clemence

339 votes

  • Block 46

    Johana Gustawsson

    6/10 Un roman au sujet prometteur mais le titre me semble un peu surfait tant l'histoire ne concerne que de très loin ce fameux block 46.
    Passée cette fourberie de l'auteure (on comprend à la fin pourquoi le sujet lui tient à cœur) , l'ecriture est plaisante et la profileuse Emily Roy fortement dépaysante. Les autres perso , bien établis , sont finalement plutôt plats mais servent bien une enquête classique qui fait le boulot du thriller. Serial killer, enfance alambiquée, etc, les ingrédients sont là et j'ai passé un bon moment. J'ai l'intention d'aller au bout de la trilogie, particulièrement pour la plume de l'auteure.

    04/11/2020 à 19:39 3

  • Bondrée

    Andrée A. Michaud

    4/10 Une histoire qui aurait aisément pu être écrite en nouvelle de 40 pages plutot qu'en roman.
    Contrairement à d'autres 310 pages qui passent trop vite chez certains auteurs, j'ai ressenti dans Bondrée un genre d'exaspération à chaque nouvelle phrase de 12 lignes, à chaque nouveau commencement de chapitre, c'est long, ça traine, ça rejoue 3 fois le même scénario et tout ça pour quoi ? Une fin qui tient en deux pages, qui ne promet pas la lune et qui tombe à plat. Parfaitement dispensable selon moi.

    16/01/2017 à 15:22 8

  • Boréal

    Sonja Delzongle

    8/10 Boréal est un conte arctique qui contient tous les codes du genre, à la sauce Perrault, lorsque le loup finit toujours par se délecter du petit Chaperon Rouge ou du Petit Poucet.
    J'ai aimé le côté extrêmement documenté de ce côté là de la banquise, les questionnements (présents et toutefois non militants) liés au devenir des populations dans le réchauffement climatique, le huis clos qui s'ouvre sur l'adversité, la vie qui continue, en filigrane, à Londres et ailleurs, en lien avec l'actualité perturbante que Luv, experte en biologie, sorte de fil rouge du roman , vit avant de se déplacer au Groenland.
    Les descriptions des biotopes, qu'ils soient humains (militaire, inuit, sauvage) ou animaux, restituent avec une grâce non dénuée de pudeur toute la noblesse de l'inlandsis, le permafrost nordique hostile et glacé.
    La tension que Sonja Delzongle distille dans ce roman est de celles qu'on aime retrouver. C'est un très beau roman, lumineux dans la nuit polaire, que l'auteur nous offre là.

    19/08/2019 à 13:03 6

  • Bull Mountain

    Brian Panowich

    8/10 J'adore ces romans qui alternent les points de vue au fil des chapitres.
    J'aime la place des femmes dans ce livre.
    Chaque personnage est décrit dans sa complexité relationelle et sociale. Le lecteur comprend ainsi l'environnement des personnages , les motivations de leurs agissements aussi abjects et vils soient-ils. La colline qui faconne le paysage de cette guerre au sein du clan est magistrale de tours et de détours, de cachettes à contrebande et de terreau à vermine. Une belle découverte grâce au prix PP.

    10/01/2017 à 11:07 11

  • Buveurs de vent

    Franck Bouysse

    9/10 Ce roman m'a transportée dans un univers des sens, où la rivière constitue la ponctuation de chaque vie et le passage obligé, quasi christique ou baptismal de tout être vivant aux alentours du Gour Noir.

    Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si on parle de vie qui coule dans cet endroit, et les cordes jetées du pont comme autant de points de "suspensions" contribuent à immobiliser le temps. L'alpha et l'oméga de l'histoire passent par la fluidité de l'élement source.

    Les jeux de lumière sont fascinants qu'il s'agisse des descriptions de l'aube, des reflets dans l'onde, des ciels qu'on imagine ou de la clarté des chemins pour se rendre d'un lieu à un autre. Avec la statue de ce Général qui observe les allers et venues dans le village, même si l'essentiel se tient ailleurs.

