722 votes
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Colorado Kid
7/10 Le bonheur est dans le court pour Stephen King, jamais aussi saisissant et dépouillé qu'à travers ce format; "Colorado Kid" en est un de ses nombreux exemples, même si ce n'est sûrement pas le plus abouti, ni celui vers qui se tourne ma préférence... Mais ça fait toujours plaisir, après avoir arpenté les territoires glauques et inhospitaliers dont regorgent les étagères des librairies, de retrouver le confort et le bien-être tout particuliers de la plume du King...
07/06/2016 à 11:16 3
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Versus
8/10 Peu de livres m'ont plongé dans un embarras semblable à celui d'Antoine Chainas; la gêne et le malaise diffusés par les mots crus, et l'état d'esprit du personnage principal, Paul Nazutti, d'un tempérament exalté et éperdu, ne vous quittent pas tout du long de la lecture de ce roman d'une noirceur jusqu'au-boutiste... L'intrigue, au diapason, termine de vous plonger dans les affres de l'indicible et du malsain... L'un de ces livres où l'on ne serait pas étonné de trouver sur la 4ème de couverture: " Editor Advisory Explicit Content"... Et pourtant, quelle torgnole dans la tronche!!!!
07/06/2016 à 11:06 4
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Mortelles voyelles
8/10 J'en garde le souvenir du premier thriller syntaxique, d'une truculence et d'une verve rafraîchissantes, qui témoigne d'un amour immodéré de son auteur pour la langue française, ses chausse-trappes et ses arcanes...
05/06/2016 à 14:02 9
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La part des ténèbres
8/10 Du grenier de mes lectures anté-Polars Pourpres, j'ai eu envie d'extraire quelques-uns des souvenirs de mes lectures les plus marquantes, afin qu'ils garnissent aussi cette bibliothèque virtuelle... Et ça passe par cette " Part des Ténèbres", l'une des oeuvres les plus sous-estimées ou mésestimées du Maître... Une sorte d'hommage au roman noir des années 50, assez violent, aussi bien visuellement, que psychologiquement parlant, qui reprend l'une des thématiques chères à King: les rapports qui peuvent exister entre un écrivain et ses personnages, le rôle du créateur et/ou de sa créature, ce lien pouvant les unir, et l'angoisse qui les étreint au moment de couper le cordon...
05/06/2016 à 13:41 6
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La Compassion du Diable
7/10 Cette fiction testimoniale de l'horreur, sorte de " sérial-killer inside", adroitement menée par Fabio M. Mitchelli, tout en s'inspirant d'un fait divers réel, ne peut laisser indifférent...
Une écriture quasi organique, qui sonde les corps et les âmes, une alternance de points de vue, qui imprime un rythme à l'intrigue, quelque part entre " Au-delà du mal", toutes proportions gardées, et " Zodiac"...
Mais puisqu'il est ici question du diable, il faut se souvenir qu'il a aussi l'habitude de se nicher dans les détails... Et c'est là que le bât blesse: la volonté de l'auteur de retarder la révélation de l'identité du tueur en série brouille la bonne compréhension de l'histoire par moments, une manipulation du lecteur qui a tourné court, en ce qui me concerne...Des coïncidences un peu heureuses, une caractérisation des personnages un peu trop " chargée", comme un catalogue des pathologies les plus déviantes... Même si, pour ma part, l'aspect le plus dérangeant de l'histoire demeure tout de même cette justification génétique du mal, la contamination in utéro, comme un legs maléfique, largement contestable sur le fond...01/06/2016 à 21:37 5
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Malefico
7/10 Efficacité: voilà le mot qui caractérise le mieux ce nouvel opus de Donato Carrisi... Celui par qui, à mon goût, la résurgence du thriller italien est advenue, renoue avec l'intensité du "Chuchoteur"; une intrigue classique, mais bien charpentée, guidée par un mouvement de balancier, chacune des révélations suscitant d'autres questions, qui poussent à en savoir plus...
Sur un thème déjà exploité par d'autres, Carrisi ne s'éparpille pas et, nullement avare en coups de théâtre, garde le cap de son suspense jusqu'à son terme...
