El Marco Modérateur

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  • Un grand maître dunkerquois

    Jean-Pierre Bocquet

    6/10 Fabrice Vervich vit avec sa mère dans une ferme isolée de la campagne flamande. Ils sont riches, il est beau. Mais sous ce vernis, une bête est tapie. Un monstre bicéphale. Ce duo enlève des jeunes femmes, les séquestre, leur fait subir mille tortures avant de s’en débarrasser. Ces deux bourreaux ne s’arrêteront pas de sitôt. Sauf si les disparitions de femmes finissent par alerter la police…

    Après Dunkerque sous le signe d’Othmane, Jean-Pierre Bocquet reprend ses personnages de policiers pour une nouvelle enquête. Même si la lecture du premier ouvrage n’est pas obligatoire, elle n’en demeure pas moins préférable pour mieux saisir les relations entre les divers enquêteurs ainsi que leur évolution psychologique. L’auteur dispose d’une plume habile – il est professeur de lettres – et sait habilement peindre les ambiances comme les sentiments. À cet égard, de nombreux passages descriptifs sont à relire tant la langue employée est belle et poétique. Le scénario tient la route, le suspense est bien maintenu, et l’on avale fiévreusement les pages de ce roman sans s’en rendre compte. Les policiers sont croqués de manière réaliste, loin des poncifs du genre, et les investigations paraissent plausibles dans leur déroulement comme dans leurs rebondissements. Par ailleurs, la paire de tortionnaires est effrayante, avec de nombreuses scènes marquantes d’humiliations et de supplices infligés aux victimes. Quelque part entre Barbe Bleue et Casanova, ce fils, dénaturé dès son enfance par une mère castratrice et ayant noué avec elle des liens morbides, est abominable.
    Si l’histoire ainsi que le style sont plus que louables, on ne peut que regretter quelques baisses de régime dans l’enquête, notamment dans le milieu du livre, où le lecteur maudira probablement les enquêteurs de ne pas fondre plus rapidement sur les criminels alors que les faisceaux de preuves s’amoncellent. D’autre part, il est dommage que certains clichés viennent enlaidir le tableau, particulièrement lorsqu’il s’agit de cerner les personnalités de ce couple morbide. Un enfant, détruit très tôt par la personnalité envahissante de sa génitrice, et devenant un prédateur impuissant comblant ses failles par des actes atroces, même si bien dépeint par Jean-Pierre Bocquet, sonne indubitablement comme une banalité dans le domaine du thriller. On aurait aimé un peu plus d’originalité dans la genèse de ce nuisible.

    Jean-Pierre Bocquet signe donc un roman certes efficace et prenant, que l’on ne lâche pas, mais qui aurait mérité des êtres machiavéliques centraux plus aboutis, ou moins attendus, pour faire honneur à son style, remarquable.

    01/10/2012 à 18:12

  • Un monstre dans la peau

    Hubert Ben Kemoun

    7/10 Une histoire fort sympathique et prenante, rehaussée par de bien belles illustrations.

    27/01/2015 à 18:44

  • Un peintre en cage

    Ingrid Klupsch

    8/10 Au musée du Louvre-Lens, c’est l’effervescence ! On s’apprête à inaugurer une exposition consacrée à Marc Logan, peintre connu sous son pseudonyme de Malo. Julien Cadonet est en charge de la préparation de cette exhibition. Mais on apprend que l’artiste vient d’être assassiné chez lui, probablement à l’aide d’un pied-de-biche. Le commissaire Garant, en charge de l’enquête, demande de l’aide à Julien afin qu’il obtienne son expertise. En effet, le peintre avait un style bien particulier, avec une obsession pour les petites cages fermées que l’on retrouve sur tous ses tableaux, en plus de nombreux miroirs. Et si ces deux symboles pouvaient désigner le meurtrier ?