    La valse douce de cette lumière m'a fait penser à la chaleur estivale de Glaise du même auteur, également à une jolie phrase image de Plateau, (je crois), qui m'avait marquée, quelque chose comme "une éclaircie sur une rivière qui divisait la vallée telle une fermeture éclair"

    "C'est un mystère nouveau, qu'une ombre ne soit pas la réplique exacte de ce qui la fabrique, qu'elle change tout le temps, qu'elle rende vivant ce qui ne l'est pas et un peu moins ce qui l'est déjà". Tout est là.

    Alors évidement, j'ai aimé ce personnage rebelle et mystérieux de Mabel / Jean , qui sait se détacher des siens alors même qu'elle est toute emprise d'eux, la folie de Martha (sa tristesse, surtout ...) m'a interpellée dans , finalement, la similitude avec tant de personnes rurales qui existent "pour de vrai", les frères Marc et Mathieu, épris des vérités cachées dans les langages de la nature et de la littérature , Luc l'enfant différent possède la saveur des rêves, Elie l'aïeul tutélaire ... Les personnages de Franck Bouysse ne laissent jamais indifférents, qu'ils soient reptiles ou terriens, Lynch, Renoir, Salles , Snake et Double, Gobbo qui saura révéler ses failles et sa superbe insulaire, Martin , etc. Même Joyce l'infâme, incarnation du Mal qu'on imagine sans peine en personnage de Barbe Bleue dans un autre conte, concentré de tyrannie et d’égoïsme, avec les suppôts à sang froid dont il s'entoure, donne à l'ensemble une obscurité apocalyptique. Paradoxalement, c'est de lui que l'apogée cathartique de la vallée jaillira, vaste purification par la voix des eaux (encore elles....).

    Il fallait bien ce quatuor sublime pour mettre un peu de distance avec Rose du majestueux "Né d'aucune femme".

    Buveurs de vent ne relate ni une ode à la féminité ni une incitation à la rebellion , les personnages féminins sont simplement ceux de la vraie vie, Julie Blanche, la femme de Joyce, Martha, Mabel, le souvenir flamboyant de Gobbo. Ces figures m'ont émue dans leur simplicité à vivre , à incarner, donner chair à qui elles sont.

    Ce roman qui place la nature au premier rang (le moment où un des personnages se repait d'un poisson venu se coller à lui est d'une étonnante sensualité) est une fois de plus une réussite et un plaisir qui se propage à diffusion lente.

    21/08/2020 à 13:48 8

  • Cabossé

    Benoît Philippon

    4/10 Version road movie d’un truand qui peut avoir un cœur et de sa belle, rencontrée sur internet. Je passe sur les invraisemblances de l’histoire et des nombreux morts qui jalonnent leur fuite sur le tempo du “tu me contraries, tu es mort”. Il y a du cul à toutes les sauces, on comprend bien le désir de vivre et la rage de profiter mais avec un peu moins , on saisissait le sens tout pareil.
    Il y a des clients pour l’écriture argot et la grammaire maltraitée (j’ai tenu 30 pages chez Nadine Monfils) je n’en fais pas partie. J’ai eu du mal à y voir clair et me suis d’ailleurs perdue assez vite dans le flux mental de Roy.
    Je laisse à d’autres amateurs le soin de suivre cet auteur.

    15/11/2018 à 23:14 7

  • Cadres Noirs

    Pierre Lemaitre

    8/10 Savante construction pour un polar qui m'a happée de A à Z, en apportant beaucoup de réflexion quant au monde dans lequel on vit. La plume de Pierre Lemaitre est excellente as usual, l'intrigue percutante et quelques années après, on pense toujours à cet Alain pour qui tout bascule.