Malgré cela, l'auteur perd des points, dans une tentative douteuse, et légèrement aléatoire, de vouloir boucler la boucle, avec un épilogue qui peut laisser quelque peu sceptique...30/05/2016 à 18:20 4
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Rural noir
8/10 Si Tom Sawyer et Huckelberry Finn avaient vécu dans la France provinciale du début du XXIème siècle, sûr qu'ils auraient aimé faire les 400 coups avec le " gang " de Benoît Minville... A la fois roman d'apprentissage et roman social, un Péril jeune à la sauce Guy Ritchie, une histoire très référencée, sur un thème qui constitue en général l'apanage des auteurs anglo-saxons...
Un auteur qui ne choisit pas la facilité, même s'il emprunte des chemins déjà balisés par d'autres avant lui; l'analyse psychologique des rapports familiaux et amicaux s'avère être la vraie valeur ajoutée du roman, bouleversés par l'infamie commise des années plus tôt...
La nature humaine défrichée, ou comment les cicatrices de l'adolescence continuent de suppurer à l'âge adulte...24/05/2016 à 10:39 10
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Carnets noirs
7/10 Plus qu'une simple suite à Mr Mercedes, c'est à un rallongement de l'aventure initiale que nous convie Stephen King, avec cette histoire de rapt littéraire, attisant les convoitises, et déchaînant les passions...
Dans une première partie, au demeurant fort réussie, il parvient à concilier son amour pour toutes les formes de littérature, avec la mise en place d'une intrigue suffisamment accrocheuse, qui va, malheureusement, s'essouffler assez rapidement... Mais en cela ne réside pas la ressource essentielle du roman; plutôt, dans le questionnement de la destinée de ces personnages de fiction, auxquels l'auteur va, à un moment donné, lâcher la bride, s'accomplissant dans l'imaginaire des lecteurs... Ici encore, comme dans Misery, King pousse le curseur au plus haut point de fanatisme, s'interrogeant sur cette étrange relation pouvant unir auteur et lecteur...19/05/2016 à 10:56 6
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Ce qu'il nous faut c'est un mort
9/10 Et un, et deux, et trois accrocs... Ceux qui sont faits dans le canevas de vies qui débutent, et qui s'en trouveront irrémédiablement changées, cette nuit du 12 juillet 1998...
Quand l'humilité joue la carte de la grandeur, quand l'humanité se porte à hauteur de lecteur; pas de doute, vous êtes bien en compagnie d'Hervé Commère... Chef de file d'un courant romanesque qui porte haut les vertus de l'altruisme, de la magnanimité, et d'une bonhomie contagieuse, vis-à-vis du lecteur, ou de ses personnages, il prend une fois encore le parti de tisser une histoire pleine de vie, dans laquelle les grandes effusions sont d'abord de sentiments...
La vie sous toutes ses coutures, les belles parures comme les chutes, la réalité sociale en bandoulière, les affres de la délocalisation, des plans sociaux, du chômage qui phagocyte notre époque... Commère lui donne plus de force encore que le meilleur des manifestes anti-capitaliste, et colle à l'époque de façon parfaitement incroyable...
La vie qui bégaie aussi, et surtout: Commère nous raconte avant tout une histoire d'amitié qui tourne court, la vie qui taille trop grand ou trop petit, les espérances déçues et les possibilités évanouies, en lorgnant gentiment du côté de Douglas Kennedy...
Pour paraphraser l'un de ses personnages principaux, chez Commère, la vie, c'est dedans...12/05/2016 à 20:53 13
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Bull Mountain
9/10 C'est une histoire universelle que choisit de nous raconter Brian Panowich : l'environnement familial qui pèse sur une vie, l'impossibilité chronique de se défaire des liens du sang, et cet atavisme qui peut, parfois, comme un poids mort, vous tirer vers le bas...
