1917. Grièvement blessé suite à ses nombreuses campagnes militaires, le colonel Louis Delamer, soldat versé dans le renseignement, se voit donner une mission épineuse : à Etaples, où se trouve un camp d’entraînement de soldats anglo-saxons, un cadavre horriblement mutilé a été retrouvé. L’homme, visiblement un militaire allemand, a été massacré, énucléé et un trou percé au beau milieu du front, le faisant ainsi ressembler à un cyclope. Pour les autorités, le contexte ainsi que le lieu sont sensibles : il faut mener l’enquête en toute discrétion. Louis Delamer ne se doute pas encore qu’il va croiser, au cours de son investigation, les services secrets de diverses nations ainsi qu’une étrange phalange de peintres.
La collection 14/18 chez l’éditeur Pôle Nord permet à des auteurs du Nord d’écrire des histoires en racontant, à leur manière, la Première Guerre mondiale. Pierre Saha, Claude Vasseur, Philippe Waret, Léo Lapointe ou Patrick S. Vast ont répondu à l’appel. Ici, c’est Jean-Christophe Macquet qui signe cet ouvrage. Assez court (environ deux-cent-vingt pages), il permet de connaître et cerner un épisode peu connu du conflit : soixante-mille militaires regroupés dans un casernement, soumis à la rudesse d’instructeurs tyranniques, au point qu’ils finiront par se révolter et pilleront le village jusqu’à l’intervention de troupes d’élite retirées du front par l’état-major pour maîtriser les insurgés. A partir de cet événement, Jean-Christophe Macquet a tissé une intrigue dense et soutenue, sans le moindre temps mort, où les fausses pistes se multiplient : espions, prostituées sur la voie de la vengeance, des artistes réunis par un terrible et douloureux passé, une légende ancestrale, etc. Pourtant, malgré les nombreux personnages ainsi que les fourmillantes voies de l’intrigue, tout est parfaitement maîtrisé. L’écrivain sait donner vie à ses créatures d’encre, avec une mention particulière pour Louis Delamer, soldat émérite et pourtant fragile, à la fois obstiné et brisé par les combats, que l’on peut également retrouver dans d’autres livres comme Le Sang de la gorgone ou Werewolf. Le cadre, tant historique que géographique, est retranscrit habilement, sans bavardages intempestifs ou érudition exubérante. Et le récit, quand il vient à s’éloigner de la grande Histoire pour être en partie résolu loin du conflit, n’en demeure pas moins intéressant et efficace.
Voilà un roman policier de grande tenue, riche en enseignements culturels, et mené avec autant de réussite que d’humanité par Jean-Christophe Macquet. L’auteur emprunte ce qu’il y a de meilleur aux littératures policière, historique et blanche pour cet opus tout en nuances. On a déjà hâte de lire les autres romans de cette collection.
1917. Grièvement blessé suite à ses nombreuses campagnes militaires, le colonel Louis Delamer, soldat versé dans le renseignement, se voit donner une mission épineuse : à Etaples, où se trouve un camp d’entraînement de soldats anglo-saxons, un cadavre horriblement mutilé a été retrouvé. L’homme, visiblement un militaire allemand, a été massacré, énucléé et un trou percé au beau milieu du front, le faisant ainsi ressembler à un cyclope. Pour les autorités, le contexte ainsi que le lieu sont sensibles : il faut mener l’enquête en toute discrétion. Louis Delamer ne se doute pas encore qu’il va croiser, au cours de son investigation, les services secrets de diverses nations ainsi qu’une étrange phalange de peintres.
La collection 14/18 chez l’éditeur Pôle Nord permet à des auteurs du Nord d’écrire des histoires en racontant, à leur manière, la Première Guerre mondiale. Pierre Saha, Claude Vasseur, Philippe Waret, Léo Lapointe ou Patrick S. Vast ont répondu à l’appel. Ici, c’est Jean-Christophe Macquet qui signe cet ouvrage. Assez court (environ deux-cent-vingt pages), il permet de connaître et cerner un épisode peu connu du conflit : soixante-mille militaires regroupés dans un casernement, soumis à la rudesse d’instructeurs tyranniques, au point qu’ils finiront par se révolter et pilleront le village jusqu’à l’intervention de troupes d’élite retirées du front par l’état-major pour maîtriser les insurgés. A partir de cet événement, Jean-Christophe Macquet a tissé une intrigue dense et soutenue, sans le moindre temps mort, où les fausses pistes se multiplient : espions, prostituées sur la voie de la vengeance, des artistes réunis par un terrible et douloureux passé, une légende ancestrale, etc. Pourtant, malgré les nombreux personnages ainsi que les fourmillantes voies de l’intrigue, tout est parfaitement maîtrisé. L’écrivain sait donner vie à ses créatures d’encre, avec une mention particulière pour Louis Delamer, soldat émérite et pourtant fragile, à la fois obstiné et brisé par les combats, que l’on peut également retrouver dans d’autres livres comme Le Sang de la gorgone ou Werewolf. Le cadre, tant historique que géographique, est retranscrit habilement, sans bavardages intempestifs ou érudition exubérante. Et le récit, quand il vient à s’éloigner de la grande Histoire pour être en partie résolu loin du conflit, n’en demeure pas moins intéressant et efficace.
Voilà un roman policier de grande tenue, riche en enseignements culturels, et mené avec autant de réussite que d’humanité par Jean-Christophe Macquet. L’auteur emprunte ce qu’il y a de meilleur aux littératures policière, historique et blanche pour cet opus tout en nuances. On a déjà hâte de lire les autres romans de cette collection.