    Il s’agit du premier ouvrage d’Ingrid Klupsch, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce premier essai est une réussite. Avec ce roman court, aux chapitres lapidaires qui s’enchaînent à merveille, on se prend de passion pour cette intrigue. Un tueur en série ? Non. Des déflagrations, des fusillades, des corps qui bondissent dans les airs ? Nullement. Du sang, du machiavélisme, de la bidoche éventrée à chaque page ? Encore moins. Décidément, Ingrid Klupsch ne semble rien proposer qui soit susceptible de plaire à un large lectorat, n’est-ce pas ? Eh bien, il serait bien maladroit et déplacé de penser de telles sornettes, car assurément, l’écrivaine a beaucoup de talent. Et ses prédispositions littéraires, son sens de la narration, l’intelligence de ses écrits ainsi que la grande crédibilité de cet opus sont patentes. Julien est un personnage humain, sensible, et qui n’a nullement besoin d’avoir une musculature de gladiateur, un flair de Saint-Hubert ou un physique avantageux à carboniser une femme à plusieurs mètres. Il est juste passionné de peinture, en a fait son métier ainsi que sa vocation, et il saura mettre à profit son érudition artistique pour comprendre non seulement le mobile mais aussi l’identité du criminel. Un détail minuscule qui éclate à la surface de sa conscience, le principe de l’anamorphose qui lui revient après avoir vu un tableau de Mattheus Wytmans, et le voile se lève ! Il est assurément bon – voire sain et salvateur – de voir de jeunes auteurs oser ne pas copier les codes du thriller américain et proposer leur propre vision de la littérature policière, celle qui œuvre avec vraisemblance, humilité et finesse. Et c’est ainsi que l’on comprendra tout de l’assassinat de Malo, entre duperie, amours contrariées et trafic d’art. D’ailleurs, ce résumé mettant en avant cette histoire de cages fermées et de glaces laissait augurer beaucoup d’originalité, de fraîcheur et de réflexion. Le but est amplement atteint.

    Voilà donc une lecture ingénieuse et subtile, qui s’impose au gré des pages par petites touches, telle une peinture du courant pointilliste, sans effet tapageur ni rebondissement capillotracté. C’est aussi une saine plongée dans le milieu des peintres, pris en étau entre la volonté de reconnaissance et le devoir presque éthique d’assumer son œuvre. Emaillé de références artistiques que l’on se plait à aller creuser et analyser de son propre chef en relâchant – très provisoirement le roman – pour les rendre plus parlantes, cet opus est une bien agréable bulle de jouvence qui vient éclater à la surface d’un paysage littéraire trop plat, ou trop prompt à reproduire les inspirations et gimmicks du dernier auteur à la mode. Ce livre, Un Peintre en cage, a en plus le mérite de briser ce corset pour proposer une œuvre atypique et fort personnelle. D’ailleurs, Ingrid Klupsch signale que Julien Cadonet sera bientôt de retour pour une nouvelle aventure en Bretagne ; nous serons au rendez-vous !

    24/09/2016 à 18:05

  • Un peu de ton sang

    Theodore Sturgeon

    7/10 Deux psychiatres militaires correspondent par lettres quant au cas de George Smith, soldat ayant agressé violemment un officier. Au travers du dossier médical de George et des interrogations de ces deux médecins, va progressivement se dessiner les contours d’un homme profondément singulier : il s’agit d’un vampire.

    En 150 pages, Theodore Sturgeon dresse avec lenteur et patience le portrait d’un soldat brisé lors de son enfance et ayant graduellement chuté dans la folie. Dans ce court récit, pas d’actions spectaculaires ni de scènes monstrueuses : il s’agit avant tout de comprendre comment George Smith a pu devenir un buveur de sang. A cet égard, le lecteur pourra être déçu devant ce manque de panache du récit, mais il faut prendre Un peu de ton sang pour ce qu’il est : un roman noir très court, rivé à la psychologie des personnages, et qui effraie par la justesse du ton, la simplicité de la langue employée et l’aspect minimaliste du récit.



    Ce court roman est suivi d'une nouvelle intitulée "Je répare tout".

    Une femme est retrouvée à moitié morte dans la rue, en partie lacérée à l’arme blanche, et est recueillie par un homme assez quelconque qui n’aura de cesse de la défendre et la soigner, puisque, comme il le dit si bien : « Je répare tout ». Mais cette relation entre la jeune femme et cet homme va lentement basculer dans l’étrange, puis le drame.