Dès les premières lignes, dès ce premier chapitre qui, en peu de pages, brosse le portrait d'hommes soudés aux valeurs terriennes, presque insulaires, on imagine un western contemporain, baroque et funeste à la fois... Une ruralité génétiquement ancrée dans le clan Burroughs, définissant leurs actes et leurs combats, un attachement à cette terre, leur fief, modelant leurs attitudes et leurs habitudes, forcément en butte au respect des règles établies... Le style de Panowich, qui fait alterner les points de vue et les époques, un peu à la manière d'un George R.R Martin dans Game of Thrones, nous relate le schisme fratricide qui sous-tend l'intrigue, et renoue avec certaines grandes tragédies antiques; son récit, d'une beauté presque fielleuse, viscérale, touche à l'intime et à l'authentique, amenant ses personnages, et le lecteur, au point de rupture émotionnel à chaque tour de page...07/05/2016 à 21:53 11
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Hostiles
7/10 Petite friandise au goût doux-amer, Hostiles met en scène Marc et Léa, pris au piège de la carcasse d'une voiture, après que tous deux aient eu un accident de la route... Provoqué par qui ? Par quoi ? La tension qui sert de carburant à l'intrigue repose en partie sur la réponse à cette question, mais aussi sur l'identité réelle du conducteur, pas très clair quant à ses véritables motivations... Comme nous, le personnage de Léa, l'auto-stoppeuse, s'interroge sur les circonstances qui l'ont conduite dans cette situation délicate, à tous points de vue... Le talent de Franck Thilliez confère à cette sympathique nouvelle toute la légitimité nécessaire pour passer un agréable moment; quelque part entre Hitcher et Vertige, son style très cinématographique fait une fois encore... Mouche...
07/05/2016 à 16:44 6
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Surtensions
9/10 Le magnum opus de la série: dès les premières pages, et le probable drame qui s'esquisse, le ton est donné... Vient ensuite une description majuscule et féroce de l'univers carcéral, dramatiquement inquiétante, exempte de tout pathos et dénuée de tentative d'embellissement...
La force de Norek, c'est son pragmatisme à l'état brut, la transposition sur papier du métier de flic, qu'il connaît parfaitement, puisque lieutenant lui-même au sein du SDPJ 93, la manière qu'il a de nous l'envoyer en pleine face, sans ambages, ni enfumage, l'air de ne pas y toucher, ou quand simplicité ne signifie pas simplisme...
Au fil des pages, il dessine une intrigue échevelée, dense, qui se joue de nos nerfs, et des simulacres; ici, pas de manichéisme, seulement des hommes et des femmes, qu'ils soient du bon ou du mauvais côté de la loi, quelquefois juste au milieu, pris dans un tourbillon de violence, happés, hachés, essorés...Ni jugement, ni condamnation chez Norek; à l'aune de la rue, le tribunal des bien-pensants n'a plus cours...
L'épilogue, cruel et poignant, ouvre néanmoins le champ des possibles à une hypothétique rédemption du héros déc(h)u, brave parmi les braves, appelé à choisir entre sa condition de super-flic et ses envies d'ailleurs...05/05/2016 à 18:00 9
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Le Chant des dunes
7/10 Le chant des dunes, c'est un peu l'oraison funèbre du personnage fétiche de John Connolly: pas encore complètement mort, mais plus tout à fait vivant, Parker, véritable paratonnerre à embrouilles, en convalescence dans une petite ville du Maine, se trouve parvenu au carrefour de sa destinée d'être à part...
C'est un Charlie Parker quasi moribond que l'on retrouve ici, au supplice, aussi bien physique que moral, de devoir choisir entre l'angoisse de devoir arrêter ce métier qui le définit, et l'envie, chevillée au corps, de continuer à faire la chasse aux spécimens de la pire espèce, en l'occurrence d'anciens criminels de guerre nazis... Et un nouveau cadavre de trancher pour lui...
La facilité qu'à l'auteur de se glisser dans la peau de tout un chacun, le décorum contextuel, qui lui permet de mettre l'Histoire au service de son histoire et d'aborder des thèmes de société aussi divers que la question théologique, la responsabilité morale de l'individu au sein d'un groupe, ou celle d'une nation vis-à-vis de son histoire, plus ou moins récente, et de ses ( encombrants) ressortissants, l'incursion dans le domaine du fantastique, autant de labels estampillés Connolly qui jalonnent son oeuvre, que l'on retrouve ici, et la rendent si pittoresque...