    08/10/2014 à 08:17 5

  • Camino 999

    Catherine Fradier

    7/10 Fin prévisible mais un roman au rythme surprenant et rebondissant. un très bon moment

    10/09/2009 à 21:49 2

  • Carrières Noires

    Elena Piacentini

    8/10 Une enquête avec des personnages dans leur jus , parfaitement bien campés ! L'intrigue se lit de manière fluide et est finement menée par le duo Leoni Ducatel aux prémices d'une complicité et plus si affinités.
    Seul petit bémol, le langage des trois drôles de dames est transcrit à l'écrit comme il est parlé, j'ai parfois du lire des passages 4 ou 5 fois pour comprendre (mais seul'ment au début, parc'q'après j'm'y suis habituée à la façon d'parler d'la Josy !) .
    Une enquête réussie pour la plus Corse des Lilloises.

    16/09/2017 à 22:04 3

  • Ce qu'il nous faut c'est un mort

    Hervé Commère

    7/10 Pas d'accroc sur le style de l'auteur, l'écriture est maitrisée, douce et harmonieuse comme un beau tissu de sous-vêtement.
    Malgré quelques longueurs, les pages s'enchainent facilement et j'ai été transportée dans ce village de Normandie. Mais la Normandie ou ailleurs, finalement ce sont les personnages qui font le roman, comme dans tous les livres d'Hervé Commère.
    Toutefois, j'ai trouvé que l'histoire était un peu convenue, le côté chronique d'une mort annoncée ne m'a pas fait vibrer et je n'ai pas été emballée par la folle empathie ressentie pour les personnages des précédents romans de Commère.
    Je ne saurais dire à quoi tient ma déception, est-ce la pub autour du livre ou mon impatience à renouer avec l'auteur depuis Imagine le Reste qui m'avait conquise ?

    16/03/2016 à 14:34 6

  • Ce que tu as fait de moi

    Karine Giebel

    6/10 Un Giebel efficace dans son suspense mais vraiment moins intense que le précédent, autant dans le sujet que dans son traitement.

    L'incompréhensible et destructrice passion que vivent Laetitia, lieutenant stagiaire aux Stups, et Richard son commandant de patron a tourné en tragédie. Qui est coupable ? Voilà l'enjeu du bouquin.

    Les 550 pages, comptées du point de vue des policiers de l'IGPN qui interrogent les deux prévenus passent assez facilement (il y a des longueurs tout de même) mais passé ce huis clos dérangeant et voyeur, je n'en retiens pas grand chose.

    Divertissant.

    01/12/2019 à 22:23 5

  • Celle qui pleurait sous l'eau

    Niko Tackian

    5/10 Ouh là là ! C'est décevant ce livre !
    A peine esquissé le tableau, on survole le tout, j'ai eu l'impression de regarder un film en m'endormant au milieu. A la fois rien de très complexe dans ces deux histoires, Tomar Khan un brin inquiété par son passé qui remonte à la surface, et Rhonda sa copine dans le civil et lieutenant dans son équipe, qui tente d'éclaircir un crime qui n'en porte pas le nom.

    Alors oui on dit "la part belle faite aux femmes" dans ce roman où les femmes qu'on appelle de manière récurrente "le sexe faible" suivent leurs instincts et s'habillent moulant et les hommes font de la boxe et se castagnent dans des caves ...
    Mouais bof.
    Un roman très genré plein de préjugés aux concepts un peu sexistes, servi par une écriture peu soignée, ce ne sera pas la sortie de l'année quoi ...

    10/01/2020 à 17:02 7

  • Celui qu'on ne voit pas

    Mari Jungstedt

    7/10 J'ai adoré me promener en Suède avec ce polar. L'intrigue est assez facile à suivre (pas haletante, mais quand même bien rythmée) ce qui fait qu'on peut bien se concentrer sur les personnages qui sont assez nombreux et bien décrits. Ce livre m'a un peu fait penser à un roman de Fred Vargas.