    En 40 pages, Theodore Sturgeon installe avec maestria une ambiance lourde et pesante : les longues descriptions de l’homme soignant la jeune femme avec affection, les rapports ambigus entre ces deux êtres, tout concourt à faire de ce huis clos une réussite dans le domaine du roman noir, jusqu’au dénouement, tragique et qui marquera durablement l’esprit du lecteur.

    15/03/2008 à 10:25

  • Un peu plus loin sur la droite

    Fred Vargas

    7/10 L'un de mes premiers Vargas. J'en ai gardé un bon souvenir, avec des personnages croustillants.

    23/08/2013 à 09:24

  • Un simple génie

    David Baldacci

    6/10 Sean King est engagé par une société afin d'enquêter sur la mort plus que suspecte de l'un de ses scientifiques au sein d'une entreprise. Cette dernière, surprotégée, abrite en son sein des expériences ultrasecrètes ayant trait à des technologies de pointe. Bientôt rejoint par sa fidèle collègue Michelle, Sean King devra avancer à pas comptés dans un univers de corruption et de magouilles, où les codes secrets côtoient des enjeux interdits.

    Treizième ouvrage de David Baldacci, Un simple génie réunit la plupart des ingrédients du bon thriller. L'intrigue est bien bâtie, les personnages suffisamment charismatiques et les scènes d'action tonitruantes vers la fin du récit. Les quatre-vingt-quatorze chapitres du livre sont très courts et s'enchaînent avec plaisir, captant l'attention du lecteur sans jamais la lâcher. Cependant, il est dommage de retrouver de nombreux poncifs – notamment concernant les caractères et attitudes des protagonistes –, un récit souvent pauvre et un dénouement qui peut décevoir puisqu'il n'offre pas le regain d'adrénaline ou la surprise tant escomptée.

    Un simple génie est donc un thriller de facture correcte, prouvant le savoir-faire de David Baldacci, mais manquant d'un soupçon d'âme et de nervosité pour le rendre définitivement convaincant.

    24/02/2009 à 18:32

  • Un témoin qui a du chien

    Jeffrey Cohen

    9/10 Jeffrey Cohen signe donc un ouvrage malicieux et jouissif, qui se double d’une belle réflexion sous-jacente quant à l’autisme et à la tolérance. Une bien jolie leçon de vie qui, comble de l’élégance pour son auteur, se fait sans démonstration surchargée ni effet facile.

    14/09/2013 à 08:53

  • Un Tour sur le bolid'

    Stephen King

    7/10 Une nouvelle intéressante, une variante sur le thème de l'auto-stoppeur. Rien de révolutionnaire, mais toujours aussi agréable à lire.

    10/05/2009 à 20:08

  • Un Tueur à la fenêtre

    Stéphane Daniel

    8/10 Dans une cité anonyme, Max et Lucas, deux amis lycéens, se baladent, quand un coup de feu éclate. Max ne se relèvera pas de la balle qui l’a atteint. Le présumé tueur est retrouvé dans un appartement. Mort lui aussi. Il s’est visiblement suicidé. Mais Max n’y croit pas, et décide de mener sa propre enquête, aux côtés d’une séduisante journaliste. Le jeune homme est alors la proie de menaces de mort…

    Stéphane Daniel livre ici un très bon roman pour adolescents qui séduira également les adultes. Rapidement, le ton est donné. Les phrases sont courtes, les chapitres également, et l’emploi du présent de l’indicatif renforce la fougue et l’immédiateté du récit. Les divers protagonistes sont très bien brossés, des journalistes aux policiers en passant par les adolescents. L’intrigue est serrée, les rebondissements intéressants, et probablement seuls les grands lecteurs relèveront le détail qui permet de deviner, ou du moins de percevoir l’identité de l’assassin. Au-delà du récit, Stéphane Daniel brosse également un portrait saisissant d’une banlieue banale, entre trafics, intimidations et peurs, et où les barres d’immeubles s’y dressent comme d’inquiétants sémaphores. Néanmoins, l’auteur s’écarte de tous les poncifs, et peint une galerie de personnages qui oscillent entre clarté et ténèbres – le fait qu’il soit d’ailleurs enseignant n’est certainement pas étranger à sa connaissance de ce microcosme.