Et au terme de ce treizième opus des aventures de Bird, un repos du guerrier reporté sine die pour notre cher privé, qui verra sa situation, personnelle et professionnelle, évoluer, laissant augurer de nouvelles (més)aventures particulièrement alléchantes...01/05/2016 à 14:32 3
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Sous l'emprise des ombres
8/10 Toujours autant de plaisir à retrouver Charlie Parker et ses acolytes, ici aux prises avec une tripotée de rednecks paranos et diablement belliqueux, prêts à tout pour protéger leurs secrets... Un nouveau volet avec lequel John Connolly s'inscrit encore un peu plus dans le sillage d'un Stephen KIng, ou d'un John Wyndham, amalgamant thriller et fantastique, conférant imperceptiblement, dans sa première partie, à ce petit village de Prosperous, cet Eden de façade, un tel aspect fantasmagorique et sinistre, qu'on ne peut s'empêcher de penser à quelques-unes des meilleures descriptions du genre, quelque part entre Bazaar et le Village des Damnés...
Emu par la poésie de mots de Connolly quand il nous parle de ces sans-abri, ballottés par une vie d'errance, et pourtant si dignes, l'auteur parvient aussi à nous saisir d'effroi quand il évoque le conseil des sages qui régente la vie des habitants de Prosperous, ou qu'il parsème son récit de brutales décharges de violence, dont lui seul a le secret...C'est dans cette symétrie, cet espèce de contre-pied stylistique, que se niche tout le brio de Connolly, un peu à l'instar d'un R.J. Ellory, nonobstant sa galaxie de personnages, aussi loufoques que létaux, qui viennent habiter, voire hanter, chacun de ses romans, et ce sens de l'humour si typique, en contrepoint de toute cette noirceur...
Un peu comme son héros, John Connolly rate rarement sa cible...24/04/2016 à 13:18 6
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De force
7/10 Nouveau huis-clos à ciel ouvert pour Karine Giebel, un Cluedo bourgeois, dans lequel actes inavoués, non-dits et traumas enfouis travestissent la réalité des rapports humains, après l'arrivée du loup dans la bergerie, ou plutôt du coq au milieu de la basse-cour...
Une histoire de possession morale, un jeu de dupes, l'envie tenace qu'ont les personnages de vouloir absolument imposer leur volonté aux autres, de leur forcer la main, un drame psychologique d'une violence plus contenue, moins démonstrative que lors des précédents romans, et pourtant toujours aussi brute et tranchante, des caractères abrutis par la douleur et le manque... Alors ok, parfois, la romance impossible et minaudière, quelque part entre la bluette à la Barbara Cartland et 50 nuances de Grey, a de quoi décevoir, eu égard aux derniers face-à-face proposés par l'auteure; et étonnamment, l'histoire a du mal à maintenir un tempo débridé, du fait de cet incessant jeu du chat et de la souris, assez frustrant, qui oppose Luc au maître chanteur... Mais l'épilogue vient bouleverser la donne et nous oblige à reconsidérer l'ensemble sous de nouvelles perspectives...14/04/2016 à 21:13 4
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La Patience du Diable
3/10 Ratage complet, dans la droite ligne de " La conjuration primitive", n'est pas Thomas Harris qui veut... Souffrant des mêmes aberrations au niveau cohérence et authenticité, mais surtout, pratiquant sur des territoires communs aux Jean-Christophe Grangé, Franck Thilliez et autres Patrick Sénécal, un vrai problème de renouvellement, de régénération chez Maxime Chattam, aussi bien au niveau de l'intrigue que de ses séquences-choc...
Contrairement à un Grangé qui, malgré l'énormité de certains de ses postulats, parvient quasiment à tous coups à m'embringuer dans son univers, Chattam peine à retrouver la verve et la flamme de ses débuts, et sa Trilogie du Mal... A l'image du passe-temps de son dépeceur, ses histoires s'apparentent à de belles façades, dépourvues d'énergie et d'originalité, privées de leur substrat...C'est vrai qu'il faut au moins avoir la patience du diable pour arriver au bout de ce roman...09/04/2016 à 23:29 6
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Dérapages
7/10 Un roman à côté duquel je serais très certainement passé, s'il n'y avait eu le Programme des Lecteurs Polars Pourpres, et qui s'est avéré au final particulièrement plaisant... Le plaisir de ces thrillers sériels, le plaisir de retrouver à intervalles plus ou moins réguliers les mêmes personnages, de savoir comment ils vont bien pouvoir évoluer, ce que l'auteur leur réserve,un attachement, une identification, qui tisse un lien tenace: c'est en ça que réside l'efficacité du style de Danielle Thiéry, à l'instar d'un Alexis Lecaye ou d'un Nicolas Lebel...
