, pour un dénouement au quart de tour; avec une écriture toujours aussi fluide.

    Si vous deviez découvrir cet auteur, je vous recommanderais de prendre les volumes de la série dans l’ordre et de réserver ce Promesse pour plus tard.

    15/03/2016 à 19:49 2

  • Level 26

    Duane Swierczynski, Anthony Zuiker

    5/10 Level 26 est un livre de qualité inégale. Si le concept de la classification des criminels est original, l’histoire est assez standard : un flic mis au rebut qui revient sur le devant de la scène pour sauver le monde d’un méchant. L’auteur espère faire adhérer son lecteur avec les descriptions sanguinolentes des scènes de torture et des assassinats; mais pour certains ce sera peut être la chose qui les fera lâcher la lecture de ce livre.

    On peut cependant reprocher un peu de simplicité : le monstre ne joue pas suffisamment avec la police, et se livre presque quasiment à celle-ci alors qu’il leur a échappé pendant plusieurs dizaines d’années. Point d’énigme et ni de petits indices pour remonter la piste; c’est du tout ou rien. Le final est très, trop, rapide, trop évident et sans réel combat.C’est malheureusement

    Est-ce que les vidéos amènent un intérêt ? Je ne le pense pas (et comme bon nombre de personnes qui ont partagé cet avis sur Internet) au point où même le site officiel ne propose plus la totalité des vidéos : la première est aux abonnés absents. Et puis j’avoue que, pris dans l’action, j’ai du mal à suspendre la lecture du livre pour aller sur mon ordinateur visionner la vidéo. Mais cela pourrait être un plus dans une version numérique avec du contenu multimédia embarqué.

    Sinon, le style d’écriture est assez simple, conquis, efficace qui favorise la lecture rapide : un page-turn; mais avec quelques répétitions sur la définition du Level 26, dont on se passerait bien.

    Un roman moyen qui fera un bon intermède entre deux livres plus structurés et approfondis.

    Enfin, un petit conseil pour faire quelques économies : la trilogie a été regroupée dans un seul livre de poche; pour le prix de 2 livres vous aurez la série complète.

    15/03/2016 à 19:47 2

  • Les Brillants

    Marcus Sakey

    8/10 Ce roman est un subtile mélange de thriller, de polar, de science-fiction, et de réflexions politiques.

    C’est avant tout un roman futuriste, où, le monde est confronté à l’émergence d’une nouvelle race génétique : les brillants, des êtres avec des prédispositions. Si dans un premier temps cela nous fait penser à la série des 4400, mais l’auteur a la bonne idée de ne pas tomber dans la facilité de la mode des super-héros. Ici les brillants n’ont de capacité que dans un domaine (analyse des comportements, affinité financière) et ne sont pas invulnérables. Ils ne sont également pas irréprochables, car en vrai humains, des brebis galeuses figurent dans le lot.

    Marcus Sakey ajoute une dose de polar, thriller, voire espionnage. Sous couvert de la recherche d’un terroriste, l’aventure bascule dans une course poursuite effrénée. A ce moment là, le roman passe la seconde vitesse et prend des allures de page turn, ou les rebondissements sont nombreux.

    Cependant, l’auteur fait souffler ses héros, et donc ses lecteurs, en laissant des moments plus calmes, propres à la réflexion. Comment est perçu cette nouvelle race, que ressent-elle, quelle est sa place au sein de la société, quelles décisions doivent prendre les politiques fassent à cette inconnue qui peut constituer un risque pour la nation ? L’auteur n’hésite pas à faire des parallèles avec l ségrégation juive de la seconde guerre mondiale.

    Si ce roman, passionnant, se suffirait à lui seul, il faut savoir que c’est le premier d’une trilogie; dont le second volume vient de paraître en français, et le dernier en anglais.

    15/03/2016 à 19:46 2

  • Revival

    Stephen King

    5/10 Je ne m’étalerai pas sur les qualités narratives de Stephen King, ce petit auteur n’a plus de preuves à faire dans ce domaine. Aussi m’attarderai-je sur la structure du livre qui diffère quelque peu de ce que l’auteur nous a habitué. Le récit se déroule sur 50 ans, en trois parties également échelonnées dans le temps, et fait intervenir l’électricité comme fil rouge.

    Dans un premier temps, le livre s’articule autour de la vie d’une bourgade dans les années 60. Cela n’est pas sans nous rappeler 22/11/63 (voir la chronique sur ce livre). On pourrait alors penser à un nouveau livre « historique » de Stephen King, mais l’auteur profite plutôt de sa précédente écriture pour asseoir l’histoire à une époque qui lui semble chère. Puis il projette ses héros au milieu des années 80 où l’ancien prêtre devient prévaricateur. On pense alors aux bienfaits non-désintéressés du tenancier de Bazaar…. mais ce serait trop facile.

    Ensuite, c’est le suspense s’installe pas à pas, et le lecteur s’interroge sur ce que peut être le dénouement : que nous réserve le maître du suspense ? Sans vous dévoiler le final de ce livre, que l’on devine assez facilement, je tenais à souligner le fait que Stephen King prend un malin plaisir à semer de petits indices deci-delà pour rendre hommage aux auteurs qui ont inspiré son œuvre globalement et plus particulièrement ce livre. A titre d’exemple, faites attention aux noms des personnages, des patients, et vous retrouverez des écrivains célèbres.

    Au final, un Stephen King qui se lit tranquillement, sans réelle surprise, et qui est plus un hommage aux classiques de la littérature d’horreur qu’un livre à suspense qui a fait le succès de cet auteur dans les années 70.

    15/03/2016 à 19:45