    Au final, Un tueur à la fenêtre constitue un roman à suspense de haute tenue, très bien écrit et saisissant, où l’intrigue est un fil rouge au gré duquel le lecteur sillonnera des lieux bien singuliers. On pourra donc enchaîner avec d’autres écrits de Stéphane Daniel comme Les Visiteurs d’outre-tombe ou Avant qu’il soit trop tard.

    20/10/2011 à 17:18

  • Un tueur à ma porte

    Irina Drozd

    8/10 Paru pour la première fois dans le numéro de juin 1997 de « Je Bouquine », un roman très court – environ 70 pages – et idéal pour les jeunes lecteurs. Une écriture simple et un scénario à la fois sobre, classique et efficace, qui plaira en priorité aux collégiens. Un ouvrage destiné presque uniquement à la jeunesse, à l'intrigue bien conçue et au suspense savamment entretenu.

    19/01/2011 à 12:58

  • Un Voleur sur les toits

    Christian Grenier

    8/10 Hercule est un chat particulièrement original : il comprend la langue des humains et est doué d’un solide sens de la réflexion. Quand il apprend qu’une voisine, héritière des œuvres de Giacometti, a été cambriolée, il décide de mener l’enquête.

    Avec cette série consacrée au chat policier Hercule, Christian Grenier, ajoute une corde supplémentaire à son arc. Et si l’on veut continuer de filer la métaphore, c’est qu’il a su décocher une flèche habile. Le postulat de départ – un animal qui joue les détectives – est intéressant, et le reste de l’ouvrage est d’une fort belle tenue. Tout y est écrit simplement, sans jamais que cela ne soit simpliste, avec intelligence et adresse, si bien que l’on ne voit guère les pages défiler. Le ton est plaisant, le texte étant rehaussé de délicieuses touches d’humour. On imagine donc sans mal la joie des jeunes lecteurs à qui s’adresse ce roman. Les rebondissements sont nombreux, bien amenés, et l’on s’achemine avec un régal qui ne faiblit jamais jusqu’à l’épilogue. Malicieusement, Christian Grenier a su tisser un lien avec d’autres de ses livres, puisqu’Hercule est le chat des jumelles issues de l’union entre Max et Logicielle, les deux personnages principaux de sa série la plus connue.

    Agrémenté de sympathiques illustrations d’Aurore Damant, ce polar pour les jeunes cumule toutes les qualités qui soient. Une exquise bulle littéraire, fine et pétillante.

    01/03/2017 à 13:08

  • Un week-end sans fin

    Claire Gratias

    6/10 Une jolie relecture du film « Un Jour sans fin », faite de manière ouverte et assumée. Une plume sympathique, de bons sentiments sucrés juste ce qu’il faut, pour une histoire à la morale agréable.

    12/02/2016 à 08:42

  • Une affaire d'identité et autres aventures de Sherlock Holmes

    Arthur Conan Doyle

    9/10 Trois excellentes nouvelles d'Arthur Conan Doyle. Le flair du détective est toujours aussi remarquable, la langue délicieuse, et les énigmes brillamment dénouées. J'ai préféré les deux premières et moins apprécié la dernière, mais l'ensemble est remarquable, à la fois distractif et terriblement prenant.

    05/04/2010 à 18:23

  • Une affaire flamande

    Geneviève Reumaux

    6/10 Mildrède est une jeune assistante sociale qui officie dans le nord de la France. Son quotidien : aider les personnes en difficulté. Entre les femmes battues, les paysans aux revenus modestes et autres foyers d’agriculteurs meurtris par les accidents de la vie, elle n’a pas le temps de chômer. Aussi, dévouée et appréciée comme elle est, Mildrède comprend d’autant moins qu’un inconnu essaie de pénétrer à son domicile de nuit. Un ennemi, elle qui n’en a pas ? Le commissaire Luigi Pedri se porte à son secours.