    26/02/2010 à 08:53 1

  • Cherche jeunes filles à croquer

    Françoise Guérin

    7/10 Noirceur au pays des candides et humour bien senti alternent pour un polar au rythme qui ne s'affaisse jamais. En revanche, si personnages et décors ne manquent pas de consistance, l'intrigue paraît parfois cousue de fil blanc (même si au final ça ne s'avère pas être le cas). Un bon moment de lecture détente (on ne tremble pas à chaque page !).

    09/07/2013 à 08:43 1

  • Cinq cartes brûlées

    Sophie Loubière

    8/10 C'est une histoire éprouvante que celle de Laurence, la battante, la forteresse qui n'a de cesse de combattre ses démons les uns après les autres.
    L'enfance de Laurence est dévastée par des liens parentaux anormaux, un frère qui la martyrise et un corps qu'elle s'acharne à remplir d'aliments à défaut d'amour.
    Il y a plusieurs vies dans celle de Laurence, sportive olympique, croupière professionnelle, sœur dévouée contre toute attente, fille manipulée, femme avant et après tout, et c'est le cœur drôlement chamboulé qu'on referme ce livre.
    Je n'ai jamais lu de roman de cette auteure, j'y ai trouvé quelques accointances avec l'intensité d'un Giebel. Sans vraiment ressentir d'empathie pour Laurence qui cultive une personnalité très borderline, j'ai été sensible et touchée par son histoire.

    08/03/2020 à 13:54 5

  • Cinq matins de trop

    Kenneth Cook

    9/10 Ce petit roman est d'une sauvagerie punk inattendue pour un livre de 1961 ! On plonge dans la vie de John Grant sans filtre et sans respirer, c'est à la fois frénétique (dans le rythme) et pitoyable (les turpitudes viciées du personnage principal). Impossible de ne penser à "cul de sac" de Douglas Kennedy, le cœur mort de l'Australie et ses habitants bien barrés.
    En bref, une découverte géniale que j'avais laissée dans ma pile bien (trop) longtemps et qui me donne envie de lire d'autres romans de cet écrivain.

    08/10/2017 à 20:17 3

  • Code 93

    Olivier Norek

    8/10 J'ai fait la connaissance de Victor Coste (après la bataille) et je suis tombée sous le charme de l'efficacité et de la bonhomie de l'homme. Je lui imagine d'ailleurs assez bien la trombine de son auteur. Style solide et imagé, le scénario est celui d'un bon polar, tous les ingrédients sont là, je me suis régalée et j'ai hâte d'enchainer avec les trois autres.

    11/05/2022 à 20:09 7

  • Comme de longs échos

    Elena Piacentini

    9/10 J'ai aimé ce roman, sa poésie, sa musique et ses parfums. Elena Piacentini se renouvelle avec excellence. Mathilde Senechal est un personnage complexe à tiroir qu'il va me plaire de découvrir un peu plus dans le prochain opus. L'atmosphère de ces longs échos est addictive, tout comme les perso secondaires qui contribuent à faire le sel de ce roman. A découvrir sans tarder !

    26/08/2017 à 20:16 8

  • Comme deux gouttes d'eau

    Tana French

    7/10 7.5. L'ambiance créee dans la maison avec ses habitants mérite un 10/10, les descriptions sont minutieuses et réelles. Cassie, par ses yeux, nous permet une immersion de choix narrée avec talent.

    03/09/2011 à 12:04 3

  • Concerto pour quatre mains

    Paul Colize

    9/10 Des passages drôles, simples et heureux, d'autres graves, ingénus, enlevés, plein de pep's. Pas de trémolos dans la partition, pas le temps pour ça, j'ai couru à droite et à gauche, réfléchi avec la team de Franck à la meilleure stratégie, vibré sur le mur d'escalade, pesté dans les embouteillages sur le Ring, été exaltée par le casse réussi, senti les épices dans la boutique d'Adel et Youssef, frissonné dans les convois. Un très beau morceau non dénué de la poésie rythmée chère à l'auteur.

    05/01/2016 à 17:11 5