Bien que n'ayant lu aucune des aventures précédentes, elle réussit à nous intégrer rapidement à sa petite troupe, soudée autour de son alter égo, le commissaire divisionnaire Marion, et à rallier notre sympathie, sans pour cela négliger l'enrobage...Du suspense, de l'action, un "vécu" qui filtre à travers une narration cadencée; même si le final apparaît comme un peu trop escamoté, je ne vais pas tarder à me plonger dans les premières enquêtes de cette épatante femme flic...06/04/2016 à 10:00 3
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Les Fauves
6/10 Sur un sujet plein d'à-propos, surtout à l'heure actuelle, enrichi par un travail d'investigation conséquent, Ingrid Desjours compose une joute féroce qui confronte deux bêtes blessées, une espèce de Bodyguard post-7 janvier 2015, une étude de caractères trempés, mais dont la partition se joue sur un faux rythme...
Une cadence syncopée, un pas en avant, deux en arrière, un ballet désynchronisé, entre faux-semblants et coups d'éclats, manipulation et désinformation, qui fait piétiner l'intrigue; à ne pas savoir sur quel pied danser, on finit par trébucher... On attend impatiemment l'étincelle qui sortira le suspense de l'ornière de cette relation ambivalente, qui se consume jusqu'à l'embrasement, entre attachement et répulsion, stress post-traumatique et strass pas trop pudique, certes fort bien disséquée par l'auteure, mais pas suffisamment prégnante en ce qui me concerne, pas assez riche en péripéties, pour me prendre dans ses rets...01/04/2016 à 22:58 7
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Serre-moi fort
7/10 En rendant l'absente omniprésente, les parents du jeune Nick le condamnent à la peine de contrition à perpétuité; en charge d'une affaire délicate, après le décès tragique de sa femme, le lieutenant Adam troque un drame contre un cauchemar... Deux rescapés, deux manières différentes d'appréhender un deuil castrateur... Mais comme souvent chez Claire Favan, les convenances vont voler en éclats...
Elle a toujours le chic pour appuyer sa plume là où ça fait mal, à l'instar d'une Maud Mayeras, et le choc pour pousser son observation aux frontières de l'indécence et de l'angoissant; mais cette fois survient un rebondissement qui, en ce qui me concerne, m'a quelque peu dérouté et désarçonné, dans le sens où j'ai eu l'impression que l'auteure usait ici d'une ficelle scénaristique assez douteuse et fort peu crédible, voire invraisemblable, pour amener la confrontation finale...
Une erreur d'aiguillage d'autant plus dommageable que la constriction de l'intrigue, cette sensation d'étouffement permanent qui oppresse les différents protagonistes d'un bout à l'autre du roman, laissait augurer d'un traitement et d'un final différent...20/03/2016 à 15:10 5
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Les Innocents
7/10 Nouvelle plongée dans les eaux impétueuses de l'imaginaire de Robert Pobi, seconde incursion autrement plus convaincante que la précédente... Un thriller de facture classique, mais ponctué de suffisamment d'éléments singuliers pour accrocher le lectorat: un personnage de femme flic qui n'est pas sans rappeler celui de Smoky Barrett, l'héroïne récurrente de Cody Mc Fadyen, amazone à la vulnérabilité à fleur de peau, souvent sur le fil de la légalité, un tempo qui chasse l'ennui, des seconds rôles archétypaux, mais séduisants... Néanmoins, l'aberrante conclusion, contestable aussi bien moralement que sur le plan de la crédibilité, est venue saborder le frêle esquif, et galvauder la cohésion de l'ensemble...
16/03/2016 à 00:22 4