    Premier roman de Geneviève Reumaux, cette Affaire flamande est un récit dense et court, d’à peine cent-trente pages. Le lecteur est immédiatement pris par l’ambiance décrite, où le social et la peinture des mœurs occupent une place prépondérante. L’écrivaine connaît bien les lieux et l’histoire de la région décrite, ainsi que la population paysanne. Les affres du métier agraire, les embarras financiers, les ménages soumis aux rendements de la terre, tous ces éléments sont rendus avec beaucoup de crédibilité et de tact, et contribuent à rendre l’ensemble de l’ouvrage à la fois prenant et original. Du coup, l’intrigue en passerait presque au second plan, avec si peu de personnages mis en scène qu’il en devient presque aisé de deviner quel est le tourmenteur de Mildrède. Néanmoins, l’impact humain de cet opus demeure, avec un singulier et succinct portrait du milieu rural.

    Si l’on attendait de la part de Geneviève Reumaux un roman purement policier, cette Affaire flamande décevra certainement en raison de la concision et la modestie du scénario. En revanche, si l’on souhaite entreprendre un ouvrage à la fois simple et facile à lire ayant comme toile de fond le milieu paysan, il permet de passer un agréable moment, sans pour autant marquer les esprits.

    09/03/2013 à 11:51

  • Une Etude en rouge

    Arthur Conan Doyle

    8/10 Dans la dernière partie du dix-neuvième siècle, à peine revenu d’Afghanistan où il a été sévèrement blessé, le docteur Watson devient le colocataire de Sherlock Holmes, détective œuvrant à compte privé et doué d’une immense capacité d’analyse et de déduction. Ce dernier est alors sollicité par Scotland Yard pour résoudre l’énigme du meurtre d’Enoch Drebber. Il faudra à Sherlock Holmes tout son talent pour démêler cette affaire dont les racines plongent bien des années auparavant en Utah, auprès de tueurs affiliés à une église mormone.

    Une étude en rouge constitue la première affaire résolue par Sherlock Holmes, le célèbre personnage littéraire ayant fait la renommée d’Arthur Conan Doyle, et c’est toujours avec grand plaisir que l’on peut lire voire relire ce roman. Les personnages sont attachants et singuliers, particulièrement Sherlock Holmes et son fidèle compagnon le docteur Watson. L’écriture, quoique ancienne de plus d’un siècle, est très agréable, sachant tout aussi bien décrire les détails des lieux où ont été perpétrés des crimes, la psychologie des personnages que les paysages sauvages d’Amérique. L’intrigue, même si elle n’est pas l’une des meilleures du cycle, n’en est pas moins bonne et intelligemment menée, avec une très nette rupture entre les deux parties, la seconde explicitant les raisons du double assassinat commis dans la première.

    Au final, Une étude en rouge est un ouvrage policier à découvrir et à redécouvrir, posant le premier jalon des enquêtes d’un des détectives les plus connus dans le monde entier.

    11/08/2008 à 18:35

  • Une Fête mortelle

    R. L. Stine

    7/10 Luc Hargrove a comme ami Cory Duckworth, un gamin à qui la chance sourit en permanence. Luc rêve de participer à une série d’épreuves sportives dans un camp d’entraînement mais la poisse semble s’acharner sur lui, à l’inverse de Cory qui excelle dans tous les domaines. Un jour, Luc reçoit un porte-bonheur dans un paquet anonyme, une patte de vautour. Si le talisman semble efficace dans un premier temps, ce sont ensuite des cauchemars et des hallucinations qui l’assaillent. C’est ce thème de la chance et de la malchance qui m’a poussé à lire cet opus de la série « Chair de poule », et j’ai eu le plaisir – attendu – de retrouver les ingrédients habituels de l’écrivain R. L. Stine : scénario qui intrigue, chapitres véloces, écriture sèche et expéditive, et une ambiance et un suspense de bonne tenue. Des rebondissements, chance et poisse alternant au gré du récit, tant pour Luc que pour Cory, avec un twist final bien trouvé. Dans la mesure où les lecteurs – jeunes, nécessairement – auxquels se destine cet opus ne sauront qu’à l’ultime page les finalités de ces grigris, il y a fort à parier que ceux qui étaient déjà fans de cet écrivain passeront un très bon moment d’une lecture addictive, et les autres découvriront une collection fort prenante.

    13/05/2021 à 17:08

  • Une incroyable histoire

    William Irish

    8/10 Une nouvelle policière très intéressante, originale et au suspense savamment dosé, qui n'est pas sans rappeler « Fenêtre sur cour », ce film étant lui-même issu d'une nouvelle de William Irish.

    19/01/2011 à 13:08

  • Une nouvelle amie

    Ruth Rendell

    5/10 … ou comment Christine et David, mariés chacun de leur côté, en viennent à nouer une idylle adultérine, avant que David ne se résolve à avouer à sa nouvelle compagne une inclination singulière : se grimer (avec talent) en femme. Une nouvelle curieuse, assez agréable à lire et fort courte, où plane une curieuse ambiance, presque badine et insouciante, et à la chute, étrange paradoxe, à la fois téléphonée par un geste précédent de la jeune femme, et en même temps inattendue. En fait, ce qui m’a dérangé au final, c’est que cette chute m’a semblé arriver comme un cheveu sur la soupe, voire comme une grosse perruque au beau milieu du potage. Et c’est ce choix scénaristique de feue Ruth Rendell, à la fois brusque et très saugrenu du point de vue psychologique (malgré une ébauche de justification au début du texte) qui m’a profondément déçu.

    17/07/2020 à 22:59

  • Une petite ville tranquille

    Eric Elfman

    6/10 Une bonne histoire, un peu moins fantastique (au sens littéraire du terme) que d’autres ouvrages de la série, mais assez glauque et prenante.

    11/05/2014 à 19:39

  • Une Saison pour les morts

    David Hewson

    8/10 Un homme qui venait d'entrer armé dans la bibliothèque du Vatican est abattu par les gardes suisses avant qu'il ne fasse usage de son pistolet. Dans ses mains : une peau humaine minutieusement prélevée. Le jeune flic Nic Costa ainsi que son partenaire, tous deux membres de la police italienne, se rendent sur les lieux du crime, pourtant situés sur un sol étranger. On retrouve peu de temps après deux autres cadavres, dans une église romaine. Au centre de ce carnage, il y a la belle et énigmatique Sara Farnese, qui avait été la maîtresse des victimes. Sans le savoir, Nic Costa vient de plonger dans une affaire sordide dont les ramifications remontent bien haut dans les sphères religieuses.

    David Hewson signait en 2003 ce premier ouvrage qui allait être suivi de Villa des mystères et de L'héritage vénitien. On pense d'emblée, après avoir lu le résumé de la quatrième de couverture, à un énième roman à la Dan Brown ou Steve Berry, exploitant trame religieuse, secret millénaire et complot ésotérique ; il n'en est rien. L'auteur a choisi de développer une intrigue prenant pour cadre partiel la religiosité de l'Italie ainsi que certaines arcanes du Vatican, sans pour autant se complaire dans une reprise maladroite du Da Vinci code. S'appuyant sur de solides connaissances cultuelles et artistiques, David Hewson tisse une histoire originale, sur fond de mafia et de trafics en tous genres. L'écriture est assez lapidaire, allant à l'essentiel, mais prenant son temps quand il s'agit de décrire les personnages, leurs tourments et leurs envies. Ainsi, aucun des protagonistes n'est brossé à la va-vite, et l'on trouve chez chacun d'entre eux une épaisseur humaine bien singulière. L'histoire est très bien narrée, préservant de nombreux rebondissements, et offre d'adroites alternances entre action et émotion.

    Une saison pour les morts est donc un ouvrage très intéressant et prenant, avec sa propre âme, son propre souffle. Une lecture très agréable qui régalera tous les amateurs de thrillers.

    19/10/2010 à 18:06